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LA SOCIETE DES JOUEURS DE QUILLES

Dans le fond il faudra un jour ou l'autre rendre hommage au club de football du Paris saint Germain car il sait masquer la réalité de l'actualité importante avec les soubresauts de son agonie permanente. Il devrait être sponsorisé par un fameux grand magasin dans lequel il se passait toujours quelque chose de nouveau. Durant tout le week-end dernier on aura en effet oublié tout ce qui fâche pour ne plus s'intéresser qu'à la claque reçue à Caen puisque dans les jeux du cirque on n'aimait bien que les plus puissants soient trucidés par des gringalets plus habiles.
Le problème c'est que tous les remous qui accompagnent la vie de ce qui demeure une équipe de football illustrent à merveille le niveau de la réflexion sociale actuelle. On ne cesse, d'associer au sport sous toutes ses formes, les dérives les plus spectaculaires d'un monde malade : racisme, violence, oppression, marchandisation, tricherie, lâcheté politique, profits honteux. Les jeux olympiques, la Formule un, le football alimentent davantage la rubrique des faits divers plutôt que celle des résultats sportifs
Par exemple les supporters du Paris Saint-Germain se sont attaqués au Camp des loges, centre d'entraînement du club, dans la nuit de samedi à dimanche dernier après la défaite 3-0 à Caen qui rapproche un peu plus le PSG de la relégation.
Ces supporters au nombre d'une vingtaine ont inscrit des graffitis très vindicatifs sur les murs du centre. "Si on descend, on vous descend", "PSG en Ligue 2 = émeutes", "Direction démission, Le Guen dégage". La voiture du défenseur Sylvain Armand, vice-capitaine de l'équipe, a par ailleurs été copieusement vandalisée. Des installations du club ont également été saccagées.
Des incidents s'étaient déjà produits pendant le match, au Stade Michel d'Ornano de Caen. Un supporter parisien vêtu d'un blouson noir et d'une capuche a pénétré sur la pelouse et a réussi à atteindre la surface de réparation du gardien parisien Mickaël Landreau avant de rebrousser chemin et de se réfugier dans la tribune.
D'autres supporters parisiens ont sévi dans le parking du stade. Ils ont franchi des barrières et se sont approchés du car de l'équipe dont les essuie-glaces ont été arrachés... Dramatiquement absurde mais véritablement conforme à la mentalité actuelle voulant qu'il faille un exutoire à tous les échecs même les plus insignifiants sur le plan humain. Aucune mesure n'a pu jusqu'à maintenant modifier une dérive catastrophique.
LE RECOURS AU SAUVEUR
Le milieu cède plus facilement qu'en politique au culte des résultats.Le club qui n'avait pas d'équipe n'a aujourd'hui plus de président et demain peut-etre plus d'entraineur et l'ancien entraîneur parisien Fernadez aurait eu des contacts téléphoniques avec la direction du PSG pour aider le club à assurer son maintien lors des quatre dernières journée de L1. Il existe aussi des sauveurs dans le football qui en général lorgne sur la place du moribond pour se glisser à sa place au moindre faux-pas. Il n'existe aucune solidarité réelle sur et hors du terrain : tout n'est qu'une question de tarif et de réseau !
« Les joueurs ont une part de responsabilité, et c'est indéniable, mais celui qui fait les choix, celui qui fait passer un message, se doit d'être encore plus en forme qu'eux. Si Paul Le Guen est K.O debout, il faut qu'il arrête, même s'il ne reste que quatre journées à disputer. Il faut qu'il soit honnête face à ses employeurs. » Roland Courbis et Jean Michel Larqué ont sorti la mitraillette et ils exécutent l'entraîneur sans aucun scrupule. Les deux chroniqueurs pensent que la discussion qui devrait se dérouler dans les prochaines heures entre les actionnaires et le Guen est très importante.
Le coach Parisien, rabâche sans cesse le même discours, en expliquant qu'il va se battre jusqu'au bout, mais a-t-il la force de continuer ? Il semble à court de forme et d'idées. « Il crie mais personne ne l'entend, il n'a plus la force de ses intentions, il faut un électrochoc ! » pensent les commentateurs des défaillances des autres. Une réunion entre dirigeants et actionnaires devait se tenir cet après-midi au Parc des Princes pour faire le point sur la situation. Et on verra donc si le Jité de 20 heures fait son ouverture sur cette nouvelle sensationnelle qui verrait un « sauveur » prendre en main le gouvernement du P.S-G.
L'EPOQUE DES JOUEURS DE QUILLES
Impossible de ne pas faire référence à cette phrase de François de Malherbe prononcée en... 1620 : « Un bon poète n'est pas plus utile à l'Etat qu'un bon joueur de quilles ». Quand on sait que ces jours ci deux figures emblématiques de ce que devrait être un pays civilisé, éduqué, tolérant ont quitté ce monde dans lequel ils avaient tenu un siècle et que l'on regarde le sort médiatique qui leur ait réservé on ne peut qu'être inquiet pour l'avenir.
Aimé Césaire et Germaine Tillon n'ont probablement jamais pensé avoir une influence aussi forte sur leurs compatriotes que celles des footballeurs. Pourtant tous deux portaient des valeurs fortes qui devraient être ancrées dans la société française. Ils ont sans cesse combattu ce racisme dévastateur qui s'est désormais installé dans les tribunes. Ils ont énergiquement condamné les atteintes aux droits de l'homme que la Chine cherche à masquer par un nationalisme exacerbé. Ils ont tous deux participé aux luttes pour la liberté et contre le fanatisme. Ils ont inlassablement dénoncé la bêtise qui conduit à la violence. Leur nom ne sont pourtant bien moins connus que ceux du moindre sportif professionnel.
On parlera pourtant davantage de l'éventuelle nomination de Luis Fernandez que du rôle de Germaine Tillon dans la Résistance. On évoquera certainement beaucoup plus les slogans idiots des excités du Paris S.-G. que les vers d'Aimé Césaire. On s'agitera davantage sur la descente potentielle des Parisiens que sur le courage dont a fait preuve Germaine Tillon quand elle fut arrêtée, condamnée à mort et expédiée pour la nuit et le brouillard de Rävensbruck. Mais que faire ? Que tenter demain pour que le pain et les jeux ne préoccupent plus totalement les esprits du peuple ? Il ne reste plus qu'à demander à Luis Fernandez ou à Guy Roux d'entrer à l'Académie française pour leurs bons mots aux Grosses Têtes

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