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faim dans le monde

  • FAIM DANS LE MONDE

    Vice-président du comité consultatif du conseil des droits de l’homme des Nations unies, Jean Ziegler vient de publier Destruction massive. Géopolitique de la faim (éditions du Seuil). Dans cet essai, le sociologue suisse fait part de son expérience en tant que Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation (2000 à 2008) et analyse les raisons qui provoquent chaque année la mort de 36 millions de personnes à cause de la malnutrition.

    faim dans le monde

    Pourquoi meurt-t-on encore de faim de nos jours ?
    Il y a cinq grandes raisons : premièrement, la spéculation financière sur les matières premières alimentaires qui a fait flamber leurs prix ces dernières années et rendu quasiment impossible aux agences d’aide, comme le Programme alimentaire mondial (PAM) de subvenir aux besoins des populations victimes de sous-alimentation. Il y a ensuite les agrocarburants, qui soustraient des terres fertiles et des plantes nourricières à l’alimentation humaine. Troisièmement, il y a la dette extérieure, qui étrangle les pays les plus pauvres et les empêche d’investir dans l’agriculture de subsistance. Après, il y a le dumping agricole, qui fait que, sur les marchés de Dakar ou de Cotonou, les fruits, les légumes et les poulets français, grecs, portugais, allemands etc. sont vendus au tiers ou à la moitié du prix du produit africain équivalent. Enfin, il a l’accaparement des terres par les fonds d’investissement ou les grandes multinationales, qui en chassent les paysans locaux pour y cultiver des produits destinés exclusivement aux marchés occidentaux.

    L’UE a-t-elle une responsabilité ?
    Elle a une responsabilité totale dans le dumping agricole. A commencer par la France : en 2005, lors des négociations de Hong Kong au sein de l’OMC, le secrétaire général de l’organisation, Pascal Lamy, avait proposé de baisser progressivement les aides à l’exportation jusqu’à les faire disparaître en cinq ans. Et la France s’y est farouchement opposée, car elle veut maintenir ses subsides à l’exportation, notamment à cause du poids des chambres de commerce agricoles. Et donc le dumping continue, alors que l’Afrique est sous-peuplée, qu’elle a une classe paysanne extraordinaire…et massacrée, car les paysans ne parviennent pas à écouler leur production.

    A-t-elle un rôle à jouer dans la lutte contre la faim dans le monde ?
    La Commission européenne actuelle est formée de purs mercenaires au service des pieuvres du commerce agro-alimentaire. C’est incroyable la puissance des lobbies sur Bruxelles. S’ils le voulaient, ils pourraient arrêter demain le dumping agricole.

    Bruxelles est aussi d’une hypocrisie sans nom : alors que l’Europe parle de justice planétaire et de développement, les 87 pays ACP [Afrique-Caraïbe-Pacifique, essentiellement des anciennes colonies européennes] sont maintenus dans des conditions d’infériorité inacceptables. Imaginez qu’on les a obligé à accepter des accords d’investissement qui les obligent à mettre sur le même plan les entreprises locales et les multinationales occidentales.

    La Commission européenne dit à ces pays : « vous contestez notre politique de subventions agricoles et à l’exportation ? ok, mais nous devrons reconsidérer nos opérations d’aide au développement ». C’est pire que du colonialisme : c’est du fascisme extérieur. Les droits de l’homme s’arrêtent à la frontière de l’Europe ; au-delà, c’est la loi de la jungle, de la violence, de l’ordre cannibale.

    A quoi peut-on attribuer la crise qui frappe l’Europe ?
    Elle est le fait d’une énorme dette qui s’est accumulée, parce que les gouvernements ont sauvé à deux reprises les banques. Une première fois en 2008, puis à présent, en les recapitalisant avec de l’argent public qu’ils n’ont pas et pour obtenir lequel ils sont obligés de s’endetter et de couper dans leurs budgets. Résultat : le pouvoir d’achat des travailleurs diminue, de même que les prestations sociales. Et ces mêmes Etats sont incapables d’imposer une norme de risque à leurs banques ! Rien n’a changé dans ce domaine depuis 2008.

    Quelles sont les solutions ?
    Il faut faire deux choses : premièrement désosser les banques, en séparant la branche « investissements » de la branche « dépôts ». Une banque ne devrait pas pouvoir faire les deux activités. Ensuite, il faut les nationaliser. Ce n’est pas une question idéologique – De Gaulle a bien nationalisé le crédit dans l’après-guerre. Aujourd’hui, l’incapacité des dirigeants occidentaux d’imposer des décisions et des règles aux oligarchies bancaires au nom du bien public est invraisemblable.

    Que pensez-vous du mouvement des “indignés” ?
    On est proche de l’insurrection des consciences : ce samedi [le 15 octobre], les indignés du monde entier vont manifester. Difficile toutefois de dire où cela peut nous mener. Les processus révolutionnaires dans l’histoire sont archi-mystérieux. On ne peut pas les anticiper : « Caminante no hay camino, se hace camino al andar », disait le poète espagnol Antonio Machado. La conscience collective sait ce qu’elle ne veut pas : on ne veut pas cet ordre cannibale du monde, où des hommes sont directement responsables du massacre par la faim de 35 millions de personnes par an. Et il ne faut pas avoir peur de ne pas faire le poids : il n’y a pas d’impuissance en démocratie et dans la diplomatie multilatérale.

    Les droits de l’homme, la presse libre, la mobilisation populaire, les élections, la grève générale…on a les outils pour battre les mécanismes de la faim. La bourse est soumise à la loi : on peut interdire du jour au lendemain toute spéculation sur les denrées alimentaires. On peut imposer des tarifs prohibitifs à l’importation de bioéthanol. Les ministres de l’Agriculture européens peuvent exiger la fin du dumping agricole. Les ministres des finances des pays membres du FMI pourraient voter l’effacement de la dette des pays les plus endettés.

    Propos recueillis par et photo de Gian Paolo Accardo
    publié sur « PressEurope »

  • CORNE DE L'AFRIQUE

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    Selon un recensement effectué par le Parisien auprès de dix associations humanitaires, la famine en Somalie ne mobilise pas les Français en ce qui concerne les dons financiers. En effet, au mercredi 3 août, seulement 9 millions d'euros ont été récoltés.

    La somme, si elle est déjà conséquente et ne peut être ignorée, est difficilement comparable aux 350 millions d'euros récoltés lors du tsunami de 2004 en Asie du Sud-est, et aux 150 millions d'euros reçus pendant le séisme d'Haïti en 2010.

    Plusieurs raisons sont avancées par le Parisien pour expliquer cette situation. Dans un premier temps, il est difficile pour les Français de se sentir concernés par un problème qui ne les touche pas directement, ou qui ne touche pas en premier lieu leurs compatriotes.

    Craintes de détournement

    En effet, les Français s'étaient très fortement mobilisés pour le tsunami de 2004 parce beaucoup d'entre eux avaient été victimes de la catastrophe. D'autre part, la situation politique sombre et les nombreux coups d'été qui ont lieu dans la zone ne facilitent pas la transparence d'éventuelles levées de fonds auprès des Français, qui craignent que leur argent soit détourné.

    Interviewé par le Parisien, Jacques Mallet, le dirigeant du réseau d'experts Recherches et Solidarité, explique que "pourtant, avec 10 ou 20 euros, on peut nourrir un enfant pendant trois mois en Afrique". Même son de cloche au Secours Populaire avec Julien Lauprêtre qui évoque "un devoir d'humanité" et qu'"on ne peut pas laisser mourir toute une population".

    En marge, l'Etat français a décidé de tripler son aide à la Somalie, qui passe de 10 millions d'euros à 30 millions d'euros.

    Le Nouvel Observateur

    POUR DONNER


                              Site internet d'Action Contre la Faim : www.actioncontrelafaim.org

    http://www.actioncontrelafaim.org/urgence-Somalie/

  • VU ET ENTENDU DANS LES MEDIAS

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    Il parait que madame est furieuse contre la presse qui a publié cette photo.

    Elle devrait plutot être furieuse contre le monsieur qui ne fait rien pour sauver cet enfant.

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    Entendu à la télé hier soir:"Le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté en juin +1.3% : "mauvaise nouvelle pour Sarkozy" dit le journaliste. La mauvaise nouvelle est surtout pour la personne qui se retrouve au chomage .

  • NOUVELLE FAMINE EN AFRIQUE

    Corne de l'Afrique: 11 millions d'Africains sont menacés par la famine

     

    faim dans le monde

    Photo Agence-Presse

     

     Onze millions d'habitants de la Corne de l'Afrique sont menacés par la famine et des centaines de milliers d'entre eux risquent de mourir de faim si la communauté internationale ne se mobilise pas, préviennent les Nations unies.

    Les donateurs internationaux et l'Onu ont été très critiqués pour la lenteur de leur réponse à la sécheresse qui frappe la Somalie, l'Ethiopie, le Kenya et Djibouti, la pire que la région ait connue depuis une vingtaine d'années.

    Les Nations unies ont décrété cette semaine l'état de famine dans deux régions du sud de la Somalie. Mais le Programme alimentaire mondial (Pam) a prévenu qu'il n'était pas en mesure d'acheminer de l'aide aux plus de deux millions de personnes qui y vivent car ces zones, contrôlées par les milices islamistes d'Al Chabaab, leur sont interdites.

    «Pour le moment, nous ne parvenons pas à atteindre 2,2 millions d'habitants. Il s'agit de l'environnement le plus dangereux dans lequel nous ayons à travailler dans le monde. Mais des gens meurent en ce moment. Ce n'est pas une question politique, c'est une question de vies à sauver», a expliqué Josette Sheeran, directrice exécutive du Pam.

    L'organisation Al Chabaab, qui entretient des liens avec le réseau Al Qaïda, a interdit l'année dernière l'acheminement de l'aide alimentaire dans les régions sous son contrôle.

    En visite à Nairobi, le ministre australien des Affaires étrangères, Kevin Rudd, a estimé dimanche que la situation en Somalie nécessitait une réponse adaptée.

    «La situation sécuritaire sur le terrain n'est pas la même partout. Il faut autoriser l'Onu à sortir du cadre habituel», a déclaré Kevin Rudd.

    «Soit on regarde de loin, on reste les bras croisés et on ne fait rien en attendant que le monde devienne parfait, soit on y va et on se met au travail maintenant.»
    Reuters
  • AUGMENTATION DES PRIX

    Montée des prix des denrées alimentaires : ACF vigilante face à une situation inquiétante

    faim dans le monde

    Une consommation de céréales qui en 2010-2011 va dépasser pour la première fois depuis trois ans la production, des prix alimentaires supérieurs selon la FAO aux pics de 2008, où ils avaient provoqué des émeutes de la faim… Dans ce contexte de tension des marchés, ACF a mis en place une veille accrue des cours.

    La sécurité alimentaire et la nutrition, voilà les cœurs de métier d’Action contre la Faim.  De ce fait, l’organisation suit de près les indicateurs (indices de production et de consommation, prix des denrées de base etc) qui reflètent notamment l’accès  des plus vulnérables à une nourriture saine et équilibrée.

    La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) a publié pour le mois dernier un indice reflétant les variations de prix d'un ensemble de produits incluant céréales, oléagineux, produits laitiers, viande et sucre. Il se situe à 214,7  points en décembre contre 206 le mois précédent, ce qui le place au dessus du record de juin 2008 à 213,5 points.

    Un premier semestre décisif

    La hausse des prix est notamment imputable à la spéculation, qui a fait grimper les cours. Si aujourd’hui le niveau des stocks est pour l’heure convenable, l’avenir est très incertain.
    Ainsi, pour les céréales, « pour la première année depuis 3 ans en 2010-2011, la consommation de céréales va dépasser la production, ce qui va impliquer automatiquement une baisse des stocks. En effet, la production 2009/2010 de céréales est moins abondante que prévue. De ce fait, la production du premier semestre 2011 sera décisive pour l’évolution future des prix. » explique Hanna Mattinen, spécialiste  de la sécurité alimentaire chez Action contre la Faim.

    Une volatilité  accrue

    Ces incertitudes s’inscrivent dans un contexte de volatilité accrue des prix lors de la dernière décennie. « Elle est un sujet de préoccupation car elle semble vouloir s’installer dans le temps. Cette volatilité provient essentiellement de l’incertitude qui règne sur les marchés. Elle provient de la tension qu’il existe sur le marché où l’offre parvient difficilement à satisfaire la demande, » poursuit Hanna Mattinen.
     
    Une chose est d’ores et déjà certaine : la facture des importations des biens alimentaires va peser lourd dans la balance économique des pays à faibles revenus importateurs de céréales. Alors que l’impact des prix internationaux sur les prix locaux est de plus en plus fort, ces niveaux auront une incidence certaine sur les prix locaux. Ils risquent ainsi d’affecter les ménages les plus vulnérables et dépendants du marché. En Afrique de l’Ouest par exemple, où les récoltes ont eu lieu entre septembre et novembre, la période critique pourrait se situer cet été pendant la période de « soudure », où les stocks peuvent venir à manquer avant la récolte suivante, obligeant les habitants à se procurer sur les marchés  les denrées dont ils ont besoin.



  • FAIM DANS LE MONDE ET OBESITE

     Dans le monde 1 milliard de sous alimentés=1milliard d'obèses

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    Le sommet de la FAO à Rome s'est achevé semaine dernière. L'occasion, après ceux qui ont faim, d'aborder un autre problème alimentaire: ceux qui mangent trop et qui en sont malades... Car l’un des paradoxes de notre société, c’est que la santé coûte de plus en plus cher, alors que les citoyens ne sont pas mieux soignés. Si l’on ajoute tout, les cotisations d’assurance, de mutuelle et tout ce qui reste à la charge des familles, on constate que depuis huit ans, ces dépenses ont augmenté de 45 à 50%. C’est énorme.
    On pourrait croire qu'on s'oriente vers un système à l’américaine, que l’Etat se désengage, que la santé se privatise, qu'elle revient de plus en plus cher. Pas du tout. La Sécu ne se désengage pas: elle assure 77% des dépenses de santé aujourd’hui contre 78% il y a huit ans, autrement dit, la même chose. Mais les dépenses ont globalement explosé. Elles ont explosé en valeur absolue, tout simplement.

    Est-on mieux soigné pour autant ? On pourrait penser que puisque les dépenses augmentent de 50%, la santé augmente de 50%, ce qui n’est évidemment pas le cas. En revanche, la mondialisation a un effet catastrophique sur les comportements alimentaires et provoque un développement du diabète et d’autres pathologies liées au surpoids. L’obésité se développe considérablement en Chine, en Inde, dans les Emirats Arabes unis etc. En France aussi, même si nous avons été longtemps épargnés : un peu plus de 10% des français sont obèses et 20% des hommes et femmes de 55-64 ans le sont. L’obésité est inversement proportionnelle au revenu : sont d’abord touchés les ouvriers, les agriculteurs et les employés.
    On mesure là la perversité, la malignité, la perfidie de la pub qui ne vous dit plus aujourd’hui « mangez la saleté qu’on vous propose » « mais mangez la saleté qu’on vous propose et faites du sport ». C’est un peu comme si on vous vendez des pistolets et des balles, avec la mention : « N’allez pas tuer votre voisin ». Pour en finir avec la faim, comparons l’empreinte écologique des pays gavés et des pays affamés. L’empreinte écologique, c’est la surface qui permet d’assurer l’ensemble de votre consommation : nourriture, voitures etc. Elle est de 5.7 hectares par habitant aux Etats-Unis, de un hectare en Afrique. Au total, un humain exige 1.3 hectare, alors que la terre ne peut lui en fournir qu’un seul. Cherchez l’erreur.

    La phrase : « La maigreur est le premier signe de l’intellectualité » (Roland Barthes, Mythologies

     

     

     

  • BON APPETIT, MAIS SIGNER LA PETITION

    Plus d’un milliard de personnes meurent de faim

     

    La_faim-1b296.jpegde bluboux

    La journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre dernier, était le cadre idéal pour la FAO (Food and Agriculture Organization) et le PAM (Programme Alimentaire Mondial) de rappeler les chiffres catastrophiques dévoilés dans le rapport de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture. La conjugaison des crises alimentaires et économiques a fait grimper le nombre de personnes affamées à des niveaux sans précédent : plus d’un milliard d’êtres humains sont sous-alimentés... En Asie et dans le Pacifique, leur nombre est estimé à 642 millions ; en Afrique subsaharienne, à 265 millions ; en Amérique latine et aux Caraïbes, à 53 millions ; au Proche-Orient et en Afrique du Nord, à 42 millions ; et dans les pays développés, à 15 millions.

    Avant l’apparition des crises récentes, le nombre de personnes sous-alimentées accusait déjà une montée lente mais régulière au cours de la dernière décennie, indique le rapport. Des progrès appréciables avaient été accomplis dans les années 80 et au début des années 90 en matière de réduction de la faim chronique, essentiellement grâce à l’accroissement des investissements dans l’agriculture qui avait succédé à la crise alimentaire mondiale du début des années 70.

    Mais entre 1995-97 et 2004-06, à mesure que l’aide publique au développement consacrée à l’agriculture perdait du terrain, le nombre d’affamés s’est amplifié dans toutes les régions, à l’exception de l’Amérique latine et des Caraïbes. Mais les progrès réalisés dans cette dernière partie du monde ont été par la suite annulés sous l’effet des crises alimentaires et économiques.

    La hausse du nombre de victimes de la faim, à la fois durant les périodes de prix faibles et de prospérité économique et durant les périodes d’envolée des prix et de récession économique, montre la faiblesse du système mondial de gouvernance de la sécurité alimentaire, souligne la FAO.

    La FAO tire également la sonnette d’alarme sur les ressources halieutiques : la mer est en voie d’épuisement. Si l’on ajoute à cela que le réchauffement climatique entraine des millions de gens vers la mort ou l’exode (et je pense notamment à la situation dramatique des populations autour du lac Tchad), on peut clairement affirmer que jamais la planète n’a connu une telle situation d’inégalité face aux besoins vitaux des populations. On peut également constater que malgré les déclarations péremptoires de plusieurs leaders politiques des pays développés depuis ces derniers mois, rien n’a été fait. Et pourtant quant il s’est agit de « sauver » les banques de leur propre turpitude, rien n’était plus urgent, rien n’était impossible, y compris de verser des milliards de dollars de fonds publics dans ce qui se révèlera surement être le tonneau des Danaïdes...

    "Les 44 milliards de dollars d’aide publique au développement à consacrer au développement agricole représentent un montant très faible comparé aux 365 milliards de dollars dépensés en 2007 par les pays riches pour soutenir leurs agricultures, aux 1 340 milliards de dollars dépensés chaque année dans le monde sur les armements et aux sommes inimaginables qui ont été mobilisées très rapidement en 2008-2009 pour soutenir le secteur financier" a déclaré monsieur Jacques Diouf, directeur général de la FAO, lors de son discours le 16 octobre dernier à Rome.

    Du 16 au 28 novembre aura lieu à Rome le sommet mondial sur la sécurité alimentaire. Il y a fort à parier que malgré l’appel de la FAO, du PAM et de nombreuses ONG, une fois de plus, rien ne soit fait. Nous sommes témoins de l’inaction de nos dirigeants jusqu’à ce jour et si nous ne les interpellons pas, nous serons complices.

    Pour réagir et faire pression sur notre gouvernement, écrivez à l’élisée :

    Pour écrire à l’élysée : par courrier, sans affranchissement ou par internet : http://www.elysee.fr/ecrire/



    De : Bluboux

  • 1 MILLIARD DE GREVE LA FAIM EMOI EMOI ET MOI

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    C'est un nombre abstrait. Froid. Désincarné. Une statistique parmi tant d'autres qui peut passer inaperçue dans le flot ininterrompu de données chiffrées, de graphiques et de pourcentages déversé par le robinet inlassable de l'information. Qui sursaute encore en entendant entre deux réclames d'hypermarchés - pour faire caricatural à souhait - qu'un milliard de personnes dans le monde est affamé ? Un être humain sur six qui ne mange pas à sa faim, ou qui ne mange pas du tout, cela devrait nous empêcher de dormir du sommeil du juste. Mais non, par la grâce d'une inconscience... salvatrice, nous échappons, nous autres privilégiés des nations riches, aux tourments de cette culpabilité-là.
     

    Qu'on se rassure. Les « victimes » de l'injustice fondamentale du monde ne nous demandent aucun mea culpa. Que pourraient-ils faire, de toutes façons, d'une compassion obligatoire mais stérile ? Combien de kilomètres d'éditoriaux larmoyants ? Combien de prêchi-prêcha donneurs de leçons ? Combien de sermons assommants distribués par des cohortes de bien-pensants ? Combien de témoignages généreux, forts, alarmants ? Et tout ça pour aboutir à une espèce d'indifférence tranquille qui fait froid dans le dos...
     Que dire quand on découvre au détour d'un sondage - un sondage ordinaire lui aussi - que près d'un Français sur deux ignore l'aggravation de la faim dans le monde ? 

     Notre société de communication tournerait-elle si bien à vide pour échouer aussi spectaculairement à restituer les vrais enjeux et à nourrir une empathie vigilante pour les plus démunis ? La générosité est bien là, pourtant, prête à être stimulée. Mais le gouvernement préfère s'en remettre aux opérations de charity business - vastes quêtes laïques - pour se décharger de sa mauvaise conscience.
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    L'idée d'une fatalité impossible à vaincre a fini par s'imposer, ouvrant la voie au renoncement. On ne rappellera jamais assez la misère de l'aide au développement qui, dans le budget français, ne représente pas 0,5 % de l'équivalent du PIB. 0,5 % ! Ce n'est pas à ce rythme que l'agriculture des pays en voie de développement risque de s'épanouir. Ce qui ne nous empêche pas de discourir sans fin sur les vertus miraculeuses du co-développement...
     Quand la crise met doublement les « petits » en danger, il est temps de s'éveiller. Au-delà de la torpeur des mots ou des chiffres.

  • LA FAIM DANS LE MONDE

     La dette et la faim sont les deux armes de destruction massive utilisées par les maitres du monde pour asservir les peuples,leur force de travail,leurs matières premières,leurs reves.

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    Des 192 états de la planète,122 se situent dans l'hémisphère Sud.Leur dette extérieure cumulée dépasse les 2 100 milliards de dollars.La dette extérieure agit comme un garot.L'essentiel des devises qu'un pays du tiers-monde gagne pour ses exportations sert au paiement des tranches d'amortissement et des intérets de la dette.Les banques créancières du Nord agissent comme des sangsues,le pays débiteur est frappé d'anémie.

    La dette empeche tout investissement social conséquent dans l'irrigation,l'infrastructure routière,scolaire,sanitaire a fortiori dans quelque industrie que se soit,pour ces pays les plus pauvres aucun développement durable n'est possible.

    Le massacre quotidien de la faim se poursuit dans une normalité glaçée:

     

       -Toutes les 5 secondes un enfant de moins de dix ans meurt de faim

       -Toutes les 4 minutes,quelqu'un devient aveugle par manque de vitamine A

    En 2006,854 millions de personnes -1 homme sur 6 sur notre planète-sont gravement et en permanence sous alimenté.Elles étaient 842 millions en 2005

    Le World Food Report de la FAO,qui donne ces chiffres affirme que l'agriculture mondiale,dans l'état actuel du développement de ses forces de production pourrait nourrir normalement-à raison de 2700 calories par jour et par adulte-12 milliards d'etres humains

    Nous sommes aujourd'hui environ 6,5milliards sur terre

    Conclusion:

    Un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné

    L'ordre du monde économique,social et politique érigé par le capitalisme prédateur n'est pas seulement meurtrier:il est absurde

    Il tue sans nécessité.Ildoit etre combattu

     

    D'aprés Jean Ziegler:L'Empire de la Honte 

     

  • QUAND LA FAIM JUSTIFIE LES MOYENS

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    La hausse des prix des produits alimentaires de première nécessité provoque une grave crise mondiale. Sans intervention, la famine et les violences risquent de toucher plusieurs centaines de millions de personnes. À la nécessité pour la communauté internationale d’apporter une aide financière urgente, s’ajoute celle d’un changement du système agricole actuel, pour permettre aux pays du Sud de développer un production locale et d’assurer leur sécurité alimentaire.

    Haïti, 12 avril. Des milliers de personnes descendent dans les rues. Ces émeutes provoquent la mort de cinq personnes, 200 blessés et la destitution du Premier ministre. Raison de la colère, la flambée du prix du riz. Le sac de 50kilos est passé de 35 à 70 dollars en une semaine. Hausse considérable dans un pays où 80% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. En Jordanie, le gouvernement a annoncé la réduction des droits de douanes sur les viandes et les poissons de 5 à 20%. Depuis le début du mois, le prix des légumes a augmenté de 20% et celui des viandes de 10%.

    Et la crise touche de plus en plus de pays déjà ébranlés par la pauvreté : en Egypte, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, aux Philippines ou encore en Indonésie, des manifestations violentes ont eu lieu, en réponse à la hausse des prix alimentaires. Baptisés « émeutes de la faim»,ces évènements sont le reflet d’une crisemondiale, en partie due à la crise financière de ces derniers mois, qui a entraîné une spéculation importante sur les matières premières. Et les mots de Jean Ziegler(1), rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, ne sont pas rassurants:«On va vers une très longue période d’émeutes, des vagues de déstabilisation régionale incontrôlable, marquée au fer rouge du désespoir des populations les plus vulnérables. (…) Avant la flambée des prix déjà, 854 millions de personnes étaient gravement sousalimentées. C’est une hécatombe annoncée».

    Une question de survie

    Dans un premier temps, les grandes organisations internationales ont appelé à une réaction d’urgence de la part des pays les plus riches. Il s’agit de fournir au Programme alimentaire mondial (PAM) une aide financière immédiate de l’ordre de 500millions de dollars, que l’ONG réclame pour faire face à l’inflation des prix agricoles. «Nous distribuons quatre millions de tonnes de vivres par an, l’augmentation de 55% du coût des produits alimentaires depuis juin 2007 a donc un impact énorme sur nos opérations », ont expliqué les responsables du PAM, le 13 avril.

    L’urgence est nécessaire pour empêcher la famine de s’installer dans les pays les plus démunis. Mais atténuer les effets de cette crise en distribuant de la nourriture à ceux qui en sont dépourvus ne permet pas de résoudre le fond du problème. En réalité, c’est l’ensemble du système agricole international qui s’effondre. «Il faut une réponse structurelle.

    Cette crise montre que l’agriculture ne peut pas être traitée comme n’importe quelle activité productive. C’est un grand tort de la part des institutions économiques internationales, mais aussi de nombreux pays, d’avoir voulu traiter les produits issus de l’agriculture comme des marchandises comme les autres.Quand le prix de produits industriels ou de l’énergie monte, cela a évidemment des conséquences sociales,mais quand c’est le prix de l’alimentation, c’est la survie même des habitants dans les pays pauvres qui est en jeu», estime Harlem Désir, secrétaire national du PS à la mondialisation et député européen.

    Les biocarburants en cause

    La perversité du système agricole actuel a conduit les pays du Sud, en particulier le continent africain, à être dépendants en matière alimentaire.

    Quand les prix augmentent, ils sont touchés de plein fouet et ne peuvent assurer euxmêmes leur sécurité alimentaire. « Il faut aider les pays du Sud à développer, comme on le fait nous-mêmes en Europe, des politiques agricoles qui reposent sur des mécanismes de subventions, de protection, et permettent d’abord d’orienter la production agricole vers l’alimentation des populations.

    Certains pays d’Afrique, par exemple, ont souvent renoncé à une production locale parce qu’ils étaient moins compétitifs. On se rend compte aujourd’hui de la fragilité du système mis en place. Il faut revoir ce système. L’OMC, par exemple, doit accepter la subvention de productions agricoles dans ces pays, quitte à utiliser des tarifs douaniers pour encourager la production locale », souligne encore Harlem Désir.

    Parallèlement, les pays industrialisés ne peuvent pas s’abstenir de réfléchir à leurs propres défauts. Le développement des biocarburants est aussi en cause dans l’apparition de cette crise. Au lieu d’utiliser des terres pour produire des denrées alimentaires, on y sème du blé, des betteraves ou du maïs pour la production de carburants. « Nous devons nous-mêmes être cohérents. Il faut arrêter de subventionner les biocarburants en Europe. Cela n’empêche pas de continuer la recherche et l’expérimentation sur la deuxième génération de biocarburants, destinée à l’utilisation des seuls résidus alimentaires. Mais cette nouvelle génération est loin d’être opérationnelle.

    Aujourd’hui, la production de biocarburants contribue à la spéculation et à la montée des prix. L’Europe doit montrer l’exemple. Il existe bien d’autres politiques de réduction des gaz à effets de serre et de développement d’énergies renouvelables », soutient avec fermeté Harlem Désir.

    1) A lire:L'Empire de la honte,Jean Ziegler paru dans les éditions de poche,6€