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MEXIQUE - Multiplication des disparitions forcées


Après cinq ans d’offensive gouvernementale contre le crime, le Mexique compte ses victimes. Directement ou par omission, les agents de l’État et les forces de l’ordre se rendent coupables, entre autres choses, de multiples disparitions forcées au sein de la population.

Le Mexique a connu une vague de disparitions forcées entre les années 60 et 80 lors de la « guerre sale ». Les autorités ont alors fait disparaître des militants indigènes, des opposants de gauche et des guérilléros. La majorité de ces crimes est restée impunie.

Depuis décembre 2006 et la déclaration de guerre contre le crime par le président Calderón, le pays connaît un nouvel épisode tragique de violence et une recrudescence de cette pratique.

Une partie de ces disparitions est le fait de bandes criminelles, mais nombre de représentants de l’État sont également mis en cause. Fonctionnaires, policiers et militaires sont accusés d’atteintes directes aux droits de l’homme et de complicités avec des réseaux de trafics illicites. La situation est telle que le 25 novembre 2011, une demande d’enquête a été déposée auprès de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et contre l'humanité.

Dans environ 80 % des cas les victimes sont des hommes. Le plus souvent il s’agit de migrants, de jeunes supposés appartenir au crime organisé et de policiers suspectés ou témoins de corruption.

Les organisations civiles ont dénoncé plus de 3 000 disparitions forcées en cinq ans. La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a reconnu l’ouverture de 5 397 dossiers pour disparitions durant cette période. Selon toute vraisemblance, le bilan est plus lourd : les proches des victimes renoncent souvent à porter plainte face à l’indifférence ou aux intimidations des autorités.


source : www.acatfrance.fr

 

 

 

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M. le Président Felipe de Jesús Calderón Hinojosa

 

 

 

M. le Président Felipe de Jesús Calderón Hinojosa
Residencia Oficial de los Pinos                                                                                                                                  Casa Miguel Alemán
Col. San Miguel Chapultepec                                                                                                                              C.P. 11850                                                                                                                                                             México  D.F.
MEXIQUE

 

 

Monsieur le Président,

 

À la suite d’informations communiquées par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France), je tiens à vous faire part de ma vive préoccupation concernant l’ampleur du phénomène de disparitions forcées au Mexique et l’impunité qui entoure ces crimes.

La violence des membres du crime organisé ne saurait justifier l’usage de méthodes abusives par les représentants de l’État et les forces de l’ordre pour y remédier. Depuis décembre 2006, le déploiement de près de 60.000 militaires sur tout le territoire et les pouvoirs accrus de la police fédérale ont entraîné une escalade de la violence, et de nombreuses personnes, impliquées ou non dans des activités criminelles, sont victimes de très graves violations de leurs droits.

Les organisations de la société civile font notamment état de plus de 3.000 victimes de disparitions forcées. A ce jour, pourtant, la plupart des plaintes ne sont pas enregistrées - ou sous des délits moins graves qui ne correspondent pas à la réalité -, peu d’enquêtes sont diligentées et les auteurs de ces exactions sont exempts de toute sanction.

Le Mexique est partie aux traités internationaux visant à mettre un terme aux disparitions forcées qui constituent un crime contre l'humanité. En conséquence, je vous demande de bien vouloir :

  • prendre publiquement la mesure du problème en annonçant l’intransigeance de l’État mexicain face aux forces de l’ordre impliquées dans ce type d’exactions ;
  • veiller à l’enregistrement des plaintes en bonne et due forme et au lancement immédiat d’enquêtes indépendantes et impartiales pour retrouver les disparus et sanctionner les auteurs de disparitions forcées ;
  • ordonner le retrait des forces militaires des opérations de sécurité intérieure selon les recommandations faites par le Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires en mars 2011 ;
  • réformer le système de justice militaire afin que les violations des droits de l’Homme, quelles qu’elles soient, ne relèvent jamais de sa compétence.

Dans cette attente, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

 

date :                                                                   signature

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