A moins de 100 jours du départ la Grande Boucle , un Ardennais a décidé de faire son propre Tour de France. Mais au guidon du handbike çi-dessus. Étranglé par les problèmes financiers et miné par une grave maladie, mon neveu Didier Paquis, veut éviter de perdre sa maison.
Rappel succinct de la situation . Ancien directeur de grande surface à Vouziers, rassuré par sa promotion sociale, Didier avait fait construire une maison en 2004 en contractant un prêt immobilier et en s'endettant pour 15 ans. « Offrir un toit à ma famille, c'était la consécration et une certaine fierté. L'aboutissement de presque une vie de travail. » Hélas, licencié en 2007 suite au rachat du magasin et à un changement de direction, il eut alors du mal à retrouver un emploi à cause de son âge.
Et en 2009, il connut des problèmes pour rembourser les échéances de son prêt. Quatre mensualités de retard et les services contentieux de la banque le menacent de saisir la maison. Pour éviter cette extrémité, Didier, comme le prévoit la loi, choisit d'assigner la banque devant le tribunal afin d'obtenir un report d'échéances. « J'ai ainsi obtenu un sursis de 18 mois. »
En janvier 2010, il ouvre avec son épouse un dépôt-vente. « Durant un an, on a travaillé très dur sans prendre une journée de repos. Le magasin commençait à avoir une bonne réputation. Mais malgré ces efforts et même si le commerce avait une bonne réputation, c'était très difficile de dégager un salaire car nous voulions sans cesse investir pour rendre le négoce plus attractif. » C'est ce qui a amené son épouse à trouver un travail en cabinet dentaire. « Pour ma part, en m'accrochant, je commençais à me reconstruire. »
Mais l'existence est parfois impitoyable. En février 2011, Didier est hospitalisé suite à un malaise. Le diagnostic tombe. Brutal. Tumeur à la moelle épinière. « L'opération était à haut risque. Tout s'est écroulé autour de moi. Je me suis senti complètement démuni, terriblement seul. La peur m'a envahi. » Sa fille, Marion, prend le relais au magasin avant de se résoudre à fermer le magasin.
La situation financière de mes neveux et nièces devient alors problématique et la déprime s'installe. « Notre situation financière n'a fait que se dégrader. » Didier est aux abois.
Seules lueurs d'espoirs : quelques résultats significatifs après la parution d'un portrait de Didier dans édition du 12 janvier 2012 du journal L'Ardennais-l'union . « Comme par enchantement, certaines choses se sont alors accélérées. On m'a enfin reconnu handicapé, ce qui me permettra de toucher une indemnité spécifique et aussi une aide à domicile. »
Reste maintenant à résoudre le problème de la maison en trouvant les 200.000 euros nécessaires à sa préservation. Didier qui, entre-temps, est parvenu à obtenir un nouveau délai pour bloquer les créances, n'a plus que six mois pour rassembler cette somme.La course contre la montre« pour ne pas tout perdre » est engagée.
Elle passe par un défi sportif que Didier Paquis entame maintenant : un tour de France en handbike, un vélo à propulsion manuelle .
De sa chaise roulante et avec un moral retrouvé, il nous explique sa nouvelle obsession : repartir de l'avant. « Afin d'éviter que les huissiers viennent frapper à notre porte pour prendre nos biens, j'ai décidé de prendre mon destin en mains et trouver des solutions. »
Demain , il prend le départ et fera donc 4.000 kilomètres sur les routes hexagonales. Un périple de quatre mois au cours duquel il espère récolter dans les villes étapes des fonds pour garder sa maison et l'adapter ensuite à son handicap. Mais aussi recréer une entreprise. « En fait, je voudrais recommencer là où je m'étais arrêté en essayant de créer une chaîne de magasins. »
Car ce qui ne tue pas rend plus fort !
Aidons le
Largement inspiré par Pascal REMY Journal L'UNION