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ZERO DE CONDUITE

medium_t-zerodeconduite1.2.jpgDynamique, vif-argent, habile à la mise en scène constante de son action, puissamment relayée par les médias,l'agité de Beauvau occupe le terrain et jouit aujourd’hui d’une bonne cote dans les sondages pour la présidentielle. Mais les précédents historiques illustrent qu’on s’essouffle à partir en fanfare trop tôt. Et ses qualités actuelles sont appelées à devenir dans l’opinion ses défauts de demain.

Présent sur tous les fronts, multipliant initiatives et propositions, survolté ? Agité, fébrile, omniprésent dans les médias ? Alors, les Français peuvent avoir marre de le voir partout. Mais surtout, au fil de la campagne va se dissiper un malentendu encore caché : les Français ne partagent pas les idées défendues par le candidat UMP.

Les préoccupations des Français concernent en premier lieu le social, chômage et pouvoir d’achat.

Ils l’ont prouvé avec la crise du CPE, ils rejettent la précarisation du monde du travail. Une étude Ifop publiée au mois de juillet montre que 95% des sondés déclarent qu’il faut garantir un meilleur respect du droit du travail (contre 5%) et 91% souhaitent l’amélioration des conditions de travail des salariés (contre 9%). Concernant l’augmentation de la durée légale du travail, 75% des indépendants et des employeurs s’affirment pour (et 62% des retraités), mais 67% des fonctionnaires et 60% des salariés du privé se prononcent contre. Ce qui nous donne au total 52 % de la population contre l’augmentation du temps de travail.

Or quelles sont les options économiques sarkozistes ?

Il défend à toute force le “droit de travailler plus“. Dans ce domaine,il va donc à l’encontre du souhait majoritaire. Il préconise aussi d’accorder au patronat la souplesse qu’il réclame, pour débaucher plus facilement et multiplier les contrats précaires. De cela non plus les Français, attachés à leur droit du travail, ne veulent pas. Et à propos du service public ? Le spectaculaire reniement de sa parole sur le dossier GDF-Suez ne plaide certes pas en sa faveur !

Aborde-t-on la politique étrangère ?

L’atlantisme du candidat UMP n’est pas du tout partagé par nos concitoyens, plutôt reconnaissants envers Jacques Chirac de ne pas s’être laissé embarquer dans le guêpier irakien et d’avoir activement oeuvré, contre l’administration néoconservatrice américaine, pour imposer un cessez-le-feu au Liban. Le président aurait d’ailleurs qualifié en privé, à en croire Libération, la position du ministre de l’intérieur de “lamentable“. Sarkozy prône en effet un alignement sur la politique étrangère des Etats-Unis rejeté par l’opinion, n’en déplaise au “délégué général à la défense de l’UMP”, un Pierre Lellouche à l’américanisme hystérique.

Que reste-t-il alors de “la France d’après” proposée par Sarkozy qui puisse séduire l’électorat ? Les deux thèmes qu’il emprunte à l’extrême-droite, l’immigration et l’insécurité.

Sur l’immigration, il en fait à la fois trop et pas assez.

Trop parce que ses méthodes soulèvent l’indignation d’une partie de l’opinion : il n’est que de voir le succès de la mobilisation orchestrée par Réseau Education Sans Frontières pour interdire la “chasse à l’enfant”. Même les amis de Jean-Louis Borloo l’ont lâché, pour réclamer une régularisation générale. Tandis que la droite extrême vilipende son “laxisme”, coincé entre deux feux, le ministre de l’intérieur fait un pas en avant et un pas en arrière, ne contentant finalement personne. Il régularise certes, un peu, mais annonce à l’avance le nombre de dossiers qui seront acceptés, ce qui rend par définition la procédure arbitraire. Méthode contestée et résultats mitigés, aussi bien sur le plan humain que politique.

L’insécurité alors ?

S’il ne reste plus que ça au candidat UMP, ce n’est pas sa surenchère sécuritaire qui le sauvera, doublé qu’il sera toujours, sur ce terrain, par les Le Pen ou Villiers. D’autant que son bilan est mauvais. Prétendant restaurer l’ordre, il a jeté de l’huile sur le feu de telle façon que fut rétabli le couvre-feu dans des banlieues en flammes ! Brillant résultat. Au vu de ces événements, l’accession éventuelle de Sarkozy au pouvoir pourrait faire peser sur la France des risques de guerre civile…

Alors non, décidément, pour l’ensemble de toutes ces raisons et malgré le soutien dont il dispose aujourd’hui dans une partie de l’opinion, Sarkozy ne gagnera probablement pas l’élection présidentielle de 2007.

Commentaires

  • Merci d'avoir repris mon papier, mais ce serait gentil de citer l'auteur.

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