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  • J ETAIS UN PEU SEUL

    Le 31 octobre dernier, sur ce blog, j'intitulais mon billet : "PAN SUR LE BEC". Le secrétaire général de la CGT était traîné dans la boue, un peu partout et par tous, à base de rumeurs, de règlements de compte internes, de démagogie ambiante et d'anti-syndicalisme traditionnel. C'était la curée, le lynchage, une polémique comme notre société désormais en raffole : un mélange de vie privée, de haut dirigeant, d'argent et d'appartement soi-disant somptueux. Des incertitudes, des approximations, la présomption d'innocence bafouée, le respect des personnes ignoré, l'étalage médiatique : c'est monnaie courante et c'est détestable.

    Dès le début, j'ai pris la défense de Thierry Lepaon, sans réserve. Non pas que je sois plus malin qu'un autre ou plus informé ; mais j'ai quelques idées simples qui guident ma réflexion : ce n'est pas à la CGT, ni à sa base, ni à son sommet, qu'on s'enrichit ; quand on est leader du premier syndicat de France, il est normal de bénéficier de la reconnaissance matérielle qui va avec. J'aurais aimé, il y a six mois, que toute la gauche soutienne, en bloc, Thierry Lepaon. Les communistes , les cégétistes  et ,  Manuel Valls, n'ont pas eu la réaction qu'il fallait : ils  ont  botté en touche en rappelant le devoir d'exemplarité, sous-entendant ainsi que le cégétiste avait quelque chose à se reprocher.

    Aujourd'hui, nous avons appris que ces accusations étaient infondées, que Lepaon ignorait le montant des travaux de son appartement, qu'il n'y a eu aucun abus personnel. Sauf que le mal est fait, que le secrétaire général a dû démissionner alors qu'il n'était pour rien dans cette affaire. C'est particulièrement scandaleux. Et tout ça au nom de quoi ? D'une prétendue morale, qui donne des leçons sur la vie qu'on doit mener et le logement qu'il faut habiter, sa taille, son prix, son quartier.

    Autrefois, la morale était le travail des curés. Mais depuis que ceux-ci ont disparu, qu'il faut aller les chercher en Afrique, tout un chacun se sent un peu curé et sermonne à qui mieux mieux. Ce n'est pas Robespierre, mais c'est quand même la dictature de la vertu, le mensonge en plus. Honte à tous ceux qui ont chargé Thierry Lepaon, honte à tous ceux qui ont commis une vraie injustice au nom d'une fausse justice.