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  • DZIEM DROBRY : SOLIDARNOSC III

    Les grèves s'étendent aux autres chantiers navals, aux ports et aux transports en commun des 3 villes Gdynia, Gdansk, Sopot.Une conductrice Henrika Krzywonos arrête les tramways et devient le chef du comité de grève dans les transports. A Gdynia, Andrzej Kolodziej, 20 ans, embauché la veille aux chantiers Komuna Paryska prend la tête de la grève. Personne ne le connait mais le cœur est là.
    A Gdansk, les négociations se poursuivent mais aucun accord n'est trouvé.
    Le pouvoir coupe toutes les liaisons téléphoniques entre les 3 villes et le reste du pays. Les médias ne disent pas un mot sur les grèves. Dans les trois villes, des queues se forment devant les magasins. Prudent, les Polonais essayent de stocker des produits alimentaires en prévision de jours plus durs. Aucune information ne circule. Seule la radio Wolna Europa essaye de diffuser des infos mais elle est soigneusement brouillé par le pouvoir.

    Aux chantiers navals les discussions entre le comité de grève et la direction se poursuivent. Les négociations portent sur: 1500 slotys d'augmentation
    Le retour au travail de Anna Walentynowicz et de Lech Walesa
    La création d'un syndicat libre à l'intérieur du chantier

    A 15 heures Lech Walesa prend un mégaphone et annonce la fin de la grève. Les ouvriers commencent a quitter le chantier avec un sentiment de victoire. Soudain la conductrice de tramway Henryka Krzywonos rentre dans la salle et crie à Walesa :" Vous nous avez vendu ! " Walesa reprend le mégaphone et dit : " La grève continue. Solidarité ( solidarnosc ) "
    Dans la nuit les représentants de 21 entreprises des 3 villes créent Miedzyzakladowy Komitet Strajkowy ( MKS comité de grève inter entreprise ) et publient un communiqué :
    " Le but du MKS est de coordonner les revendications et les actions dans les entreprises. Il a été décidé de continuer les grèves et le MKS a mandat de négocier avec le pouvoir central.

    Dans la nuit du 16 au 17, une liste de 21 revendication avait été adressé au pouvoir. Ces revendications avaient été préparé par le MKS avec Bogdan Borusewicz. Les premiers points ( les plus difficiles ) portaient sur la création d'un syndicat libre. Les derniers ( les plus faciles ) sur le samedi jour de congé. Il était prévu que ces points devaient être discuté dans cet ordre. Un syndicat libre c'était le maximum que les Polonais pensaient obtenir. Beaucoup avaient en mémoire l'intervention des chars à Prague en 68.Les soviétiques ne devaient pas avoir de prétextes pour intervenir.
    Le samedi soir il avait été demandé au pouvoir l'autorisation de célébrer une messe à l'intérieur des chantiers à Gdansk et Gdynia. Cette autorisation fût accordé et le dimanche matin plusieurs milliers de personnes y participèrent A la fin de la messe qui a provoqué un grand choc dans les esprits, une croix fût déposé à l'endroit choisi pour construire un monument à la mémoire des victimes des grèves de 70.
    Le 18 au matin, la tension monta d'un cran quand les ouvriers qui étaient rentrés chez eux le week-end arrivèrent devant les grilles pour reprendre le travail. Mais après l'intervention de Borusewicz qui calma les esprits tout le monde se retrouva dans l'enceinte. Le directeur appela en vain une fois de plus les ouvriers à reprendre le travail.Dans le même temps des tracts du parti furent distribué. Les esprits s'échauffèrent et les membres du parti se virent expulser du chantier.
    La grève se durcit et fait tache d'huile. Le bureau du MKS est crée avec à sa tête Lech Walesa. Les communications entre Gdansk et Szczecin sont coupés. Gierek intervient en faisant un grand discours mais il ne parvient pas à convaincre les grévistes

    Le MKS compte maintenant des délégués de 250 entreprises. Dans un communiqué, il déclare : " Nous attendons l'arrivée de responsables du pouvoir central. Au nom des équipes représentées, nous déclarons que nous voulons reprendre le travail au plus vite mais comme des citoyens de pleins droits cogérents de nos entreprises. "
    Une commission gouvernementale sous la direction de Tadeusz Pyka reçoit des grévistes à la mairie de Gdansk. La stratégie mise en place par le pouvoir politique consiste à provoquer une rupture entre les grévistes. Des représentants de dizaines d'usine négocient avec Pyka.
    Andrzej Kolodziej, vice président du MKS, dirige la grève à SKP. Son équipe a décidé de mettre dehors la direction de l'usine. Après quelques délibérations, la direction reste dans l'usine mais doit donner les clés aux grévistes. Presque 500 personnes se portent volontaires pour surveiller le directeur et le secrétaire du parti.
    A Szczecin les grèves s'étendent.

    Le 20 aout, les négociations entre la commission Pyka et une partie des gréviste se terminent par un fiasco général. Le gouvernement rejette des points déjà négociés. Pyka demande l'arrêt de la grève et menace les délégués qui quittent la salle et rejoignent les rangs du MKS.
    - A Varsovie, un appel est signé par 65 intellectuels." Ensemble gouvernés et gouvernants nous devons être guidé pour le bien de la Pologne. Dans la situation actuelle,il faut s'abstenir de diviser la population. "
    Un général de l'armée polonaise, le général Jaruzelski déclare:" Il faut être sensible aux affaires soviétiques, les surveiller. Il y a une grande inquiétude chez nos amis de ce qui se passe chez nous."
    Dans le parti, la crise de confiance se généralise. Le général Krzysztoporski dit qu'il faut agir concrètement pour vaincre l'activisme antisocialiste par tous les moyens, politiques,administratifs,et juridiques."
    Ce jour-là, la SB ( police politique ) arrête plus de 20 personnes membres du KOR dont Jacek Kuron. Ces arrestations augmentent le sentiment de danger chez les grévistes. Autour de Gdansk, les forces spéciales et les chars n'attendent qu'un prétexte pour rentrer. Les membres du comité de grève appellent au calme.

    Le 21 aout à Szczecin, une commission gouvernementale sous la présidence du vice-premier ministre Kazimierz Barcikowski entreprend des négociations avec le MKS au chantier naval Warski.
    Le MKS de Gdansk qui compte maintenant 350 entreprises demande une fois de plus au pouvoir de reprendre les négociations.
    La mission Pyka se termine et celui-ci est rappelé à Varsovie. Une nouvelle mission se met en place sous la présidence de Mieczyslaw Jagielski. Cette mission continue des négociations avec des usines des 3 villes en omettant le chantier naval de Gdansk et le MKS.
    A Gdansk, les délégués du MKS quittent la salle et se préparent pour la nuit. Il est demandé aux journalistes étrangers de rester à l'intérieur du chantier, les grévistes craignent une intervention des forces de l'ordre. Ceux-ci refusent. La résistance psychologique des ouvriers s'amenuise. Mais une association de littéraires vient passer la nuit au chantier et remonter le moral des ouvriers. La nuit a été calme.

    à suivre .................