Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • NON AUX EOLIENNES

    Un collectif anti-éoliennes dans le sud de l’Aisne

    Publié le 30/06/2014

    Par Michel MAINNEVRET

     

    PRIEZ/COURCHAMPS (02). Les opposants ne veulent pas que ce coin tranquille ne devienne un concentré de parcs éoliens. Ils dénoncent «l’éolien de type industriel».

     

    
Pas de doute pour ces opposants, la dévaluation des biens immobiliers est en marche. 
Pas de doute pour ces opposants, la dévaluation des biens immobiliers est en marche.
    Quand on arrive de Sommelans, les éoliennes dominent déjà le village de Priez. Elles ont été installées là il y a quelques années, sur le village voisin de Hautevesnes. Habitante de Priez, Hélène le reconnaît, « ça ronronne régulièrement… ». Alors, à l’idée d’en accueillir sept nouvelles, non merci !

    Jeudi soir, avec une douzaine d’autres habitants, elle participait à la mairie à une réunion du collectif Remontvoisin-Priez-Breuil (Remontvoisin et Breuil sont des hameaux de Neuilly-Saint-Front). Et cela à l’occasion des remarques déposées lors de l’enquête publique concernant la « centrale éolienne » de l’Osière.

    Une enquête publique qui se termine à Priez (où doivent être implantées cinq éoliennes), mais qui se poursuit à Courchamps (qui recevra deux éoliennes), jusqu’au 5 juillet.

    Coin tranquille

    Philippe Leconte habite Priez, il est le porte-parole officieux du collectif. Il s’insurge contre la multiplication de ces mâts dans ce coin tranquille. « Nos villages seront encerclés par trois parcs éoliens », affirme-t-il, puisqu’un autre parc est prévu sur Neuilly-Saint-Front.

    Il continue : « Cela aura un impact sur la faune, en particulier les oiseaux migrateurs, et ça a déjà été constaté sur le parc de Hautevesnes. Du fait de la proximité de la route départementale, les projections de givre ou débris sont à craindre en hiver. Et puis, il y a les perturbations de la nappe d’eau, du fait de fondations aptes à recevoir 1500 tonnes de béton, c’est tout à fait possible ».

    Avec d’autres opposants, il considère également que cela aura un impact sur l’immobilier, « la dévaluation des biens ne fait aucun doute ».

    D’après eux, un couple qui voulait s’installer dans la région a été très récemment découragé par la présence des éoliennes.

    Globalement, les membres des collectifs déplorent l’opacité du projet.

    Un projet qui fait également émerger l’opposition villes/campagnes, l’une des lignes de fracture de la société française, et cela débouche sur un ras-le-bol profond, comme le remarque encore Philippe Leconte : « L’impact sur le paysage sera absolument déplorable. À 100 kilomètres de Paris, à la grande surprise des citadins, l’Aisne offre des paysages remarquables caractérisés par l’amplitude de ses vallonnements et l’ouverture des horizons. Les parcs éoliens industriels qui se multiplient apparaissent de ce fait comme un véritable saccage. Et nos villages sont sacrifiés ».

    Manque de conscience

    Venu en voisin de Monthiers, Pierre de Galzain va plus loin : « Cela prouve l’appropriation par le privé, ou ce qui le deviendra, de l’espace public, avec les gaz de schiste, le TGV, le centre d’enfouissement, les antennes téléphoniques. Résultat : on aura des villes propres, mais avec en effet des campagnes sacrifiées ».

    Philippe Leconte regrette « le manque de conscience des responsables politiques, leur manque de courage politique », il propose même que la communauté de communes de Neuilly-Saint-Front prenne en main la régie électricité.

    À noter que le registre de l’enquête publique sera aussi enrichi des conclusions de Philippe Grossel, docteur en sciences physiques, et enseignant à l’Université de Reims.