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  • LU DANS LIBE

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    PHOTO/Archives CL

    J'ai eu la chance de travailler dans le passé avec l'architecte  Alexandre Chemetoff , homme de talents et de bon sens  , je porte çi-dessous l'entretien qu'il a eu avec Libé au sujet des grilles sur les bancs anti publics

    Les grilles anti-marginaux posées sur neuf bancs du Champ-de-Mars ont placé Angoulême au coeur de l'actualité en ces fêtes de Noël. Politiques, anonymes et commerçants se sont abondamment exprimés. Mais il est une voix que l'on n'avait pas encore entendue, celle d'Alexandre Chemetoff, l'architecte-urbaniste qui a conçu la place du Champ-de-Mars. Libération a pu s'entretenir avec lui

    Le Grand prix de l'urbanisme en 2000 a suivi de près les événements. "J'ai la même réaction que tout le monde, qui consiste à penser que c'est scandaleux et inapproprié. Mais quand on est dans la position qui est la mienne, d'avoir conçu un espace public partagé, on est doublement choqué car si l'on place des bancs, c'est pour qu'ils soient utilisés et que l'espace gagne ainsi son qualificatif de "public", explique t-il à nos confrères.

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    Alexandre Chemetoff rappelle que les bancs "sont tout le symbole de cette place et de sa fonction". Ainsi, il estime que "cette façon d'emprisonner les bancs pour les rendre inaccessibles est un détournement d'une oeuvre qui a été faite, je le rappelle, avec les élus de l'époque."

    L'architecte n'a donc guère apprécié l'idée de voir ses bancs mués en gabion, pas plus que la défense de la municipalité. "On accuse toujours les architectes des dysfonctionnements. C'est parfois vrai mais c'est surtout une manière pour les élus de se défausser car la réponse est profondément politique. [...] Il est terrible qu'avec ses cages et ses galets, le maire fasse une réponse de mauvais architecte. Il me met sur la sellette en laissant penser que c'est le banc qui est à l'origine du problème mais les sans domicile fixe se mettent près des centres commerciaux parce que c'est là qu'il y a du passage et des gens. Cette histoire est vraiment une faillite politique. Quand nous avons gagné ce concours, la discussion portait sur la question de savoir si le lieu le plus sûr était l'espace privé de la galerie commerciale, surveillé par des vigiles, ou l'espace public de la place. Le fait que ce dernier ait été attaqué de cette façon par les autorités municipales dit en creux que le seul espace sûr serait l'espace privé. Et c'est là un véritable aveu d'échec politique."