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  • UN VOYOU AVEC DES METHODES DE VOYOU

    Nicolas Sarkozy est un homme de droite, un homme d'argent  , un homme de mauvaises manières, un voyou. Ce sont quatre  raisons suffisantes, pour moi, de ne pas l'aimer, de le voir en prison ailleurs . J'ai combattu ses idées, je les combats encore, je ne souhaite pas son retour à la tête du pays. La justice, en le soumettant à ses règles, fait son travail, en toute indépendance. Le personnage a dépassé ses comptes de campagne, est forcément responsable dans l'affaire Bygmalion : ce qui lui arrive aujourd'hui n'étonne donc pas, quelles que soient les suites et les conclusions. Ses amis cherchent à le défendre en parlant d'"acharnement judiciaire" : oui, la justice s'acharne à découvrir la vérité et à faire appliquer la loi. Il n'y a pas d'autre "acharnement" que celui-là.

    Après avoir rappelé ces évidences, il faut déplorer ce qui s'est passé ces dernières heures : la garde à vue et la mise en examen d'un ancien chef de l'Etat. C'est catastrophique pour la République. Car ce n'est pas un simple individu qu'on traite ainsi, c'est un ex président de la République . Il a eu des fonctions tellement éminentes qu'elles marquent, à juste titre, toute une existence, comme un ministre qui ne l'est plus se fait toujours appeler "monsieur le ministre". Il ne sert à rien de se gargariser de cette formule : "Nicolas Sarkozy est un justiciable comme les autres". C'est vrai en termes de droit, mais c'est politiquement faux : Sarkozy n'est pas un citoyen comme les autres, c'est un citoyen qui pendant cinq ans a représenté l'ensemble des citoyens, c'est-à-dire l'Etat et la France. En ce sens, son statut est particulier, on ne peut pas le ramener à la commune mesure.

    C'est de politique dont il est question. Quand la tête est visée, le corps tout entier est menacé. Surtout quand c'est la plus grave des accusations en République : la corruption (Robespierre se voulait incorruptible). Depuis toujours, l'extrême droite en a fait son beurre car les événements de ces dernières heures sont catastrophiques pour la République. Je grossis le trait : Sarkozy en prison, Le Pen à l'Elysée, est-ce cela qu'on veut ? L'UMP est corrompue et endettée, le PS est impopulaire et divisé : dans ces conditions, on se prépare à une explosion du vote d'extrême droite aux prochaines élections.

    Comme l'écrivain et philosophe Régis Debray, je suis plus républicain que démocrate. Le démocrate se réjouit de voir que la loi est la même pour tous et que l'Etat de droit l'emporte en toute circonstance. Mais le républicain s'inquiète de voir l'ex premier magistrat de la République éclaboussé par le scandale, convoqué en justice, demain peut-être sanctionné par elle et ,les républicains ne peuvent pas se résoudre à avoir le choix entre le scandale et l'extrême droite (t hériter des deux

    . Un élu de la République, à quelque niveau que ce soit, doit être une personne irréprochable  et l'idéal, bien sûr, ce serait que Sarkozy ait été vertueux comme tous les élus le soient : c'est ce que souhaitait Robespierre. .