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Editori@l

  • RESTONS DIGNES

    En ces temps de pandémie exceptionnelle du Coronavirus qui provoque une crise inédite et s'avère devenir l'une des plus grandes crises que notre pays ait jamais connue; sanitaire, économique, sociale , humaine , peut-être philosophique, sûrement politique.

     

    Si nos dirigeants politiques ont une grande responsabilité concernant la gestion du Service Public et du matériel de première urgence ,

     

    Il est de notre devoir à tous, citoyens, de savoir faire preuve de dignité, de raison et de responsabilité.

     

    Il est déplorable que du personnel médical et leur famille subissent journellement partout en France  des agressions physiques et des dégradations sur leurs biens

    Il est tout aussi déplorable que des propos tenus dans les médias par des médecins proposant de tester un vaccin contre le Covid-19 via « une étude en Afrique ». Aucun territoire ne saurait être pris pour une zone d'étude expérimentale. Aucune population ne saurait être moins considérée dans cette lutte contre la maladie.

    Au nom de l'humanisme universaliste qui fait de chaque être humain le coeur de notre humanité à tous, il paraît indispensable que chacun garde raison et dignité,esprit critique et philosophique, science et conscience.

     


    Aujourd'hui, la solidarité doit s'exercer à tous les niveaux, sur tout le territoire. Soignants, enseignants, agents de la fonction publique, acteurs associatifs et du secteur privé, chacun d'entre nous en tant que citoyens, mettons en oeuvre cette solidarité en faisant le geste qu'il faut, soigner, aider, instruire, donner ou rester chez soi par exemple. Poursuivons sans faillir l'exercice de la solidarité collective.

    Parce que nous sommes des citoyens,nous devons traverser cette crise majeure avec force et courage,nous devons  faire corps avec raison,nous devons faire vivre la Fraternité.

     

  • LA REPUBLIQUE EST EN DANGER

    La République est en danger. Je le pense depuis quelques temps. C'est mal porté de le dire : on passe pour excessif. C'est pourtant vrai, avec la stupéfiante ascension électorale du Front national et la résistance insuffisante qu'elle suscite. L'idée s'est progressivement installée que le FN était un parti comme un autre, régulier donc républicain. C'est faux : s'il respecte la légalité du régime, s'il participe aux élections, ça n'en fait pas pour autant une formation républicaine. Son projet, ses valeurs, son histoire sont contraires aux projet, aux valeurs et à l'histoire de la République : voilà la vérité.

    C'est à peu près ce que dit, hier dans un remarquable entretien au Journal du Dimanche, Daniel Keller, grand maître du Grand Orient de France. Oui, "la République est en danger", et nous laissons faire, ou bien nous entrons dans les provocations de l'extrême droite (voir mes précédents billets de jeudi et vendredi). On n'ose plus appeler un chat un chat, et un facho un facho. On dédiabolise le FN et on déculpabilise son électorat, qu'on rend donc irresponsable de son vote. Résultat : "on est en train de dérouler le tapis rouge au Front national", s'inquiète très justement le responsable de la principale obédience maçonnique de notre pays.

    C'est qu'on croit, naïvement et sans aucune mémoire historique, que la République est solidement installée, depuis longtemps, sur ses pieds, que rien ne pourrait la renverser. Keller nous rappelle que "la République reste un combat", pas un acquis définitif. C'est pourquoi il est indispensable que la gauche et l'ensemble des républicains, quelle que soit leur sensibilité, se mobilisent à chaque fois que le Front national se mobilise. Lorsque les Le Pen se déplaceront pour leurs campagnes éléctorales , à travers nos communes  dans les prochaines semaines, il serait souhaitable  que les partis de gauche, que les formations républicaines cette fois se rassemblent, protestent, combattent pour les valeurs de la République. Car à force d'être discrets, nous allons finir par mourir.

    Dénonçons le mensonge. L'électorat du FN n'est pas populaire ni ouvrier, mais provient majoritairement des classes moyennes. Cet électorat n'est ni victime de la crise, ni confronté à l'immigration, ni menacé par l'insécurité. Il suffit de consulter les statistiques électorales, par catégories sociales et par implantation géographique, pour s'en convaincre facilement. Mais les images sont plus éloquentes que les chiffres : quand les  Le Pen sont en campagne elecrorale  , vont elles faire  une sortie d'usine ? Vont elles visiter un quartier populaire ? Vont elles s'entretenir  avec  des chômeurs ? Non, elles parcourent les rues tranquilles d'un centre ville et discutent avec des commerçants. Tout est dit.

    Daniel Keller fait une proposition que je n'irais pas jusqu' à défendre maintenant  , et , que certains militants de gauche aussi refusent : poser dès maintenant le principe républicain d'un désistement au second tour, en cas de triangulaire, pour empêcher le Front national d'accéder à la présidence d'une région, ce que le maçon ramasse en ces termes : "accepter de sacrifier ses propres couleurs pour l'intérêt général". Que nos responsables politiques puissent être sensibles à la sagesse maçonnique ! Ils y perdront des places mais ils sauveront des régions, qu'ils garderont dans la République. Se mobiliser quand l'occasion se présente, se désister quand c'est nécessaire : il n'y a plus à hésiter quand la République est en danger.

  • LE CHOC DES PHOTOS

    Pour moi  c'était  l'honneur de la presse française de n'avoir pas publié  la photo d'un enfant mort, sur une plage, après avoir tenté comme bien d'autres migrants de rejoindre à la nage l'Europe. Les journaux du continent n'ont pas eu cette pudeur. Nos réseaux sociaux, bien sûr, n'ont pas hésité : mais est-ce qu'on peut attendre d'une auge à cochons qu'elle soit propre ?

    Indécence, oui, car il y a des choses, dans la vie, qu'on ne montre pas, surtout à l'insu de ceux qui sont ainsi photographiés : un corps nu, un défunt. Le sexe et la mort sont des tabous, dans n'importe quelle civilisation, et qui doivent le rester. Sommes-nous encore civilisés ? Il y a quelques semaines, Paris Match a publié des photos de migrants en train de se noyer en Méditerranée : où sont les barbares ? La honte s'est-elle emparée des lecteurs, des voyeurs du célèbre magazine ?

    Cependant, n'avons-nous pas le droit d'être informés, y compris des horreurs de ce monde ? Oui, évidement, mais pas de cette façon-là : la photo de cet enfant, dont on ne respecte même pas les derniers instants, l'absence inhumaine de sépulture, cette photo-là n'apporte aucune information qu'on ne connaisse déjà. Elle est inutile, gratuite. Sa diffusion, pour cette raison, est obscène.

    Les mauvaises intentions ne sont jamais à court d'argument : cette photo n'est-elle pas au service du Bien, en vue de faire réagir les populations, de les amener à un peu plus de compassion à l'égard des migrants ? Non, la générosité ne repose pas sur l'émotion, surtout pas sur celle-là. Quant à l'accueil politique de ces pauvres gens , c'est une affaire de raison, pas de sentiment.

    L'usage public de nos émois est une manière détestable, une hypocrisie, une manipulation. Les sentiments n'ont de sincérité que dans la sphère privée, de personne à personne. Etalés au grand jour, ils deviennent un mensonge, une comédie. Plus trivialement, nos indécentes images permettent de gagner de l'argent en exploitant la vicieuse curiosité qui est en chacun d'entre nous. La presse française, avait  en tout cas, jusqu' à résisté à cette bassesse .

  • PASSE TON BAC D'ABORD

    Comme chaque année je me suis amusé depuis hier à me mettre dans la peau d'un  candidat en Littéraire, passant l'épreuve de philosophie . Voici les thèmes abordés

     Respecter tout être vivant , est ce un devoir moral


    Le problème de cette question, c'est que le respect n'a de valeur morale que pour et entre les êtres humains. Or, le sujet porte sur TOUT être vivant, quel qu'il soit. Je répondrais que ce respect est impossible, absurde et même dangereux, puisque bien des créatures vivantes sont inquiétantes ou périlleuses pour l'homme. Et puis, il n'y a de vrai respect que mutuel : j'ai beau respecter une fourmi ou une salade, elles ne me respectent pas, elles sont indifférentes à moi !

    Alors, sous quelles conditions le respect de tout être vivant peut être considéré comme un devoir moral ? D'abord, la fragilité et la mortalité des êtres vivants invitent à les respecter. Ensuite, le vivant animal est souvent susceptible de souffrance : là aussi, cette expérience tragique de la douleur incite à respecter ce qui vit, à y faire très attention. Enfin, chaque être vivant, quand on l'observe bien, est une merveille d'organisation et de beauté, qui forcent au respect, et même à l'admiration. Je conclurais en disant que respecter tout être vivant est un devoir parce c'est se préparer à respecter tout être humain.

    Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?

    Question moins facile, qui interroge l'identité personnelle et ce qu'elle doit à son passé. On pouvait se référer à SAINT AUGUSTIN, qui a beaucoup réfléchi à la question du temps, mais aussi, dans un tout autre genre, à FREUD, le rôle capital de l'enfance dans la construction du psychisme. Si le passé est fondateur de mon être, il est aussi un carcan : je suis toujours beaucoup plus que mon passé, je suis une volonté qui va de l'avant. De ce point de vue, je suis ce que je suis beaucoup plus que ce que j'étais. Et ce qui donne toute sa valeur à un être humain, c'est ce qu'il compte devenir, ce qu'il s'efforce d'être en vue de l'avenir.

    Commentaire de texte de TOCQUEVILLE

    Il provenait d'un extrait de son ouvrage : De la démocratie en Amérique, du rôle que joue dans ce pays l'opinion beaucoup plus que la raison. "Il n'y a pas de société qui puisse prospérer sans croyances", mais quelles croyances ? voilà une idée qui était à développer et à soumettre à la critique : car il y a aussi des croyances dangereuses, qui peuvent faire basculer une société vers le pire. Mais une société au comportement rationnel et objectif est-elle concevable ? C'est ce qu'on pouvait mettre en débat.

     
     
    Ce commentaire portait sur la démocratie, sa valeur de vérité, sa rationalité. A noter que Spinoza, sur ce point, prend l'exacte contrepied de TOCQUEVILLE : l'un affirme que la démocratie repose sur la raison, l'autre sur les croyances.

    Sans doute parce que je suis plus tocquevillien que spinoziste, j'aurais soumis le texte à la critique : est-on certain qu' "il est presque impossible que la majorité d'une grande assemblée se mette d'accord sur une seule et même absurdité" ? L'histoire prouve hélas que non. La faute collective, l'aveuglement de masse existent. En revanche, il est une impossibilité que pourtant Spinoza défend et qui fait pécher son raisonnement : "seul est libre celui qui vit, de toute son âme, sous la seule conduite de la raison". C'est certainement une représentation idéale du citoyen en démocratie, mais très éloignée de la réalité.

    La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ?
     
    Cette question pas facile avait cependant le mérite de s'adresser à des candidats de la série économique et sociale, qui pouvaient à ce titre puiser quelque inspiration dans leurs cours de sociologie et d'économie. La référence à la conscience de classe chez Karl MARX était pertinente, et pourquoi pas l'approche psychologique, en recourant à FREUD et son surmoi, notre conscience étant formée par notre éducation, depuis la plus petite enfance. Mais il était aussi indispensable de défendre l'autonomie de la conscience à l'égard des structures sociales : pour DESCARTES, ("je pense, donc je suis"), la conscience est souveraine, indépendante, elle ne doit absolument rien à la société.
     
    Ce sont , à mon avis deux sujets comparables La politique, c'est casse-gueule : les candidats sont enclins à s'enfermer dans l'actualité (alors que la philosophie est intemporelle), à reproduire des préjugés (les politiques, tous menteurs !) alors qu'on leur demande de prendre du recul, d'avoir un esprit critique. Le sujet sur l'art est beaucoup plus neutre, plus favorable à une réflexion ouverte et détachée.

    Cependant, la question comportait un petit piège : une oeuvre d'art a-t-elle TOUJOURS un sens ? Qui n'a pas saisi cette nuance dès le départ risquait un hors-sujet. Et puis, il fallait bien définir la notion de SENS : signification, compréhension, intentionnalité. Bref, l'oeuvre d'art est-elle nécessairement dépositaire d'un message, peut-elle se livrer à un commentaire, à une explication ?

    A première vue, la réponse est non : l'oeuvre d'art est faite pour être appréciée, admirée, contemplée, pas pour être comprise. Elle sollicite nos sens, pas notre intelligence. La peinture d'un bouquet de fleurs n'a strictement aucun sens : sa seule finalité est la beauté. Elles sont nombreuses, les oeuvres d'art qui nous livrent une part du réel, sans le charger ou le surcharger d'aucun sens particulier.

    Et pourtant, dans un second temps, on peut remarquer que bien des créations artistiques ont un sens caché, à décrypter. Par exemple, le tableau de PICASSO? Guernica? n'est pas seulement une belle peinture : c'est une dénonciation de la guerre, c'est une oeuvre pacifiste. On pouvait ainsi se référer à Emmanuel KANT, qui distingue l'oeuvre d'art agréable à regarder, qui n'a pas de sens par elle-même, et l'oeuvre d'art sublime, qui cherche à nous transmettre quelque chose (par exemple la joie ou la liberté dans les symphonies de BEETHOVEN).

    Je conclurai la dissertation en soutenant que l'oeuvre d'art a non seulement TOUJOURS un sens (l'artiste y met quelque chose de lui, ne serait-ce que son style), mais elle en offre plusieurs, car le spectateur peut la percevoir avec sa propre interprétation, y projeter de multiples désirs.

    La politique échappe-t-elle à l'exigence de vérité ?
    Au départ, oui, non pas parce que la politique est mensongère, mais parce qu'elle vise autre chose que la vérité : l'intérêt général, le bien commun. Il pouvait être judicieux de distinguer les moyens et les fins, faire appel à MACHIAVEL : la vérité n'est pas non plus un moyen en politique, qui exige plutôt de l'habileté, de la ruse, quand ce n'est pas de la dissimulation. Un scientifique ou un philosophe sont en quête de vérité : un politique est à la recherche du pouvoir. Y a-t-il d'ailleurs une vérité en politique ? Non, seulement des points de vue qui s'affrontent. Conclusion : la politique ne peut pas échapper à une tutelle à laquelle elle n'a jamais été soumise !

    Le texte de CICERON était parfait pour une classe scientifique, puisqu'il l'amenait à réfléchir sur la différence entre une prévision rationnelle et une prédiction hasardeuse, entre l'anticipation et la divination, entre le calcul et la superstition.
     
  • KERMESSE TRAGIQUE A PRUNELLI DI FIUMORBU

    Le motodidacte niçois Estrosi s’évertue d’accélérer dans son virage vers l’extrême-droite en employant des formules outrancières voulant que la France devait faire face à des « cinquièmes colonnes » islamistes et qu’une « troisième guerre mondiale » (sic) était déclarée à « la civilisation judéo-chrétienne » par « l’islamo-fascisme ».Il ajouté « La civilisation judéo-chrétienne dont nous sommes les héritiers aujourd’hui est menacée » Selon lui, « l’immense majorité des musulmans de France qui aujourd’hui placent les lois de la République au-dessus des lois religieuses » essaient « de nous trouver en refuge parce qu’ils se sentent menacés par ce que j’appelle l’islamo-fascisme ». Cet « islamo-fascisme » est « présent en Irak, en Syrie », mais aussi « ailleurs », et notamment en France, « à travers les cinquièmes colonnes et [leurs] réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins ». Jusque là rien de très nouveau sous le soleil niçois mais Morano a vite accentué le trait en s’attaquant aux « laïcards extrémistes » qui sous couvert de la laïcité voudraient mettre à mal nos traditions et notre culture ». « Bientôt est-ce que l’on va débaptiser nos rues et nos fêtes religieuses? Des propos qu traduisent parfaitement la montée d’un intégrisme idéologique similaire à celui des années entre 1930 et 1939 ! Lentement ce type de propos imprègnent les esprits des gens en difficultés ou mal dans leur peau.
    Les incidents se multiplient avec des conséquences inattendues et tous les barrages mis en place cèdent devant cette forme constante de propagande faite sur les médias télévisés ou les radios. On ressasse la haine avec le talent pédagogique des enseignants sachant que l’on arrive à ses fins qu’en répétant inlassablement des formules simplifiées à l’extrême. Une sorte de canevas mémotechnique qui marche à tous les niveaux. La preuve ?
    Des institutrices avaient préparé leurs élèves à chanter «Imagine» de John Lennon en plusieurs langues (français, corse, arabe, anglais et espagnol) à la kermesse de fin d’année de l’école prévue le 26 juin dans un petit village de l’ïle de Beauté. Une initiative pédagogique reposant sur la notion de laïcité intégrale et de respect de toutes les cultures à travers une chanson symbole. Plusieurs parents ont protesté contre ce projet et des menaces de perturber le déroulement de la kermesse ont été proférées contre les enseignantes.
    Outre les commentaires de portail de l’école, des coups de téléphone d’intimidation, des mises en garde sur l’intégrité physique des personnes ont été proférées au prétexte que l’arabe dans une kermesse n’avait pas lieu d’être. Les enseignants de l’école primaire de Prunelli-di-Fiumorbu, un village à forte communauté maghrébine sur la façade orientale de la Corse, ont déploré dans un communiqué «l’amalgame entre langue et religion ainsi que la désinformation véhiculée par certains parents». Faisant jouer leur «droit de retrait», ils n’ont pas assuré leur service et la kermesse a été annulée. Ils ont raison et il faut louer leur courage.« L’espace de neutralité dû aux élèves et la sécurité de personnes ne peuvent être garantis»,ont ajouté ces gens ayant en charge l’école républicaine. Ils ont affirmé «respecter les programmes d’enseignement inscrits dans les instructions officielles » et surtout tenter de pratiquer la tolérance, la mixité des cultures et le partage d’une œuvre commune. Le recteur d’académie, leur a apporté son soutien, stigmatisant cette «attitude inqualifiable contre les valeurs que représente l’école » mais comme la kermesse a été annulée tous les enfants seront privés du plaisir de communiquer un état d’esprit qui manque grandement à leurs… parents chargés de leur éducation.
    Les « laïcardise de Morano ont plus de courage que cette aboyeuse d’estrade ou de plateaux de télé qui lance des formules assassines pour imposer une vision déplorable du vivre ensemble. Si l’école républicaine est menacée alors qu’elle est déjà en permanence vilipendée par des parents cédant à la facilité on court vraiment à la perte de la République. La kermesse rassembleuse, festive pour les familles et les enfants restent souvent le creuset de la laïcité vivante…

    En Corse la connerie humaine en a décidé autrement en préférant le vide et donc l’échec.

  • UN BUT CONTRE SON CAMPS

    sarko pekin.jpg

    J'ai retrouvé cette  vieille  photo   qui représente Nicolas Sarkozy accompagné par son fils à l'ouverture des JO de Pékin en 2008. A l'époque, on a un peu ronchonné pour des raisons diplomatiques mais pas du tout pour le coût du voyage. Il est normal qu'un homme politique aille à un événement sportif international. Il n'est pas choquant qu'il emmène son rejeton. Le voyage coûte très cher, surtout pour aller en Chine, Berlin, çà fait petit bras .

     

     

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  • PASSAGE DE RELAIS

    Depuis hier soir , je ne suis plus le secrétaire de la Section PS d'Antibes , place au jeune , Arnaud Delcasse me succédera  avec talents n'en doutons pas.

    24 heures avant, Gérard Piel déclarait dans la presse locale ne pas vouloir se représenter pour un prochain mandat au Conseil Régional sous les couleurs du PC. 

    Lui aussi évoque le passage de relais pour faire place à un renouveau de la classe politique antiboise . Je l'en félicite . 

     Je me laisse aller , c'est peut être la première fois que je rends publiquement hommage à Gérard Piel , nous qui nous sommes souvent écharpés par blogs interposés

    .Pour reprendre une banalité je pense que ce qui nous opposait était moins important que ce qui nous rassemblait étant tous les deux des hommes de Gauche  mais  nos fortes et sincères convictions politiques respectives n'aidaient pas à un discours apaisé entre nous .  

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  • LES AVIONS ON LES PREND ET ON LES VEND

    Manuel Valls a été en avion voir Platini et Mme Merkel et en a profité pour voir un match de foot important . Il paraît que c'est mal.

    Je réécris un peu l'histoire mais ce truc a fait polémique.

    On a oublié Fillon qui rentrait tous les week-ends en avion dans la Sarthe, Sarkozy qui va en avion au Havre. Sans compter l'autre motodidacte de ministre sarkozyste qui prenait un jet privé pour rentrer d'USA pour ne pas  arriver en retard à un pot.

    L'opposition a les polémiques qu'elle mérite.

    Revenons à Sarkozy. L'ex est allé en Israël où il a critiqué la politique étrangère de la France.  Ça fait au moins deux fois depuis le début du mandat. Il a oublié que c'était une tradition républicaine de la fermer sur certains sujet quand on à l'étranger .

    Il prend beaucoup l'avion, ce gars. Il aurait mieux fait d'en vendre.

  • L'ASSASSIN ETAIT CHEZ CITROEN

    Mémoire . Il y a trente huit ans dans la nuit du 4 au 5 juin 1977, l’ouvrier verrier Pierre Maître était assassiné à Reims par des nervis du patronat.

    A cette époque j'habitais Reims , La Gauche unie avait remportée les municipales , je revenais de Nice où le Stade de Reims avait pris une option pour disputer la finale de la Coupe de France . La vie était belle sauf que des nervis armés du patronat tuent un militant CGT en grève . Je me souviens du grand défilé de manifestation le lundi et des obsèques , du klaxon retentissant de cette locomotive lorsqu'il croisait le cortège funèbre . Quand on a connu celà il faut , tout faire pour que la droite extrême disparaitre du paysage politique français.

     

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    Une rue déserte longeant une voie ferrée et des usines qui se succèdent dans la banlieue nord de Reims. À l’entrée des Verreries mécaniques champenoises, les VMC, un groupe d’ouvriers tient le piquet de grève. Dimanche 5 juin 1977 vient à peine de poindre. Les épouses et les enfants des grévistes qui ont passé la soirée autour du brasero ont regagné depuis longtemps la maison. Puis il y eut vers minuit ce premier incident : cinq hommes, venus de l’usine Citröen qui jouxte les VMC, ont tenté en vain d’arracher la banderole de la CGT. Peu après 1 heure du matin, une voiture approche, ralentit devant l’usine. Les vitres sont abaissées. Deux occupants. Les coups de feu claquent. Trois hommes s’effondrent. Deux gravement blessés : Serge Vermeulen et Raymond Richard. Le troisième, Pierre Maître, trente-sept ans, reçoit une balle en pleine tête. Il décédera quelques heures plus tard. La volonté de tuer était manifeste. On retrouvera 17 impacts de balles…

    Un syndicat « jaune », cerbère du patronat


    Les membres du commando, arrêtés peu après, sont tous des membres de l’encadrement de Citroën et de la CFT (Confédération française du travail), faux syndicat et vrai outil de répression antisyndicale, que le grand patronat et la droite ont tenté d’implanter dans les entreprises dans les années soixante et soixante-dix. L’industrie automobile - à l’exception de Renault, alors Régie nationale - a réussi à créer des réseaux CFT, se confondant souvent avec l’encadrement. Pressions, flicages, mouchardages, provocations, menaces, tabassages de militants syndicaux (en 1975 à Aulnay-sous-Bois, en 1976 à Levallois)… Les nervis sévissent chez Citröen, Peugeot, Simca-Chrystler, Berliet, Ford… Le pouvoir giscardien soutient l’organisation, au point de lui accorder une place au Conseil économique et social… Les hommes de la CFT sont en effet souvent les mêmes qui assurent les missions musclées pour le compte des partis de droite. Le chef du commando et auteur des coups de feu, Claude Leconte, est membre du SAC (Service d’action civique) fondé par Charles Pasqua. Leconte a été envoyé à Reims en 1973 pour briser une grève dans l’usine Citroën. Lui et ses sbires allaient chercher des travailleurs immigrés dans leurs foyers et les emmenaient au travail sous la menace. Depuis, il dirige un groupe d’hommes de main, opérant non seulement chez Citroën mais prêtant main-forte aux patrons d’autres entreprises rémoises. Le dirigeant de la CGT Marcel Caille, dans ses deux livres les Truands du patronat puis l’Assassin était chez Citröen (Éditions sociales), a décrypté le fonctionnement de ce syndicat « jaune », cerbère du patronat contre la CGT principalement. L’activité du groupe, avait démontré Marcel Caille, était directement pilotée depuis le quai de Javel, la direction parisienne de Citröen. La voiture, une GS verte métallisée, que conduisait Henri Mangematin, le principal complice de Leconte, était immatriculée à Paris. Le tueur avait une voiture de fonction.

    Le maire solidaire des grévistes


    Quant aux revendications des salariés des VMC, celles-ci portaient sur les salaires et le treizième mois. La direction de la société, dont le membre du conseil d’administration le plus influent était un certain… Maurice Papon, fait preuve d’une brutalité inouïe, clairement provocatrice et appuyée par le préfet. Elle annonce le licenciement de deux délégués syndicaux CGT pour avoir provoqué « des cessations de travail inopportunes ». Les gardes mobiles sont envoyés contre les grévistes. La police charge un meeting au cours duquel le nouveau maire de Reims, Claude Lamblin, vient d’exprimer la solidarité de la municipalité avec les salariés. Deux mois plus tôt en effet, aux élections municipales, la cité des sacres avait choisi la gauche et un maire communiste. La pilule était dure à avaler pour la bourgeoisie rémoise, au terme de près de deux décennies de règne de Jean Taittinger. Alors, beaucoup sont tentés de faire croire qu’un communiste à l’hôtel de ville serait source de désordre. L’Union patronale rémoise s’en prend aux « méthodes contraignantes de certains syndicats » et accuse « les municipalités à dominante communiste d’avoir entretenu un climat d’agressivité dans la région ». C’est un total renversement des rôles, auquel réplique René Andrieu dans l’Humanité : « Autrement dit, si un jeune ouvrier est mort abattu de sang-froid par une équipe d’hommes de main, c’est moins la faute des tueurs que la sienne propre d’avoir commis le crime d’adhérer au syndicat CGT. C’est aussi - il suffisait d’y penser - la faute du suffrage universel, coupable d’avoir élu une majorité de gauche dirigée par notre camarade Claude Lamblin. (…) La vérité, c’est que les coups viennent toujours du même côté. (…) Les tueurs se situent à l’autre bord. »

    Fin de la violence patronale


    La riposte la plus cinglante vint de la population elle-même, défilant par dizaines de milliers au lendemain de la mort de Pierre Maître et lors de ses obsèques, en présence d’Henri Krasucki, secrétaire général de la CGT. Des arrêts de travail ont lieu dans toute la France. La direction des VMC s’est vue contrainte d’accepter les revendications et de réintégrer les deux délégués. Le crime de Reims entraîna la fin de la CFT, qui pour se faire oublier se mua en CSL (Confédération des syndicats libres), elle-même dissoute en 2001. Leconte fut condamné à vingt ans de réclusion criminelle, Mangematin à sept ans. Aujourd’hui, l’adresse des VMC, c’est rue Pierre-Maître, la municipalité de gauche de l’époque ayant décidé que la rue porterait désormais le nom de l’ouvrier assassiné. Une époque prenait fin, celle de la violence patronale assumée par des milices déguisées en syndicats. Trente ans après, les pressions « managériales », selon la novlangue patronale, et les exigences des actionnaires ont pris d’autres formes. Les dangers qui menacent le droit de grève et le droit syndical prennent avec l’actualité politique une nouvelle acuité.