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LES COPAINS ET LES COQUINS

Les instants qui suivent une victoire électorale sont révélateurs des raisons qui vous ont conduit à revendiquer l’obtention d’un mandat. J’ai personnellement horreur des démonstrations de triomphe ou d’effondrement car un scrutin n’est jamais l’aboutissement d’une vie ou la fin d’une autre. C’est tout simplement une marque de confiance ou de défiance reçue des autres et dont il faut en accepter le verdict avec lucidité. Je n’ai jamais une seule fois participé à autre chose qu’une flûte pris en petit comité. Pas plus. Et même durant les années où je travaillais dans le journalisme je n’étais même pas présent au dépouillement. .
Nicolas Sarkozy a délivré des signes forts à son électorat populaire sur ce qui l’attend. Durant les 24 heures chrono qui ont suivi son élection il a en effet totalement assumé la supercherie d’un vote supposé populaire. Le " camp des travailleurs " ou celui des " petits retraités " a du y voir un hommage à leur mobilisation en suivant son premier jour de Président de la République. Bien plus que des paroles ses actes ont révélé les véritables partenaires de son élection et les orientations qui seront celles du garant de l’égalité, de la liberté et de la fraternité.
D’abord il a vite retrouvé les repères de cette bonne ville de Neuilly qui lui aura servi, avec sa richesse discrète, de premier emploi tremplin. On a vite rassemblé autour de lui celles et ceux qui soit-disant n’avaient joué aucun rôle dans sa campagne et qui habitent chez lui. Arnaud Lagardère a été longuement remercié. Martin Bouygues a, dès dimanche après-midi apporté le bonne nouvelle et toutes les stars ont vite été faire les balances du concert réputé "improvisé" de la Concorde. Et quelles stars mes amis!
Et, après ses déclarations télévisuelles écrites le matin, avant d’aller voter, Nicolas Sarkozy a rejoint le nec plus ultra des travailleurs et des masses laborieuses qui lui avaient accordé leur soutien : le Fouquet’s qui ressemble, vous en conviendrez, comme une goutte d’eau à… l’hôtel du Vieux Morvan où Mitterrand avait attendu le résultat en 81 ! Là, avec ce passage, si les gens n'ont pas compris que la page de mai 68 n’était pas tournée par un acte aussi symbolique c’est à perdre son latin !
L’ODE A LA FRANCE QUI SE LEVE TOT
Nicolas et Cécilia Sarkozy passant leur nuit de dimanche à lundi au Fouquet's : l'image a peut-être (désormais plus rien ne choque) choquer ceux qui avaient retenu du candidat son ode à la France qui se lève tôt. Mais le nouveau couple présidentiel était en terrain ami. Le patron du palace et PDG du groupe Lucien Barrière, Dominique Desseigne, qui a connu Sarkozy à Neuilly en… 1981 par des amis communs et est un habitué des footings à La Baule de l'ex-candidat. Sa femme, Diane Barrière, morte en 2001 des suites d'un accident d'avion, était une amie d'enfance de Cécilia, avec qui elle jouait sur les plages de… Deauville. Le premier mari de Diane Barrière était Thierry Gaubert, un proche de Sarkozy.
Desseigne a clairement indiqué avoir eu besoin du soutien de Sarkozy quand il a pris la tête du groupe Barrière, après l'accident de sa femme. "Il est là pour les amis, même quand ça va mal", témoignait-il dans un livre narrant son parcours. Giscard avait invité les soirées chez l’habitant. Sarkozy est plus clair : il propose les nuits d’ivresse électorale dans le plus cher des palaces de Paris. Vous pouvez être certain qu’on lui a demandé sa carte bleue visa en entrant et que l’ardoise a été réglée dès son départ. Il a simplement soupé entre amis et dormi quelques heures à 2 500 € la nuit!
Chaque jour à partir de 22h30 et jusqu'à 00h30, le restaurant propose en effet sur son site internet " Les Soupers du Fouquet's Paris ", pour prolonger entre amis ou en famille, un film ou une pièce de théâtre. Dans une atmosphère chaleureuse, conviviale et décontractée, c'est, selon le site, l'occasion de découvrir cette incontournable institution des Champs Elysées, qui voit défiler depuis plus d'un siècle le monde du septième art et du théâtre. Une carte spécialement adaptée à toutes les " envies " est proposée avec les Incontournables du Fouquet's Paris, les classiques du souper parisien ainsi que de grandes assiettes à partager. Il a passé commande avec Johnny qui passait par là pour quelues jours avant de retourner en Suisse.
La valeur du travail des cuisiniers, des serveurs et des femmes de chambre doit être en ce lieu prestigieux reconnu à sa juste valeur. Leurs heures supplémentaires seront donc encore rétribuées sur l’ancienne base et dans le fond leur salaire de mai s’en portera mieux ! Merci Mme et M. Sarkozy! Les premières heures de Président de la République au Fouquet’s c’est un signe fort pour une part de son électorat… qui se reconnaîtra dans cette cantine pour milliardaires.
Le lendemain après une grasse matinée en hommage aux lève tôt il en est sorti par la grande porte suivi de son épouse Cécilia et de leur fils Louis, acclamés par une foule de badauds. Devant le Fouquet's, Avenue George V, le personnel de l'hôtel, une vingtaine de personnes en livrée, s'est rangé en haie d'honneur, de part et d'autre d'un tapis gris. Des femmes de chambre étaient aux fenêtres. Le prolétariat a rendu un vibrant hommage à celui qui allait désormais le rassurer et lui permettre d’accéder plus souvent aux pizzerias ou aux chinois grâce à la politique économique que va mettre en place par François Fillon.
LA DECONTRACTION DU LABORIEUX EN WEEK-END
Il a aussitôt filé à l’anglaise interdisant à cette presse avide de " pipoleries " de le suivre. Désormais elle est devenue inutile et la photo de la une de Paris Match a été antérieurement réalisée sur la Place de la Concorde au milieu du peuple de droite.
Les photographes seront stoppés dès le départ. Il ne saisiront qu’un président en jean et noir se dépêchant à rejoindre le jet privé qui l’attendait sur un tarmac de la région parisienne. On retrouvera la trace de celui qui portait élégamment l’emblème américain de la décontraction et du labeur sur l’aéroport de Malte pour un second symbole offert à ses électrices et ses électeurs. Arrivé avec femme, enfants et services de sécurité à bord du Falcon 900 EX de Vincent Bolloré il a salué quelques personnes qui l'on reconnu avant de monter dans une limousine. Celle-ci l'a conduit jusqu'au port où il a immédiatement embarqué à bord d'un… yacht de 60 mètres dont le prix représente au minimum un siècle de SMIG.
Le bateau d’un ami qui lui veut du bien se trouvait dans le principal port de plaisance de Malte, était amarré à côté de celui appartenant au milliardaire russe Roman Abramovitch, propriétaire du club de football de Chelsea. Un clin d’œil à ces supporteurs de football qu’il retrouvera lors de la finale de la Coupe de France au Parc des Princes. Ils seront satisfait d’apprendre que leur Président a côtoyé le lieu de repos de celui qui ne rêve que de diminuer le monde du ballon rond européen. Le yacht a immédiatement quitté le port, comme si l’invité y était attendu et que tout était prêt, pour ensuite être aperçu au large des côtes méridionales de Malte.
LA DELICATESSE D'UN AUTRE AMI QUI LUI VEUT DU BIEN
Précisons que ce séjour de courte durée n’a été possible que grâce à la délicatesse d’un autre ami qui a effectué beaucoup d’heures supplémentaires pour se le payer : Vincent Bolloré. Le coût d’une semaine sur ce gîte nautique atteint tout de même 190 000 € mais rassurez vous une réduction pour seulement 3 jours sera consenti à l’hôte présidentiel.  Construit en 1965 par un chantier naval japonais, le Paloma  a été acheté par le milliardaire breton en 2003 à la famille d¹armateurs grecs Goulandris, pour la somme... de 3,5 millions de dollars. Vincent Bolloré a investi... 5 millions d'euros supplémentaires afin de refaire à neuf cet élégant bateau, qui comprend 7 cabines, dont 3 doubles, et peut accueillir 12 invités, en plus des 17 hommes d'équipage. Son pont supérieur possède un jacuzzi, et le grand salon est équipé d'écrans plasma géants ainsi que d'un équipement de karaoké.
Désormais le suspense angoisssant des jités ne consiste pas à chercher qui va payer mais où va arriver le passager. Les télés sont sur les dents, les radars pistent le cheminement du navire amiral, les avions sont prêts à décoller, un mirage survole en permanence la zone…et on attend le retour sur terre. Pour les smicards ou les retraités (75 % d’entre eux) qui ont voté Sarkozy en 24 heures ils ont effectué le débarquement vers la réalité. S’en souviendront-ils les 10 et 17 juin ? J’en doute tant l’influence médiatique pèse sur les isoloirs !
En revanche la première bonne nouvelle politique est tombée : Johnny et Laetitia pourraient rentrer en France si... Nicolas instaurait le bouclier fiscal permattant de se payer le Fouquet's et une semaine en mer. Enfin des lève tôt laborieux qui auront  bien compris le message du Fouquet's et du yacht!

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