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Dans le monde

  • AMNESTY INTERNATIONAL

     

    Communiqué d'Amnesty International
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    Les allégations selon lesquelles des armes chimiques ont été utilisées contre des civils syriens montrent que le drame syrien est loin d’être fini. Cela est vrai aussi pour les familles des milliers de personnes disparues dans le pays.


    Amnesty International continue à insister sur le besoin d’une enquête impartiale sur celles-ci et d'autres violations graves des droits humains dans le pays. Depuis le début du mouvement de protestation en Syrie en février 2011, des milliers de personnes soupçonnées d’être des opposants ont été arbitrairement arrêtées. Leur famille ignore où elles se trouvent et ce qu’elles sont devenues. Amnesty International a parlé avec trois hommes libérés après avoir été victimes d’une disparition forcée pendant des mois, ainsi qu’avec des proches de personnes toujours disparues.

    Qu’est-ce qu’une disparition forcée ?

     

    Le 30 août, Journée internationale des personnes disparues, est l’occasion d’attirer l’attention sur le sort de milliers de personnes victimes dans le monde entier d’une disparition forcée, et sur la souffrance de leurs proches.

    Une personne a « disparu » lorsqu’elle a été arrêtée, placée en détention ou enlevée par des agents de l’État ou par des personnes agissant en leur nom. Dès lors que les auteurs de l’enlèvement nient qu’elle est détenue ou refusent de dévoiler où elle se trouve, elle risque de subir de multiples violations de ses droits fondamentaux. Détenue sans protection de la loi, elle est souvent torturée et craint constamment pour sa vie, elle est privée de tous ses droits et se trouve à la merci de ses ravisseurs. Il s’agit d’une violation continue de ses droits, qui persiste souvent plusieurs années après l’enlèvement et qui laisse des séquelles physiques et psychologiques durables.

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    Très souvent, les victimes de disparition forcée ne sont jamais libérées et on ne sait pas ce qu'elles sont devenues. Leur famille et leurs amis ne découvrent parfois jamais ce qui leur est arrivé, ce qui ne fait qu’ajouter à leur souffrance. L’insécurité et la peur engendrées par les disparitions forcées ne touchent pas seulement les victimes directes et leurs proches, mais la société dans son ensemble

    Un fléau mondial

    Les disparitions forcées ont été un sujet de préoccupation sous le régime de la famille Assad. Amnesty International recense des cas en Syrie depuis la fin des années 1970, mais le nombre de personnes disparues a considérablement augmenté au cours des deux dernières années. La Syrie est loin d’être le seul pays concerné.

    Des disparitions forcées ont lieu dans de nombreux pays à travers le monde. Par ailleurs, bien qu’il s’agisse d’un crime aux termes du droit international, il arrive trop souvent que les responsables présumés ne soient jamais traduits en justice.

    En Asie, le Sri-Lanka a connu des milliers de disparitions. Plus de 30000 seraient recensées. Dans les Amériques, le fléau des disparitions forcées a frappé comme au Chili ou en Argentine durant les années 1970 et 1980. Il continue de frapper aujourd’hui encore des pays comme le Mexique et la Colombie.

    S’efforçant de mettre fin à cette pratique, les Nations unies ont adopté en décembre 2006 la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Ce traité vise à prévenir les disparitions forcées et, lorsque de tels crimes sont commis, à faire émerger la vérité et à garantir que les responsables seront sanctionnés et que les victimes et leur famille recevront réparation. Elle est entrée en vigueur en 2010 et compte 39 Etats parties. Amnesty International appelle tous les Etats à ratifier ce texte majeur.

     

    Soutenez les victimes de disparition forcée et leurs proches, demandez aux autorités syriennes de mettre fin à cette pratique. Signez

  • LETTRE A BASHAR EL ASSAD

     VOUS POUVEZ ECRIRE                                                                                            

                                                           

    Monsieur le  Président de la République

     

                                                                                Bashar al-Assad

     

                                                                               Presidential Palace

     

                                                                                  al-Rashid Street

     

                                                                                    Damascus, Syrie

     

     

     

     

     

     

     

     

    Monsieur le Président


    Je me permets d’attirer votre attention sur le cas de Kamal Saloum. Ce syrien d’As Suwayda a disparu depuis le 11 février 2012 après avoir donné une interview à Al Jazira à la suite d’une manifestation ayant eu lieu près de son domicile.

     

    Ce n’est qu’à la suite de demandes répétées de renseignements que ses proches ont été informés qu’il avait été arrêté par des agents du Service des Renseignements de l’armée de l’air le soir du 11 février. Quant à son lieu de  détention, il n’a pas été révélé.

    Je crains que Kamal Saloum soit soumis à des mauvais traitements et victime de tortures alors qu’il exerçait légitimement son droit à la liberté d’expression et de réunion. Si tel était le cas, Amnesty International le considérerait comme un prisonnier d’opinion et demanderait sa libération immédiate et inconditionnelle.

     

    Je voudrais insister sur le fait que Kamal Saloum a besoin de soins médicaux et d’un traitement régulier pour ses problèmes cardiaques, de diabète et d’hypertension.

     

     En conséquence, Monsieur le Président, je vous exhorte à:

     

    o        révéler le lieu où se trouve Kamal Saloum et sa situation au regard de la loi

    o        veiller à ce qu’il bénéficie de tous les soins médicaux nécessaires

    o        lui donner la possibilité de contacter sa famille et un avocat de son choix.

    o        le libérer immédiatement et sans condition s’il a été arrêté pour avoir pacifiquement exercé son droit à la liberté d’expression.

     

     

     En vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à ma demande, je vous adresse mes salutations.

  • FEUX DE LA SAINT JEAN

    C’était le soir, sur la place d’une petite ville, ou bien à la campagne, sur une hauteur dominant le paysage. Un bûcher d’ajoncs ou de brindilles, tordus en cône autour d’une grande perche et surmontés d’un bouquet et de l’étendard de saint Jean, attendait les « processionneurs ». Le curé venait en tête, suivi du maire et des adjoints. La pieuse théorie faisait le tour du bûcher. Après quoi, le maire abaissait son cierge et allumait lui-même le tantad. La flamme montait dans un joyeux crépitement. Une lueur rouge baignait le ciel, et, la procession repartie, des danses se nouaient, cadencées et vives, autour du brasier agonisant. Quelques personnes plus hardis, s’amusaient même à le traverser d’un bond...

    Au hameau de Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne), qui possède une église merveilleuse et un bijou de fontaine, renommée pour son eau miraculeuse, le tantad était -dressé devant l’église... Un ange descendait sur un fil de fer et, du cierge qu’il tenait à la main, allumait le bûcher. On aurait pu craindre que le voisinage de l’église ne créât un danger d’incendie, et c’eût été mal connaître les Bretons. Ils savent, de notion certaine, que le soir de la Saint-Jean le vent tourne toujours au nord-est, de façonà porter les flammes dans la direction opposée. Ce changement du vent est l’indice de la présence du saint. Ari an aotrou sant Yan en he pardon (Voici Monsieur saint Jean qui arrive à son Pardon), disent les bonnes gens.

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    Au début du XXe siècle déjà, il n’y a plus guère de feux de la Saint-Jean qu’en Bretagne, en Vendée, et dans quelques cantons du Midi. A Bordeaux, on en allume alors encore sur les places publiques de certains quartiers populaires. Tel apporte un fagot, tel une vieille futaille hors d’usage, tel une caisse ou un panier défoncé. Des rondes se forment, les enfants tirent des pétards, les femmes fredonnent une chanson, quelquefois un ménétrier mène le branle. Bordeaux est vraisemblablement avec Brest la seule grande ville de France qui ait à cette époque conservé l’usage des feux de la Saint-Jean. Encore, à Brest, les bûchers sont-ils remplacés par des torches promenées sur les glacis, qu’on lance en l’air et qui retombent en secouant une poussière lumineuse.

    En Poitou, la coutume est de prendre une roue de charrette dont on entoure le cercle et les jantes d’un fort bourrelet de paille. La roue, allumée au moyen d’un cierge bénit, est promenée dans la campagne que ses étincelles doivent fertiliser. Il n’est point malaisé de voir là le souvenir d’une pratique païenne : la roue symbolise le soleil à son entrée dans le solstice. Et l’on sait de reste que les Celtes, le 24 juin, célébraient la fête du renouveau, de la jeunesse ressuscitée du monde. Leurs druides, suivant une tradition rapportée par Jules Perrin, faisaient cette nuit-là le recensement des enfants nés dans l’année et allumaient sur toutes les hauteurs des bûchers en l’honneur de Teutatès, père du feu. L’exquis auteur de Brocéliande put se croire rajeuni de deux mille ans certain soir de juin qu’aux environs de Ploërmel il assista, stupéfait et ravi, à l’embrasement de l’horizon.

    « Un à un, dit-il, tous les villages s’allumaient. A la flamme de Taupont répondait celle de La Touche, et la lumière gagnait l’autre côté de la vallée, revenait vers Ploërmel par la Ville-Bernier, la Ville-Réhel ; lentement les fumées ondulaient dans l’air, s’effaçaient et se perdaient sous l’ardent rayonnement des brasiers, et bientôt les flammes dégagées montèrent hautes et droites vers le ciel, perpétuant le souffle des vieux cultes consécrateurs du feu qui est la source première de la vie universelle ».

    Cette survivance de traditions millénaires ne laisse pas en effet de surprendre un peu au premier abord. Mais, pour qui connaît l’âme bretonne et qui sait combien elle s’est peu modifiée à travers les âges, le phénomène paraît banal. En quelques paroisses de la Haute-Cornouaille, la cérémonie avait d’ailleurs une conclusion assez funèbre : quand les danses avaient cessé et que le feu était près de s’éteindre, on l’entourait de grandes pierres plates destinées, dans la pensée des assistants, à servir de siège aux anaon, aux mânes grelottants des pauvres morts de l’année, avides de se reposer quelques heures en tendant leurs mains débiles vers les cendres...

    Paris n’avait déjà plus de feux de Saint-Jean au début du XXe siècle. Les derniers datent de l’Ancien Régime. On dressait alors le bûcher sur la place de Grève et c’était le roi en personne, assisté de toute sa cour, qui l’enflammait. L’historien Dulaure nous a laissé la description d’une de ces cérémonies, qui se passa sous Charles IX : « Au milieu de la place de Grève était placé un arbre de soixante pieds de hauteur, hérissé de traverses de bois auxquelles on attacha cinq cents bourrées et deux cents cotrets ; au pied étaient entassées dix voies de gros bois et beaucoup de paille. Cent vingt archers de la ville, cent arbalétriers, cent arquebusiers, y assistaient pour contenir le peuple. Les joueurs d’instruments, notamment ceux que l’on qualifiait de grande bande, sept trompettes sonnantes, accrurent le bruit de la solennité ; Les magistrats de la ville, prévôt des marchands et échevins, portant des torches de cire jaune, s’avancèrent vers l’arbre entouré de bûches et de fagots, présentèrent au roi une torche de cire blanche, garnie de deux poignées de velours rouge ; et Sa Majesté, armée de cette torche, vint gravement allumer le feu ».

    Le dernier monarque qui alluma le feu de Grève de ses mains fut Louis XIV. Plus tard cet honneur revint au prévôt des marchands et, à son défaut, aux échevins. Par une bizarrerie véritable, la perche qui soutenait le bûcher était surmontée d’un tonneau ou d’un sac rempli de chats vivants. C’est ainsi qu’on lit dans les registres de la ville de Paris : « Payé à Lucas Pommereux, l’un des commissaires des quais de la ville, cent sous parisis pour avoir fourni, durant trois années finies à la Saint-Jean 1573, tous les chats qu’il falloit audit feu, comme de coutume, et même pour avoir fourni, il y a un an où le roi y assista, un renard pour donner plaisir à Sa Majesté, et pour avoir fourni un grand sac de toile où estoient lesdits chats ». Il arrivait, en effet, que, pour ajouter plus d’éclat à la fête, quand d’aventure Sa Majesté y assistait, on joignait aux chats quelque animal féroce, ours, loup, renard, dont l’autodafé constituait un divertissement de haut goût...

    Mais la Saint-Jean n’avait pas que ses feux : elle avait aussi ses herbes, ses fameuses herbes de la Saint-Jean qui, cueillies le matin, pieds nus, en état de grâce et avec un couteau d’or, donnaient pouvoir de chasser les démons et de guérir la fièvre. On sait que, parmi ces fleurs mystérieuses, se trouvait la verveine, la plante sacrée des races celtiques. On la cueille encore sur les dunes de Saintonge en murmurant une formule bizarre, nommée la verven-Dieu et dont le sens s’est perdu.

    De quelqu’un qui se couchait tard, on disait jadis : « Il est allé ramasser un charbon de Saint-Jean ». Le fait est que ces charbons passaient en Bretagne pour avoir toutes sortes de propriétés merveilleuses. Il en suffit d’un recueilli dans les cendres du tantad et dévotement placé, au retour, dans un coin du foyer, pour préserver la maison de l’incendie et de la foudre. On disait encore qu’en balançant les nouveau-nés devant la flamme de trois tantads, on les gardait à tout jamais contre le mal de la peur...

     

       
  • JOE KENNEDY:FAISEUR DE PRESIDENTS

    Homme d'affaires richissime aux accointances douteuses et politicien sulfureux, Joseph Patrick Kennedy Sr. surnommé " Joe " ne recula devant rien pour réaliser son ambition : envoyer l'un de ses fils à la Maison-Blanche.  

    Mon Dieu, voilà le " Vieux ". Le voilà qui prépare le prochain coup ! C'est à moi qu'il pense maintenant ! C'est mon tour. Il va falloir que je m'y mette. " L'homme qui parle ainsi en ce jour de septembre 1944 est un jeune homme d'à peine vingt-six ans : John Fitzgerald Kennedy. Quelques semaines plus tôt, le 12 août, son frère aîné, Joseph Patrick Jr., est mort dans l'explosion de son bombardier au-dessus de la Manche. Un drame pour tout le clan Kennedy, Joseph Patrick Kennedy Sr., "Joe " comme tout le monde le surnomme, sa femme Rose et leurs désormais huit enfants. C'est sans conteste Joe qui s'est montré le plus abattu. Car ce n'est pas seulement un fils que le patriarche a perdu au-dessus de la Manche. Ce sont aussi tous les espoirs qu'il avait placés en lui. Des années de travail pour lui tracer un destin national et réaliser son ambition suprême : l'envoyer à la Maison-Blanche. Très vite, cependant, Joe a repris du poil de la bête. Son aîné disparu, il n'a pas tardé à se tourner vers son second, John Fitzgerald Kennedy, ce garçon dilettante, cavaleur en diable et qui se serait bien vu en journaliste. C'est lui, désormais, qui portera les ambitions du clan. Ainsi en a décidé le "Vieux ".

    Un pauvre immigré irlandais

    Toute l'histoire des Kennedy n'est qu'une longue marche vers la reconnaissance sociale, la fortune et le pouvoir. A accomplir cette ambition, le clan ne recula devant rien, finissant par entourer son nom d'un halo nauséabond que seule la destinée tragique de JFK parviendra à tenir en lisière. Elle commence avec Patrick Joseph Kennedy, le père de Joe. Fils d'un pauvre immigré irlandais, installé à Boston et mort du choléra neuf ans à peine après son arrivée sur le sol américain, Patrick Joseph est parvenu, à force de travail et de sacrifices, à se constituer une belle petite fortune. Propriétaire de plusieurs tavernes sur le port et d'une maison d'importation de spiritueux, il est surtout l'un des " boss " de la communauté irlandaise de la ville. Politicien né, il a repris à son compte le système mis en place dans les années 1840 qui régit les rapports au sein de la communauté : du travail contre un bulletin de vote. Dans les années 1890, il est même parvenu à se faire élire à la Chambre des représentants, puis au Sénat du Massachusetts, donnant le coup d'envoi à la longue collaboration de la famille Kennedy avec le Parti démocrate. Très influent,­ ­installé dans l'arrière-salle de l'une de ses tavernes où il reçoit les doléances de la­­ ­­com­munauté et rédige ses lettres de recommandation, Patrick Joseph a encore renforcé sa position en épousant la fille d'un important homme d'affaires irlandais.

    Tel est le monde dans lequel grandit Joseph Patrick, un monde où tout est possible, pourvu qu'on ait de l'argent et des relations. Né en 1888, couvé par sa mère et ses soeurs, il respire tout jeune les miasmes de la politique, assistant aux soirées électorales de son père. Mais les années passant, ce n'est pas tant la politique qui l'intéresse que l'argent, cet argent qu'il accumulera de manière obsessionnelle tout au long de sa vie et qui, à ses yeux, peut tout. Joe n'a en effet pas oublié ce que lui a raconté son père et que lui-même a ressenti tout au long de sa jeunesse : le mépris que vouent aux Irlandais ceux que l'on appelle les " brahmanes ", les purs Bostoniens de souche, anglo-saxons et protestants, qui vivent entre eux et maintiennent une frontière totalement hermétique avec les descendants des " Irlandais de la famine ". Joe n'aura de cesse de forcer ce monde. Sans jamais vraiment y parvenir. En 1926, lui et son épouse quitteront Boston pour New York, vexés de s'être vu refuser l'accès à l'un des clubs huppés de la ville au motif que son père était catholique et " bistrotier ". " Ce sont des chiens. Ces gens ne comprennent que l'argent ", dira Joe. Parvenir jusqu'au sommet de la société. C'est cette ambition qui pousse le jeune homme à rejoindre Harvard, alors que le cardinal de Boston, le très irlandais O'Connel, dont la famille s'est assuré le soutien, l'aurait bien envoyé à l'université de Boston, tenue par les jésuites. Mais, pour Joe, Harvard est une marche, la première, vers l'ascension.

    Ambitieux, bouillant d'énergie, affirmant à qui veut l'entendre que son seul but dans la vie est d'être millionnaire à trente ans, Joe retourne à Boston en 1912. Tout en se livrant à une très active cour auprès de Rose Fitzgerald, la fille du premier maire irlandais de Boston, qu'il finira par épouser en 1914, Joe débute une carrière dans la finance. Pas dans une banque privée, mais dans un organisme d'Etat et avec le titre peu rutilant d'inspecteur. Mais Joe a très vite compris l'intérêt de ce poste : il lui permet d'avoir accès aux livres de comptes de toutes les banques du Massachusetts et de comprendre les liens qu'elles entretiennent avec le monde des affaires. Surtout, il lui permet de rester à l'affût de toute opportunité pouvant favoriser son ascension. Une occasion ne tarde pas à se présenter. Peu avant 1914, la Columbia Trust, la grande banque irlandaise de Boston, est en effet confrontée à une OPA hostile de la First National Bank. Joe sait que l'occasion ne se présentera pas deux fois. Mobilisant les vastes réseaux et l'argent de son père, empruntant des sommes énormes, ralliant à sa cause tous les Irlandais de Boston et n'hésitant pas à manier le bluff, il parvient à faire échouer le projet. Il y gagne le poste de directeur général de la Columbia Trust..

    L'affaire de La Columbia Trust marque les débuts de la formidable ascension de Joe Kennedy. Dans les années qui suivent, désormais installé à son compte comme banquier, il multiplie les investissements : dans les mines, l'immobilier, la construction de bateaux, le cinéma - dans les années 1920, il passe la moitié de son temps à Hollywood - ou les spiritueux. Spéculateur, il devient maître dans l'art d'acheter en masse un titre pour faire gonfler son cours, avant de le revendre brutalement, provoquant ainsi l'éclatement de la bulle. Peu regardant sur les moyens, Joe ne l'est pas non plus sur ses fréquentations. A la fin des années 1920, en pleine prohibition, il se livre ainsi sans vergogne à la contrebande d'alcool, faisant pour cela alliance avec des gangs de New York et de Chicago liés à la Mafia. La Mafia : elle devait plus tard jouer un rôle capital dans l'élection de JFK à la présidence .

    Il se tourne vers la politique

    Mais, déjà, les centres d'intérêt de Joe évoluent. Au début des années 1930, devenu l'un des piliers les plus actifs de la Bourse de New York, il décide de se tourner vers la politique. Par sens de l'intérêt commun ? Certes, non ! Avec un remarquable sens tactique, il a compris que la crise qui a éclaté en 1929 et dans laquelle il a perdu quelques plumes était en train de redonner ses lettres de noblesse à la politique et que le pouvoir, le vrai pouvoir, se trouvait désormais davantage à la Maison-Blanche qu'à Wall Street. " Pour la prochaine génération, ce sont les personnes en charge des affaires publiques qui tiendront le haut du pavé ",confie-t-il ainsi à un ami en 1930. L'homme d'affaires a décidé de se préparer, lui et sa famille, à ce nouveau paradigme et de suivre en politique le même chemin que dans les affaires : celui qui mène aux toutes premières places. Joe rêve-t-il, à ce moment, de la présidence des Etats-Unis, pour lui-même ou du moins pour l'un de ses fils ? C'est probable. Pour l'heure, en bon démocrate, c'est sur Franklin Delano Roosevelt qu'il décide de parier. Dépensant sans compter, mobilisant ses réseaux d'affaires et mettant à profit ses liens à Hollywood et dans la presse, il joue un rôle non négligeable dans l'élection de Roosevelt, en 1933, attendant en retour un poste qui lui mettra le pied à l'étrier.

    La déception est cruelle ! Roosevelt, en effet, n'aime guère cet homme brutal, qui traîne derrière lui une réputation sulfureuse. Lui qui se serait bien vu secrétaire au Trésor récolte une nomination à la tête de la toute nouvelle Securities and Exchange Commission (SEC), destinée à purger le marché boursier et où il mène tout de même à bien quelques réformes intelligentes. Mais Joe veut plus et ne cesse de tanner le président. De son côté, Roosevelt ne veut pas écarter un homme qui, par son absence totale de scrupules, risque d'être plus dangereux à l'extérieur qu'à l'intérieur. D'où sa décision de le nommer ambassadeur au Royaume-Uni. Joe, sa femme et leur enfant arrivent à Londres en 1938. Pour ce petit-fils d'un " Irlandais de la famine ", cette nomination a tout d'une revanche. Reçu au palais royal et dans les meilleures familles d'Angleterre, il devient la nouvelle coqueluche des Londoniens. Mais la lune de miel ne dure pas ! La guerre se rapprochant, Joe Kennedy multiplie en effet les déclarations publiques en faveur de l'isolationnisme, appelant même à un accord avec Hitler. Son objectif est clair : devenu un membre actif du mouvement isolationniste America First, qui bénéficie d'une incontestable popularité aux Etats-Unis, il entend se forger un destin national, en vue d'accéder à la plus haute marche du podium. La manoeuvre échoue. Désavoué, devenu persona non grata en Grande-Bretagne et pesant d'un faible poids face à Roosevelt, il finit par être rappelé aux Etats-Unis en 1940.

    Joe a désormais renoncé à toute ambition politique personnelle. A défaut de jouer un rôle de premier plan dans la vie politique nationale, ce sera donc à son fils de porter haut et fort les couleurs du clan. Depuis des années déjà, Joseph Patrick Jr. bénéficie d'une position à part au sein de la famille. Aîné d'une fratrie élevée de façon quasi militaire, ce brillant étudiant à Harvard est devenu le numéro deux incontesté de la tribu, juste derrière son père. Au début des années 1940, celui-ci dépense des sommes considérables en vue d'obtenir sa désignation future au poste de gouverneur du Massachusetts, première étape, pense-t-il, vers la Maison-Blanche. Jusqu'à ce jour tragique d'août 1944 où ses espérances volent en éclats. A vingt-six ans, voici John Fitzgerald Kennedy contraint de prendre à son compte les rêves un peu fous de son père. " J'ai décidé de rester désormais dans l'ombre ", avoue le vieux Joe à ses proches en 1945, conscient de la dégradation de son image après la victoire des Alliés. Dans l'ombre, le patriarche va en effet y demeurer, faisant office de véritable directeur de campagne de son fils. JFK lui doit en grande partie son élection au poste de sénateur du Massachusetts en 1952. Et plus encore à la présidence des Etats-Unis, neuf ans plus tard.

    Lorsque JFK pose en 1960 sa candidature au sein du Parti démocrate, il a contre lui, lors des primaires, Hubert Humphrey, Lyndon B. Johnson et Adlai Stevenson. Pour l'emporter sur ses rivaux, il doit gagner certains Etats clefs, comme le Wisconsin et la Virginie-Occidentale. C'est là qu'intervient le vieux Joe. De son passé, le patriarche a conservé des liens précieux avec la Mafia, et notamment avec Sam Giancana, ancien tueur à gages d'Al Capone, devenu le patron de la pègre à Chicago. Par l'intermédiaire de Frank Sinatra, un ami de la famille, dont les liens avec le crime organisé sont de notoriété publique, Joe passe avec lui un accord : dans plusieurs Etats clefs, la Mafia se chargera d'acheter les votes des délégués. Il en coûte à l'homme d'affaires vieillissant plus de 2 millions de dollars. Les termes de l'accord conclu avec la Mafia restent encore aujourd'hui largement inconnus. Mais tout laisse à penser que Joe s'est engagé, au nom de son fils, à laisser la Mafia poursuivre ses affaires en toute tranquillité. Un pacte que Bob Kennedy, devenu ministre de la Justice de JFK, aura l'imprudence de rompre, expliquant peut-être l'assassinat du président en 1963 puis de son frère en 1968. On ne roule pas impunément la Mafia.

    La mort de ses deux fils achève d'abattre Joe. Au lendemain de l'attentat de Dallas, le vieux patriarche avait tout fait pour convaincre Bobby de ne pas reprendre le flambeau, prenant soudain conscience de la terrible malédiction qu'il avait lancée sur les siens. Mais il était trop tard. C'est un homme terriblement amer et épuisé qui s'éteint en 1969.

    Par Tristan Gaston-Breton.
  • QUEL TALENT

     
    Sujet: page d'histoire dessinée...
      
    TRES INNOVATEUR. UNE NOUVELLE FACON D'ECRIRE L'HISTOIRE.
      
    LIRE LE TEXTE AVANT DE REGARDER LA VIDEO  
      
    Cette vidéo montre la gagnante du concours «Ukraine's Got  Talent", Kseniya Simonova, 24 ans, dessinant une série de scènes  sur une table de sable lumineux montrant comment les gens  ordinaires ont été touchés par l'invasion allemande pendant la  Seconde Guerre mondiale. Son talent, qui n'est certes pas ordinaire, est captivant.
      
    Les images, projetées sur un grand écran, ont porté des personnes aux larmes dans le public et elle a remporté le
     premier prix d'environ £ 75,000.  
    Elle commence par créer une scène montrant un couple assis se tenant les mains sur un banc, sous un ciel étoilé, mais des
     appareils de combat viennent oblitérer cette scène heureuse.
      
    La scène est remplacée par un visage de femme en pleurs,mais alors un bébé arrive et la femme sourit à nouveau. Une fois de plus la guerre est de retour; Miss Simonova jette du sable et le visage d'une jeune femme apparaît dans le chaos.
      
    Elle devient rapidement une veuve âgée, le visage ridé et triste, avant que l'image se transforme en un monument au soldat inconnu.
     Cette scène de plein air devient encadrée par une fenêtre, comme si le spectateur observe sur le monument de l'intérieur d'une maison.
     
    Dans la scène finale, une mère et l'enfant apparaissent à l'intérieur et un homme debout à l'extérieur, les mains pressées contre la vitre, en disant au revoir. 
    The Great Patriotic War comme on l'appelle en Ukraine, a engouffré près du quart de la population avec huit à 11 millions de morts sur une population de 42 millions.
     
    Kseniya Simonova dit:
     "Je trouve ça assez difficile de créer de l'art en utilisant du papier et des crayons ou des pinceaux, mais en  utilisant du sable et mes doigts, je me dépasse. L'art, surtout  quand la guerre est utilisée comme sujet, porte même quelques  membres du public aux larmes. Et il n'y a sûrement pas plus  grand compliment."
      
    Prenez le temps de regarder cette étonnante pièce d'art : http://www.youtube.com/watch_popup?v=vOhf3OvRXKg
     

  • NOUVELLES DU FRONT

    Aux américains, qui se comportent partout où ils passent en pays conquis : "La société américaine fonctionne comme ses films d'action : il leur faut un ennemi désigné."  Constantin Costa-Gavras

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    Pauvres Haïtiens. Après le séisme ils doivent maintenant supporter les dommages collatéraux dus à la gestion-occupation de leur pays par les américains.
    En premier, les ONG non américaines se plaignent du détournement de leurs avions cers Saint-Domingue. ce qui prive les médecins qui doivent amputer d'urgence des enfants de l'indispensable morphine. Mais qu'importe pour l'Oncle Sam la douleur de petits noirs !
    En second, on apprend qu'ils arrêtent le rapatriement vers les USA des blessés les plus graves. La Floride ne veut plus supporter seule le coût de l'accueil de ses malheureux.
    En dernier, on vient d'apprendre qu'ils dérobent des enfants. Dix américains viennent d'être arrêtés avec trente-et-un enfants.


    L'année 2009 avait été déclarée "annus horribilis" pour Sarkoléon. 2010 ne commence pas mieux avec deux nouveaux revers : les kurdes que la Justice refuse d'expulser et Dominique de Villepin qui est relaxé. Sans compter les élections dans son corps d'élite préféré : la police et ses sarko-boys qui viennent de choisir un syndicalisme classé plutôt à Gauche(voir article suivant).
    Et comme il n'est pas connu pour son fair-play...
    Une qui ferait bien de se taire : Carla Bruni-Sarkozy      
    Assez ! Quand le politique spectacle nous détourne de l'essentiel !

    Quand l'OTAN bave en Afghanistan... 
    Personne n'en parle mais la mortalité maternelle est préoccupante en Afrique 
    Il parait que Ben Laden est devenu écolo. Qu'attend Cohn Bendit pour l'enrôler avec Europe Ecologie !

  • LE VOYAGE DE WOINIC

    WOINIC : un sanctuaire des Ardennes qui souffrent ?

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    Comme prévu , Woinic a bougé de sa bauge : hier, il a été hissé par de titanesques grues sur son socle ...mobile et rotatif !! ....le conseil général n'hésite devant aucune dépense ! WOINIC ,NOUVELLE ICONE PAIENNE DES ARDENNES VERTES, siège désormais sur un piédestal qui tourne 6 fois à l'heure !
     Cette oeuvre d'art -que l'on doit au Rimbaud de la fonderie ardennaise, Eric SLEZIAK, symbolise l'alliance du fer et de la fôrêt , c'est à dire de l'industrie et de la nature dans les Ardennes ! dans un département classé 96° au plan national, WOINIC est-il un simple repère touristique ou peut-il contribuer à la réindustrialisation d'un territoire abandonné par l'Etat sarkozien ? les graves menaces qui pésent sur les emplois des Electrolux à Revin ou sur les Enia (Ex tarkett-sommer) à Sedan ,seront-elles exorcisées par le dieu WOINIC ? j'en doute .

  • LES ARDENNES EN 1900

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    La population des Ardennes s’élevait,d’après le recensement de 1901,à 315 589 habitants,c’est le 55ème département.En 1800,date du premier recensement officiel  la population était de 259925.

    Le chiffre d’habitants divisé par le nombre d’hectares donne environ 60h/kilomètre carré.

    La langue française est parlée dans tout le département,mais un patois y est toujours usité surtout dans les campagnes.

    En 1901 le nombre de naissances a été :6571

                                   de décès                5821

                                   de mariages           2435

    Le nombre de commune:503

    La vie moyenne :44ans

    Le recensement des 2475 jeunes gens de la classe 1900 a donné les résultats suivants :

     

        55   ne sachant ni lire ni écrire

       40      sachant seulement lire

     460   sachant lire et écrire

    1749    ayant une instruction primaire

    51      bacheliers

    63  dont on n'a pu vérifier l'instruction

  • MESSAGE DE AVAAZ

    Le vendredi, 27 Juin, au Zimbabwe se tiendra un simulacre de vote pour le président. L'opposition, Mouvement pour le Changement, s'est retirée. La campagne de violence et de terreur de Mugabe a effacé tout espoir pour une élection démocratique.

    Mais contre toute attente, l'espoir survit. Grâce aux pressions internationales, le ZANU-PF, parti de Mugabe et l'opposition sont entrés en discussion. Un gouvernement d'unité est peut-être encore possible.

    Le Conseil de sécurité de l'Onu a décidé à l'unanimité tenu le lundi que des élections libres et régulières sont maintenant impossible au Zimbabwe. Le Secrétaire Général des Nations Unies a exprimé cet avis. Mais ce sont les dirigeants africains, surtout Thabo Mbeki, qui détiennent la clé. Même Mugabe ne peut pas s'accrocher au pouvoir sans leur coopération. Aujourd'hui, nous lançons une campagne d'urgence, une pétition à ces dirigeants pour un appel à une sommet d'urgence, afin d'isoler Mugabe, et de mettre en place un gouvernement légitime pour le Zimbabwe. Notre appel sera publié dans les pages publicitaires des journaux en Afrique du Sud, Tanzanie et au Mozambique cette semaine - cliquez ici pour voir les annonces et approuver leur message:

    http://www.avaaz.org/fr/save_zimbabwe/23.php

    Les pays voisins du Zimbabwe offrent de l'électricité, des biens, et le contrôle des frontières. De nombreux dirigeants africains demandent le report de l'élection - mais il y a un réel danger qu'ils finissent par accepter cette comédie. Ce serait une grave erreur de calcul: si Mugabe réussit son coup d'Etat de facto, l'implosion du Zimbabwe s'accélèrera, et le chaos pourrait se propager dans toute la région.

    Donc notre campagne publique est un appel aux dirigeants africains qui détiennent la dernière bouée de sauvetage. Si ces dirigeants réussissent à convaincre Mugabe que le changement est à venir d'une manière ou d'une autre - et ouvrent la voie à Morgan Tsvangirai pour créer un gouvernement d'unité pour le Zimbabwe.

    Robert Mugabe a sauvé le Zimbabwe de la colonisation. Maintenant, il est temps pour les dirigeants africains de sauver le Zimbabwe des mains de Mugabe.

    Aidez-nous à élever 250000 voix cette semaine, y compris dans tous les pays d'Afrique, en livrant une campagne publicitaire internationale. Cliquez pour voir les annonces, signer, puis la transmettre à vos amis:

    http://www.avaaz.org/fr/save_zimbabwe/23.php

    Avec espoir et détermination,

    Ben, Alice, Paul, Graziela, Mark, Ricken, Iain, Véronique, Pascal, et Milena - l'équipe Avaaz.org

    PS: Pour plus d'informations et les sources des faits ci-dessus, voir:

    http://fr.news.yahoo.com/afp/20080622/twl-zimbabwe-elections-opposition-lead-f8fd361.html

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2008/06/25/zimbabwe-au-pays-des-milliardaires-affames_1062449_3212.html

  • LA MEDECINE A CUBA