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IL Y AVAIT DES ELECTIONS AU CAMEROUN

 Mais on connaissait le résultat avant l'ouverture des urnes

Je suis de près la vie politique du Cameroun, depuis Ahidjo jusqu'à Biya. Ce dernier, 78 ans et bon catholique, détient le record de longévité de l'Afrique francophone, 30 années de règne sans partage et qui se permet d'être élu avec des scores staliniens, (en 1984 avec 99% des voix) à tel point qu'en 2004, Chirac l'a félicité au nom de la France avant de connaître le score. En 2008, il casse la constitution qui l'empêchait de se représenter.

Ce monsieur à une particularité, il préside son pays par intermittence, en effet, il vit plus longtemps à l'étranger que chez lui, par exemple à Genève 44 jours d'affilé, laps de temps avant que le pouvoir soit considéré comme vacant par la constitution ! Il ne peut donc pas convoquer régulièrement son Conseil des ministres dans le cas contraire il va jusqu'à ignorer le nom de l'un d'eux. Mieux encore il a nommé un préfet lequel, le pauvre était mort depuis 6 mois. Depuis 20 ans il n'a jamais mis les pieds à Douala, capitale économique du pays  et ignore les instances africaines dont il est le Doyen.

N'ayons pas peur des mots, Biya est un despote comme les autres, en plus marrant. Pour le lecteur, mais pour le Camerounais, il en va tout autrement. Au Cameroun dont le sous-sol est une réserve naturelle d'eau, moins de 30 % de ses habitants ont l'eau potable, malgré le pétrole et les richesses minières le pays est dans la misère 131e pays à l'indice de développement de l'ONU, une personne sur quatre vit avec moins de 1,1 € par jour. Mais le pays compte 200.000 fonctionnaires, une administration pléthorique où fleurit bien sûr la corruption, bref, tout va à veau-l'eau au Cameroun, l'économie nationale et les libertés individuelles. Comme ses collègues qui sont eux poursuivit,-Paul Biya échapperait-il à ce procès?- pour détournement de fonds publics, il ne compte pas ; en 2009 il dépense 900.000 € pour emmener son entourage à la Baule.

Un Président qui a toujours obtenu la bienveillance de l'Elysée . Sa longévité politique, outre son despotisme, est basée sur un réseau d'entreprises étrangères avec en tête , les françaises : jeux et PMU (grande importance la-bas), des banques, télécoms avec Orange, plantations avec Bolloré-mon-copain et bien entendu le pétrole où Total fait la loi. Sans parler de l'affaire d'ELF où il fut prouvé que Biya touchait personnellement des commissions.

L'Elysée devant les atteintes manifestes aux droits de l'Homme au Cameroun se tait, même lorsqu'il s'agit de bi-nationaux. Le sort de l'une incarcéré depuis 2010, dont les motifs d'inculpation, les conditions d'arrestation et d'incarcération peuvent paraître suspects, ont alerté une juge d'instruction française qui conduit une procédure. Le parquet s'y oppose et le défenseur de la victime de dire : » Ce pouvoir ne tolère pas qu'on enquête sur un chef d'Etat étranger » et de poser la question « les ordres viennent d'où ? ».[Le Canard Enchaînés].

Ce dimanche, M. Biya, qui brigue un sixième mandat, a face à lui 22 autres candidats dont son opposant historique John Fru Ndi, quelque 7 millions de Camerounais étaient attendus dans les 24.000 bureaux de vote pour élire leur président lors d'un scrutin à un seul tour. La campagne électorale s'est terminée dans une relative indifférence. Mais, les ressortissants américains sont invités à se montrer vigilants dans les prochains mois selon l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun avec ce motif : l’élection présidentielle dont les résultats devant être publiés autour du 24 octobre, il existerait des risques élevés de « tensions politiques ».

Certains observateurs assurent qu'il n'y aura pas de soulèvement, car le peuple camerounais a abdiqué, le taux de participation très faible l'atteste. Ce qui est sûr c'est que la poigne de l'armée et de la police étoufferait la plus petite émeute comme elle l'a fait en 2008, ceci expliquant cela

Pourtant, prédisant une surprise "historique", un candidat de l'opposition, Anicet Ekane, a évoqué la révolution tunisienne de janvier qui a fait tomber le président Ben Ali après 23 ans au pouvoir après une révolte populaire sans précédent.

Je me pose toujours la même question, le « Printemps arabe » peut-il fleurir l'Afrique ? Ne serait-ce qu'en lui permettant d'acquérir une vraie démocratie chargée de juger et condamner ses prédateurs dans un premier temps et remettre l'administration et le pays d'aplomb à l'instar de la Cisjordanie, qui malgré la pression inacceptable et intolérable d'Israël, prouve au monde entier que cela est possible. Les pays anciens colonisateurs iront-ils jusqu'à les aider plus encore. ? Le FMI peut-il encore le faire ? Quant aux nouveaux, je parle de la Chine, qui peu à peu s'installe doucement sur le continent dans le négoce et le bâtiment, espérons qu'il participeront à son essor économique.

 

Commentaires

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