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DANS LE JOURNAL DE CLAIRE CHAZAL

Si tout ce qui est médiatique est politique , le départ de Claire Chazal est un événement. Présider pendant plus de 20 ans à la grand-messe du journal télévisé sur TF1, regardé par des millions de Français, c'est quelque chose. Mine de rien, c'est un véritable pouvoir, donc quelque chose de politique. Pourtant, personnellement, la disparition de Chazal de nos écrans me laisse indifférent : je ne la regardais pas, parce que je ne l'aimais pas et que je ne regarde jamais TF1. Mais je suis bien obligé de constater sa popularité et de tenter de la comprendre.

Ce que je n'aime pas chez elle, c'est qu'elle est en quelque sorte une anti-journaliste : pas de curiosité, pas d'enquête et surtout pas de critique dans sa pratique du métier. Claire Chazal se contente de présenter l'actualité, passivement, comme on énumère les trains qui entrent et qui partent d'une gare. Aucun style, rien de personnel, pas d'originalité. Ni journaliste, ni même animatrice : présentatrice, au sens le plus faible du terme. Une speakerine des informations, si l'on peut dire. Ockrent, Mourousi, pour prendre des exemples un peu anciens , avaient quand même une autre allure.

Ce qui m'irrite le plus chez Claire Chazal, ce qui ferait hurler un journaliste anglo-saxon, c'est sa subordination au pouvoir, quelle que soit d'ailleurs sa couleur. La voir interroger un puissant de ce monde, c'est un grand moment, un exercice presque comique : la présentatrice devient potiche, faire-valoir, brosse à reluire. Ses audaces sont minimes et dérisoires. Elle est totalement transparente, inexistante devant les autorités. Même quand il n'y a personne à interviewer, qu'elle est devant nous, face à la caméra, nous regardant à travers l'écran, il y a quelque chose de vide, d'absent, d'immobile chez cette femme. Son conformisme transpire sur son physique. On la sent inintéressante, lisse, modulable. C'est une statue qui bouge ou une poupée qui parle.

C'est bien beau de ressentir tout ça, mais comment se fait-il qu'autour de moi, plein de gens aiment Claire Chazal, que moi je n'apprécie pas du tout ? Il doit bien y avoir une explication à cette mystérieuse popularité. Je ne crois pas que la plupart des gens perçoivent en elle autre chose que moi. Sauf que ce qui est à mes yeux négatif et répulsif est pour eux positif et attrayant. Chazal, dans sa vacuité et son insignifiance, nous protège de la fureur et du bruit de l'actualité. Elle fait un efficace édredon entre ce monde plein de sang et de larmes et nous-mêmes. Voilà pourquoi elle est populaire, que son départ va être vécu par beaucoup comme un drame : Chazal rassure, tranquillise, anesthésie. Je parlais hier de la France sous prozac : Claire Chazal en est l'illustration.

Commentaires

  • je pense que tu te la pètes et tu n'en vaux pas la chandelle, regarde le bout de tes pieds tu comprendras

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