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Dziem Drobry

  • DZIEM DROBRY : SOLIDARNOSC III

    Les grèves s'étendent aux autres chantiers navals, aux ports et aux transports en commun des 3 villes Gdynia, Gdansk, Sopot.Une conductrice Henrika Krzywonos arrête les tramways et devient le chef du comité de grève dans les transports. A Gdynia, Andrzej Kolodziej, 20 ans, embauché la veille aux chantiers Komuna Paryska prend la tête de la grève. Personne ne le connait mais le cœur est là.
    A Gdansk, les négociations se poursuivent mais aucun accord n'est trouvé.
    Le pouvoir coupe toutes les liaisons téléphoniques entre les 3 villes et le reste du pays. Les médias ne disent pas un mot sur les grèves. Dans les trois villes, des queues se forment devant les magasins. Prudent, les Polonais essayent de stocker des produits alimentaires en prévision de jours plus durs. Aucune information ne circule. Seule la radio Wolna Europa essaye de diffuser des infos mais elle est soigneusement brouillé par le pouvoir.

    Aux chantiers navals les discussions entre le comité de grève et la direction se poursuivent. Les négociations portent sur: 1500 slotys d'augmentation
    Le retour au travail de Anna Walentynowicz et de Lech Walesa
    La création d'un syndicat libre à l'intérieur du chantier

    A 15 heures Lech Walesa prend un mégaphone et annonce la fin de la grève. Les ouvriers commencent a quitter le chantier avec un sentiment de victoire. Soudain la conductrice de tramway Henryka Krzywonos rentre dans la salle et crie à Walesa :" Vous nous avez vendu ! " Walesa reprend le mégaphone et dit : " La grève continue. Solidarité ( solidarnosc ) "
    Dans la nuit les représentants de 21 entreprises des 3 villes créent Miedzyzakladowy Komitet Strajkowy ( MKS comité de grève inter entreprise ) et publient un communiqué :
    " Le but du MKS est de coordonner les revendications et les actions dans les entreprises. Il a été décidé de continuer les grèves et le MKS a mandat de négocier avec le pouvoir central.

    Dans la nuit du 16 au 17, une liste de 21 revendication avait été adressé au pouvoir. Ces revendications avaient été préparé par le MKS avec Bogdan Borusewicz. Les premiers points ( les plus difficiles ) portaient sur la création d'un syndicat libre. Les derniers ( les plus faciles ) sur le samedi jour de congé. Il était prévu que ces points devaient être discuté dans cet ordre. Un syndicat libre c'était le maximum que les Polonais pensaient obtenir. Beaucoup avaient en mémoire l'intervention des chars à Prague en 68.Les soviétiques ne devaient pas avoir de prétextes pour intervenir.
    Le samedi soir il avait été demandé au pouvoir l'autorisation de célébrer une messe à l'intérieur des chantiers à Gdansk et Gdynia. Cette autorisation fût accordé et le dimanche matin plusieurs milliers de personnes y participèrent A la fin de la messe qui a provoqué un grand choc dans les esprits, une croix fût déposé à l'endroit choisi pour construire un monument à la mémoire des victimes des grèves de 70.
    Le 18 au matin, la tension monta d'un cran quand les ouvriers qui étaient rentrés chez eux le week-end arrivèrent devant les grilles pour reprendre le travail. Mais après l'intervention de Borusewicz qui calma les esprits tout le monde se retrouva dans l'enceinte. Le directeur appela en vain une fois de plus les ouvriers à reprendre le travail.Dans le même temps des tracts du parti furent distribué. Les esprits s'échauffèrent et les membres du parti se virent expulser du chantier.
    La grève se durcit et fait tache d'huile. Le bureau du MKS est crée avec à sa tête Lech Walesa. Les communications entre Gdansk et Szczecin sont coupés. Gierek intervient en faisant un grand discours mais il ne parvient pas à convaincre les grévistes

    Le MKS compte maintenant des délégués de 250 entreprises. Dans un communiqué, il déclare : " Nous attendons l'arrivée de responsables du pouvoir central. Au nom des équipes représentées, nous déclarons que nous voulons reprendre le travail au plus vite mais comme des citoyens de pleins droits cogérents de nos entreprises. "
    Une commission gouvernementale sous la direction de Tadeusz Pyka reçoit des grévistes à la mairie de Gdansk. La stratégie mise en place par le pouvoir politique consiste à provoquer une rupture entre les grévistes. Des représentants de dizaines d'usine négocient avec Pyka.
    Andrzej Kolodziej, vice président du MKS, dirige la grève à SKP. Son équipe a décidé de mettre dehors la direction de l'usine. Après quelques délibérations, la direction reste dans l'usine mais doit donner les clés aux grévistes. Presque 500 personnes se portent volontaires pour surveiller le directeur et le secrétaire du parti.
    A Szczecin les grèves s'étendent.

    Le 20 aout, les négociations entre la commission Pyka et une partie des gréviste se terminent par un fiasco général. Le gouvernement rejette des points déjà négociés. Pyka demande l'arrêt de la grève et menace les délégués qui quittent la salle et rejoignent les rangs du MKS.
    - A Varsovie, un appel est signé par 65 intellectuels." Ensemble gouvernés et gouvernants nous devons être guidé pour le bien de la Pologne. Dans la situation actuelle,il faut s'abstenir de diviser la population. "
    Un général de l'armée polonaise, le général Jaruzelski déclare:" Il faut être sensible aux affaires soviétiques, les surveiller. Il y a une grande inquiétude chez nos amis de ce qui se passe chez nous."
    Dans le parti, la crise de confiance se généralise. Le général Krzysztoporski dit qu'il faut agir concrètement pour vaincre l'activisme antisocialiste par tous les moyens, politiques,administratifs,et juridiques."
    Ce jour-là, la SB ( police politique ) arrête plus de 20 personnes membres du KOR dont Jacek Kuron. Ces arrestations augmentent le sentiment de danger chez les grévistes. Autour de Gdansk, les forces spéciales et les chars n'attendent qu'un prétexte pour rentrer. Les membres du comité de grève appellent au calme.

    Le 21 aout à Szczecin, une commission gouvernementale sous la présidence du vice-premier ministre Kazimierz Barcikowski entreprend des négociations avec le MKS au chantier naval Warski.
    Le MKS de Gdansk qui compte maintenant 350 entreprises demande une fois de plus au pouvoir de reprendre les négociations.
    La mission Pyka se termine et celui-ci est rappelé à Varsovie. Une nouvelle mission se met en place sous la présidence de Mieczyslaw Jagielski. Cette mission continue des négociations avec des usines des 3 villes en omettant le chantier naval de Gdansk et le MKS.
    A Gdansk, les délégués du MKS quittent la salle et se préparent pour la nuit. Il est demandé aux journalistes étrangers de rester à l'intérieur du chantier, les grévistes craignent une intervention des forces de l'ordre. Ceux-ci refusent. La résistance psychologique des ouvriers s'amenuise. Mais une association de littéraires vient passer la nuit au chantier et remonter le moral des ouvriers. La nuit a été calme.

    à suivre .................

  • DZIEM DROBRY / SOLIDARNNOSC II

    L a grève a débuté le 14 août au petit matin selon le plan de Bogdan Borusewicz, membre du KOR et du syndicat Wybrzeze.Seulement quatre autres personne étaient au courant: Jerzy Borowczak, Bogdan Felski, Ludwik Pradzynski et un jeune électricien qui avait été licencié en 1976 pour des raisons politiques, Lech Walesa.
    10 000 tracts avaient été imprimés pour défendre une ouvrière qui venait d'être licencié: Anna Walentynowicz.
    A l'aube la distribution des tracts commence dans les trois villes de la Baltique, Gdansk, Gdynia, Sopot.
    Les premières revendications sont affichées par des membres de l'opposition RMP.A part le retour au travail de Anna Walentynowicz, il était demandé des augmentations de salaires et la commémoration des victimes des grèves de décembre 70.
    Le directeur des chantiers essaye de convaincre les ouvriers de retourner au travail. Soudain Walesa apparait et interpelle le directeur: " Vous vous souvenez de moi ? J'ai travaillé 10 ans au chantier et aujourd'hui je me considère comme faisant toujours parti de la maison.Je vous annonce que nous occupons l'usine. " A ce moment Lech Walesa prend la tête du comité de grève.
    L'infirmière des chantiers Alina Pienkowska prévient Jacek Kuron à Varsovie pour lui annoncer la grève. Kuron lui, transmet en occident.
    Les discutions entre le comité de grève et la direction des chantiers commencent rapidement. Le nombre des revendications augmente. On entend parler de syndicat libre.Un représentant du pouvoir est demandé.
    Pendant ce temps les membres du comité central du parti communiste ( PZPR ) se réunissent. Ils décident d'envoyer à Gdansk les forces spéciales de mettre l'armée en état d'alerte et de convaincre le premier secrétaire Edward Gierek d'interrompre ses vacances.

    à suivre................

  • DZIEM DROBRY / SOLIDARNNOSC

    Il y a plus de trente ans, le 31 août 1980, le syndicat «Solidarnosc » est né. Toute tentative de définir ce phénomène nous montre qu’il échappe aux classifications traditionnelles. Car «Solidarnosc » fut en même temps: une révolution, un grand mouvement social, une insurrection nationale et aussi - tout simplement - un syndicat. Mais un syndicat unique dans l’histoire du monde qui, au moment culminant, compta plus de 9,5 millions de membres, issus de toutes les couches et de tous les groupes sociaux, donc 1 /3 des 38 millions de la population du pays (sans compter les enfants et les personnes âgées).
    « Solidarnosc » fut un mouvement pacifiste qui renonçait par principe au recours à la violence dans la solution des conflits collectifs. Il menait son activité à l’échelle de tout le pays et de toute la nation faisant appel aux principes de solidarité sociale et aux valeurs morales dans la vie publique. Etant lui-même la négation des règles du régime communiste – il porta atteinte aux fondements du communisme en Pologne, et par la suite dans l’ensemble du bloc soviétique.

    En 1980 le système Gierek avait vécu. Le pays se plongea dans un chaos économique. Les hausses de prix camouflées, l’inflation de plus en plus grande, amenèrent au début de 1980 à un manque sur le marché de presque tous les produits. La tension sociale croissait de mois en mois. La hausse des prix de viande, le 1 juillet 1980, dans les cantines et dans les buffets des entreprises, fut l’étincelle qui enflamma un tonneau de poudre.
    La plus importante fut la grève générale de juillet à Lublin qui embrassa 150 entreprises avec 50 mille personnes, le transport en commun, les chemins de fer. Le gouvernement commença à négocier et signa le 11 juillet un accord avec les comités de grève appelés «d’arrêt » (pour ne pas utiliser le mot qui sonnait dangereusement grève). En plus des concessions de nature sociale, il garantit aux grévistes la sécurité et s’engagea à procéder aux nouvelles élections aux conseils d’entreprise. Pour la première fois dans l’histoire d’après-guerre, un accord fut signé entre le pouvoir et les ouvriers en grève.
    Les autorités s’efforçaient de maîtriser la situation dans l’immédiat en renonçant à l’introduction de nouveaux prix et en promettant des hausses minimes. Telles étaient aussi, au début «locales », les ambitions de la grève à Gdansk bien que les concessions politiques faites à Lublin donnassent de l’espoir pour de nouvelles actions dans la lutte oppositionnelle.

    a suivre............

  • FAWORKI

    Bugnes du carnaval

    Ingrédients

    300 gr de farine
    5 cuillères à soupe de crème fraîche épaisse
    1 œuf, plus 5 jaunes d’œufs
    1 cuillère à soupe de spirytus (ou autre alcool aromatisé p.ex. rhum)
    pincée de sel
    huile pour la friture
    sucre glace pour saupoudrer

    Préparation

    Première variante

    Mélanger les ingrédients et travailler cette préparation pour obtenir une pâte lisse.
    Etendre la pâte au rouleau sur un plan de travail fariné.
    Découper la pâte en rectangles et au centre de chaque morceau faire une fente y glisser une extrémité de la pâte. Cela formera une sorte de nœud.
    Faire chauffer de l’huile, faire dorer les faworki de deux côtés et ensuite déposer sur un papier absorbant la graisse.

    Deuxième variante ( à l’ancienne )

    Travailler 5 jaunes d’œufs avec 2 cuillères de beurre, 1 cuillère de sucre et 1 cuillère de spirytus afin d’obtenir une pâte homogène. Tamiser la farine et l’ajouter à la préparation et incorporer 2 cuillères de crème fraîche.
    Travailler la pâte jusqu’à l’apparition des poches d’air. Etendre la pâte puis la couper en bandelettes, préparer une fente au milieu et comme ci-dessus faire glisser une extrémité de la pâte de l’autre côté.
    Faire frire à l’huile chaude.

    Conseil :
    Le spirytus peut être remplacé facilement par un autre l’alcool (l’alcool empêche la pénétration de la graisse à l’intérieur de la pâte pendant la friture)

    Pour vérifier la température de l’huile, mettre un bout de pâte qui doit dorer et remonter rapidement sur la surface
    Le sucre glace peut être mélangé avec de la canelle ou du sucre vanillé
    Pour éviter que les faworki dorent trop vite, en ajoute une pomme de terre crue. Quand elle devient brune la remplacer par une autre

  • DZIEM DROBRY

    Elle voulait voir les feux d'artifice de haut, elle tombe dans la cheminée

    Pour bénéficier d'une vue imprenable sur les feux d'artifice du Nouvel An à Wodzislaw (sud de la Pologne), une adolescente est montée sur une cheminée de 20 mètres de haut, mais, après un faux mouvement, elle est tombée dedans, se blessant grièvement, a annoncé mercredi la police locale.

     
    Photographe : NORBERT MILLAUER, AFP :: Des feux d'artifice le 1er mai 2004 en Allemagne (illustration).photo : NORBERT MILLAUER, AFP
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    Les pompiers ont réussi à l'évacuer. Souffrant de multiples fractures, elle a été transportée d'urgence à l'hôpital, a indiqué Michal Kowalczyk, un porte-parole de la police locale cité par l'agence PAP.

    Cette adolescente, âgée de 14 ans, avait escaladé la cheminée d'une centrale de chauffage du quartier en compagnie de deux de ses deux amis de 17 ans, tous les deux sous l'emprise de l'alcool.

    "Les deux adolescents ont été interpellés. Quand ils auront dessoûlé nous allons les interroger sur les circonstances de cet accident", a déclaré le porte-parole de la police.

  • HOMMAGE A ROLAND GARROS

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    Un bel hommage de nos confrères polonais à l'aviateur enterré à Vouziers (extrait de l'article)

    Nie chadzał z głową w chmurach Życiowe marzenia Roland Garros zaczął spełniać w 1910 roku, gdy odebrał licencję zawodowego pilota, numer 147. Dołączył do grupy akrobacyjnej. W latach 1911-12 dawał pokazy za oceanem, ale szybko wrócił na Stary Kontynent, by działać na własną rękę. Stawiał sobie wyzwanie za wyzwaniem. Jego konikiem był loty długodystansowe. Zasłynął przelotami na trasach z Paryża do Madrytu i Rzymu. Podbijał niebo też w pionie. Jako pierwszy wzniósł się na ponad 5000 metrów. Wreszcie jako pierwszy przeleciał Morze Śródziemne. Kiedy świat wychodził z podziwu dla jego osiągnięć, on był daleki od tego, by chodzić z głową w chmurach. Pytany o to, czy uczuł ulgę, gdy trwający prawie osiem godzin historyczny lot zakończył się pomyślnie, zdziwił się. - Dlaczego ulgę? Uważam samolot za zwykły środek transportu - mówił. A był to początek ubiegłego stulecia. Na wieść o pierwszej wojnie światowej zaciągnął się do armii. Nie mogło być inaczej, skoro miesiąc przed jej wybuchem opracowywał już rewolucyjne plany zsynchronizowania karabinu maszynowego ze śmigłem samolotu. I tu był pionierem. W czasie wojny zestrzelił trzy samoloty wroga. Po tym jak jego samolot doznał awarii silnika po niemieckiej stronie, na dwa lata trafił do niewoli. Gdy zbiegł, natychmiast wrócił do swojej jednostki na kilka ostatnich miesięcy wojny. Zginął w powietrzu w nierównej walce pod Vouziers 5 października 1918 roku, na miesiąc przed zakończeniem I wojny światowej i na dzień przed 30. urodzinami.

    Pour ceux qui ne maitrisent pas tés bien le Polonais je  publie  donc une traduction de ce texte .

     Roland Garros a commencé à vivre avec  des rêves dans les  nuages dés​​ 1910, lorsqu'il a reçu sa licence de pilote professionnel style acrobatique , numéro 147. En 1911-1912 , il a donné des démonstrations au dessus de l'océan, mais il se consacra rapidement aux vols classiques dans le but de relever un  défi pour des vols long-courriers. Il est devenu un pilote célèbre sur les voies de Paris à Madrid et Rome et le premier est passé à plus de 5000 mètres d'altitude . Enfin , le premier à traverser la mer Méditerranée. Le monde était en  admiration devant ses exploits   il était malgré tout resté trés humble ​​. Lorsqu'on l'interroge pour savoir si il se sentait soulagé à l'issu de son vol historique qui a duré  duré près de huit heures Il répondit . - Pourquoi soulagement? Je pense que se sera un  des moyens futurs de transport - at-il dit . en ce début de siècle dernier .

    Il s'engage dans l'armée au début de la 1ère guerre mondiale . Il ne pouvait pas en être autrement, puisque les mois avant le déclenchement de cette guerre  il travailla sur des plans révolutionnaires constituant à synchroniser les tirs de la  mitrailleuse avec l'hélice de l'avion  . La aussi il a été un pionnier . Pendant la guerre, il a abattu trois avions ennemis . Après que son avion ait subi une panne de moteur du côté allemand , il a été capturé pendant 2 ans  . Quand il est revenu , il a immédiatement retourné à son unité dans les derniers mois de la guerre . Il a été tué dans l'air dans un combat inégal à Vouziers  le 5 Octobre 1918 , quelques mois avant la fin de la Première Guerre mondiale 1 jour avant son  30ème anniversaire . .

     

     

     

     

     

  • 1940 :LES JUIFS DE LA WOL

    1940, année terrible Les Juifs de la WOL

     

     
    La famille Huet de Frénois qui a sauvé la petite Monique Pisam, au centre sur les genoux de Mme Huet.

    La famille Huet de Frénois qui a sauvé la petite Monique Pisam, au centre sur les genoux de Mme Huet.

    Soixante-dix ans après les tragiques événements qui marquèrent notre département d'une empreinte indélébile, qu'il s'agisse des combats acharnés d'une armée encore trop souvent présentée comme un ramassis de fuyards ou de l'exode qui jeta sur les routes des dizaines de milliers de civils désemparés, L'Ardennais et l'union s'associent aux historiens de Terres Ardennaises pour vous présenter, chaque mois, une page entière consacrée au souvenir de cette douloureuse période.

    1940 : lors de l'exode, le département est légalement déclaré « prise de guerre » et placé par l'occupant en zone interdite, destinée à l'annexion en cas de victoire, dont la frontière est la rivière Aisne, avec un seul point de passage très contrôlé à Rethel.
    Les agriculteurs, indésirables, sont refoulés, ou mis en rétention dans les camps de Tagnon et de Maison-Rouge.
    La WOL, filiale de l'Ostland, entreprise influente à Berlin, a confisqué les terres agricoles. Elle emploie 3 000 prisonniers de guerre en congé de captivité ou « prisonniers libres », 3 500 ouvriers étrangers présents avant la guerre, 4 000 prisonniers nord-africains, 5 000 civils français et, en mars 1943, 3 500 Polonais catholiques déportés de Pologne.
    La main-d'œuvre juive est recrutée dès novembre 1941 par l'U.G.I.F., organisme créé par Vichy, parmi les Juifs étrangers de la région parisienne réfugiés en France suite aux persécutions en Europe de l'Est.
    Ils sont à 70 % polonais, le reste constitué de 21 nationalités différentes. Ils seront presque 700 au total, entre le 11 novembre 1941 et le 4 janvier 1944, répartis dans 53 communes ardennaises.
    Ils viennent souvent en famille, les enfants sont scolarisés, les vieillards suivent, car à Paris la vie est impossible : interdiction de travailler, de fréquenter les lieux publics, rafles quotidiennes et difficultés pour se nourrir.
    L'U.G.I.F. enrôle les juifs étrangers contre la promesse de la protection des biens et des personnes…
    Les Ardennais leur font bon accueil. On échange des services contre de la nourriture : ressemelage ou confection contre œufs, lait ou beurre.
    Des amitiés se nouent, des amours aussi : une fillette sauvée dans le Rethélois reviendra après-guerre épouser le fils de ses sauveteurs.
    Malgré cela, les conditions de vie sont très dures : le froid, la faim, le travail pénible sous le joug des chefs de culture, et le pressentiment d'un sort pourtant inimaginable hante beaucoup d'esprits.
    Le 4 janvier 1944, c'est la rafle : 223 Juifs de la WOL, 12 du Judenlager des Mazures et 9 Juifs ardennais sont déportés à Auschwitz dans le convoi 66 du 20 janvier 1944.
    Parmi eux, 41 enfants dont un bébé de 5 mois et demi : René Kornberg.
    110 Juifs sont alors sauvés par des Ardennais, certains Allemands et quelques gendarmes français, Ce sont des Justes qui, reconnus ou à jamais anonymes, ont « sauvé l'Humanité en sauvant une vie ».

    Christine DOLLARD-LEPLOMB (Terres ardennaises

  • POLONIA

     

    Polonia, des Polonais en France depuis 1830

     

    Polonia, première grande rétrospective sur les migrations polonaises vers la France, retrace l’histoire souvent méconnue d’une communauté présente depuis deux siècles et qui a su marquer à la fois la vie économique, politique, intellectuelle et artistique française.

     

    Documents d’archives, photographies, objets, peintures, sculptures, extraits musicaux, témoignages sonores et extraits filmés permettent ainsi d’appréhender l’immigration polonaise en France de 1830 aux années 1980.
    L’exposition évoque un certain nombre de lieux emblématiques de la présence polonaise en France (l’île Saint-Louis, les bassins miniers du Nord-Pas-de-Calais, de la Lorraine du fer ou de l’Alsace potassique, les départements agricoles de l’Est et du Centre de la France…), mais aussi des parcours d’hommes et de femmes - célèbres ou anonymes, militaires, hommes politiques, militants, résistants, scientifiques et artistes.

     

     

    Arrivée d'immigrants polonais en gare d'Oignies (Pas-de-Calais)

    Arrivée d'immigrants polonais en gare d'Oignies (Pas-de-Calais) pour travailler dans les mines d'Ostricourt, vers 1920 © Albert Harlingue/Roger-Viollet

    La France fut longtemps une destination privilégiée pour les Polonais. Les raisons en sont à la fois historiques et philosophiques. Pays des Lumières et des droits de l’Homme, elle est également la patrie de Napoléon qui a intégré des soldats polonais dans ses armées et favorisé en 1807 la création d’un duché de Varsovie, sur des territoires enlevés à la Prusse.
    Dans l’entre-deux-guerres, l’immigration massive d’ouvriers agricoles et de mineurs fait des Polonais la deuxième nationalité étrangère en France après les italiens. Après la Seconde Guerre mondiale les venues se poursuivent de manière plus sporadique au gré des grandes secousses politiques qui ébranlent le bloc de l’est jusqu’au mouvement de Solidarnosc.

     

    L’exposition Polonia est structuré en trois parties :

    • La première a pour cœur "Paris, deuxième capitale de la Pologne" :
      À diverses dates, la capitale française accueille les élites militaires, politiques et intellectuelles, porteuses d’un espoir de libération de la Pologne de la tutelle des puissances co-partageantes puis du régime communiste.
    • Kazimir Zgorecki. Façade d’une boucherie épicerie polonaise. Années 1930

      Kazimir Zgorecki. Façade d’une boucherie épicerie polonaise. Années 1930 © Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration

      La seconde intitulée "Petites Polognes minières et isolats ruraux"explore le monde du travail et les modes de vie qui en découlent. L’entre-deux-guerres est marqué par la venue massive de travailleurs sous contrat, dans le cadre des conventions d’émigration signées entre les gouvernements français et polonais en septembre 1919. Isolés dans l’agriculture, les Polonais se retrouvent groupés dans les régions minières, logés dans des cités où ils sont souvent majoritaires. On parle ainsi de « petites Polognes» minières pour évoquer la reconstitution d’un univers polonais comme importé, via l’école, la presse, la vie religieuse et la vie associative. La question du retour, réel (renvois de Polonais au moment de la crise économique des années 1930, retours "volontaires" à l’appel du régime communiste dans les années 1946-1948) ou fantasmé, est également posée.
      Expulsion de mineurs polonais en 1934

      Expulsion de mineurs polonais travaillant dans les mines de l’Escarpelle suite à une grève en 1934 © Eyedea / Keystone

    • La dernière partie retrace les parcours de savants et d’artistes entre la France et la Pologne. Largement consacrée à l’art, les œuvres, peintures et sculptures, de plus d’une trentaine d’artistes polonais y sont exposées. A travers le thème du paysage le visiteur découvre l’intégration des artistes polonais au développement artistique de l’époque : on distingue plusieurs "écoles" tel l’impressionnisme, l’école de Pont-Aven, le fauvisme etc.
      Elle aborde également l’engagement pour la France d’hommes et de femmes polonais illustres ou anonymes que ce soit par les armes ou par la science à l’image de Marie Curie mettant ses découvertes en radiologie au service des blessés de la Grande guerre.

     

    Commissariat

    Commissariat scientifique : Mme Janine Ponty, professeur honoraire des universités
    Commissariat : Ewa Bobrowska (historienne de l’art, Terra Foundation for American Art), Marie Chominot (historienne), Aude Pessey-Lux (conservateur du Patrimoine, directrice du musée de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration).

    Catalogue de l'exposition

    Polonia, des Polonais en France depuis 1830. Catalogue de l’exposition coordonné par Janine Ponty, co-édition Cité nationale de l'histoire de l'immigration/Montag, mars 2011, 29 euros.
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    Ressources autour de l'exposition

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  • IMMIGRATION POLONAISE

    Isolés, regroupés à la périphérie des villes, les Polonais ont beaucoup de mal à s’intégrer. Et si la société française ne fait rien pour les intégrer, les autorités se plaignent pourtant de l’isolement de cette population... jusqu’à leur expulsion collective au milieu des années 30.

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    Après les Italiens, l’immigration polonaise est la seconde en nombre durant l’entre-deux-guerres

    Durant les années 1920, environ 700 000 Polonais, qui ne peuvent plus se rendre aux États-Unis du fait de l’instauration des quotas, émigrent désormais vers la France, recrutés par des bureaux de la Société générale d’immigration (SGI) installés en Pologne. On les retrouve dans les mines du Nord-Pas-de-Calais, où ils sont rejoints par les “Westphaliens”, des compatriotes qui ont précédemment travaillé dans les mines en Allemagne.
    Les nouveaux venus s'intègrent le plus souvent très difficilement : on pense être en France provisoirement, en attendant que la situation s'améliore au pays d'origine, et on ignore le plus souvent le reste de la société française. Cette dernière ne fait d'ailleurs rien pour les “intégrer” : ils sont généralement isolés, regroupés à la périphérie des villes, relégués dans des quartiers misérables, voire des bidonvilles, que l’on appelle alors “gadouevilles” ou “villages nègres”, tels ceux de Lyon, Modane, Saint-Jean de Maurienne (Savoie) ou Rive-de-Gier (Loire), qui dans les années 1930 abritent des milliers de travailleurs étrangers misérables, italiens, espagnols, polonais, russes...

    Une partie de l'opinion française pense que ces travailleurs sont “inassimilables” parce que d'une culture par trop différente de la sienne. Ce préjugé, qui aujourd'hui touche, par exemple, les travailleurs et les familles maghrébines ou africaines, vaut alors pour les Polonais des années 1920 et 1930, dont le catholicisme fervent, “calotin” disent les travailleurs autochtones, semble heurter la France ouvrière, largement déchristianisée.

    Le tropisme communautaire

    Les immigrés polonais restent entre eux et reconstruisent en terre étrangère une micro-société en exil, en attendant un hypothétique retour au pays. C’est ce qui ressort par exemple d’un rapport du préfet du Pas-de-Calais du 11 octobre 1929

    "Les Polonais travaillant aux mines, vivant en groupe, n’ont que peu ou pas de rapports avec nos ressortissants. Loin de les rechercher, ils s’efforcent de vivre uniquement entre eux, encouragés en cela par leurs ministres du culte et par leurs autorités consulaires elles-mêmes. (...) Quelle est l’aptitude de l’immigrant polonais à s’assimiler ? La réponse est nette : aucune, quant au présent du moins ; j’ai dit plus haut que le Polonais ne recherchait pas la compagnie de l’ouvrier français. Cette observation se vérifie même durant les heures de travail. Au fond de la mine comme sur le carreau ou à l’atelier, un mur invisible les sépare. À l’issue de la journée, chacun s’en va de son côté. L’estaminet ne les rapproche même pas, non plus que le sport."
    Cité par Janine Ponty, Polonais méconnus, Publications de la Sorbonne 1988).

    Un “modèle d'intégration” à géométrie variable

    L'État francais, de son côté, n’est pas vraiment disposé à naturaliser ces travailleurs polonais, par trop attachés à leur culture d'origine. Les autorités, même si elles se plaignent du repli communautaire des Polonais, ne semblent rien faire pour en atténuer les manifestations et les effets.

    Le logement de ces familles est singulièrement concentré et des cours de langue et de culture d'origine sont dispensés aux enfants par des moniteurs envoyés par le gouvernement polonais, à la suite d'un accord signé avec la France en 1924. Ces cours ont lieu non seulement dans les écoles privées des houillères, mais aussi à l'intérieur même de la Communale, et ce aux plus belles heures de l'école de Jules Ferry.

    Dans ce cas précis, la logique privilégiée est bien celle d'un retour futur de ces populations.
    Et d’ailleurs en 1935, lorsque la crise fait rage, quand les mesures de protection du “travail national” ne suffisent plus, l’État procède à des expulsions collectives.

    ou http://balbinski.pagesperso-orange.fr/mineurs%20polonais.htm

  • PAS DE PLEURS POUR LECH KACZYNSKI

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    Avec la mort soudaine du président polonais, le concours international des pleureuses est lancé. C'est à qui fera la plus belle homélie, le plus bel hommage. Dans deux jours, le monde entier sera convaincu que la Pologne vient de perdre une figure inestimable, que l'humanité aura du mal à se remettre de la perte d'un tel bienfaiteur. Heureusement, dans 4 jours, tout le monde l'aura oublié, et ladite humanité pourra continuer à vivre. Parce que, c'est bien beau toutes ces louanges, mais de qui parle-t-on vraiment ? Qui était réellement Lech KaczynskiKaczynski, si ce n'est un gros réactionnaire homophobe qui n'a en rien amélioré le quotidien des polonais, bien au contraire.

    Certes, il était considéré comme foncièrement honnête, voire compétent, mais il ne faudrait peut-être pas oublier qu'il était porteur d'idées pour le moins conservatrices, voire nauséabondes. Avant 2005, alors qu'il était maire de Varsovie, il a réprimé a plusieurs reprises des manifestations homosexuelles. Depuis son élection en 2005, il s'est ouvertement déclaré partisan de la peine de mort, et en tant que président s'est toujours opposé à la légalisation de l'avortement.

    Ce n'est pas tout. La Pologne fut à ma connaissance un des rares pays à avoir eu pendant 2 ans (2005 à 2007) un président et un premier ministre qui étaient frères jumeaux. Une cohabitation familiale en quelque sorte, mais surtout une drôle de conception de la démocratie. A eux deux, ils ont prôné une politique ultra-libérale et ouvertement pro-américaine, du moins pro Bush. Enfin, c'est surtout le projet de loi de "lustration" qui avait beaucoup fait parler des jumeaux. Cette loi visait à obliger tous les intellectuels ayant collaboré de près ou de loin avec le communisme à le déclarer. Ainsi fichés, certains pouvaient aller jusqu'à perdre leur emploi. Quand on sait que pour l'immense majorité des citoyens il était impossible de faire autrement que de collaborer, on comprend mieux le caractère inique de ce projet, qui heureusement a en grande partie été invalidé par la cour constitutionnelle polonaise.

    Alors, oui, c'est une nouvelle tragique, pour les tenants du libéralisme et les défenseurs d'une conception catholique de la morale. Pour le reste, la tolérance, l'ouverture d'esprit et les libertés individuelles ne s'en portent pas plus mal.