Le résultat du vote d'hier soir est sans appel. Ségolène Royal est désormais la candidate de notre Parti. Pour nous qui avons défendu une vision bien différente de la société que nous voulons pour notre pays, on ne peut nier que la déception est grande. Et elle se teinte d'amertume : beaucoup d'adhérents que nous avons vu voter hier, nous ne les connaissions pas et, pour certains, ils ne nous ressemblaient guère. Serait-ce là le nouveau parti socialiste ? Cette déception doit cependant rester contenue : être battu sur ses convictions, ce n'est pas se tromper, c'est semer pour l'avenir. Et malheureusement quelque chose me dit qu'on regrettera assez rapidement de ne pas nous avoir assez entendus. Je pense aujourd'hui tout spécialement à nos camarades qui, dans nos fédérations et dans des conditions parfois difficiles, sont allés défendre dans des sections hostiles nos communes convictions, à ceux aussi qui, hier soir, dans les bureaux de vote du département, ont fait en sorte, par leur présence attentive, que le scrutin se déroule normalement. En démocratie, c'est souvent l'autre qui gagne. Espérons que ce ne soit pas le cas lors de la prochaine élection présidentielle Parfois en écrivant dans une nuit silencieuse ce blog, j’éprouve le sentiment d’exagérer un peu. Je ne nie pas que la provocation extrême constitue, dans une société de consensus mou, une bouffée d’oxygène, une nécessité vitale. Et, d’ailleurs, certains ne s’en privent pas car, être différent, être autre, être rebelle, ne jamais renoncer à aller au combat pour un idéal, demeurent des comportements salutaires pour sa propre existence. S’assoupir, renoncer, se taire, s’écraser devient tellement la règle que l’on en arrive à classer François Bayrou parmi les néo-révolutionnaires. En choisissant le parler vrai et non pas l’apparence d’un parler vrai il va finir par apparaître comme le plus à gauche des candidats potentiels à l’élection présidentielle… La catastrophe menace mais, dans le fond, la majorité des passagers préfère couler avec le navire en chantant un Te Deum plutôt que l’Internationale. Hier soir cependant l’orchestre jouit pour l’enterrement d’une certaine conception de la Gauche qui a mon avis est momentanément dans le coma. On a assisté au tsunami du socialisme médiatique qui correspond, et il faut l’admettre, à ce qu’attendait le grand public, les adhérent(e)s et les néo socio-libéraux. Ils ont confié la maison de l’espoir et ses clés à celle qui s’est formidablement inspiré de la stratégie de Michèle Bachelet au Chili. En fait il s’agit de la révolution blanche et immaculée attendue par les sondages et basée sur une prise de pouvoir par l’aile la moins à gauche du PS. Du beau travail ! tout de même, sans que nous le sachions, pendant notre sommeil, une reine nous a été donnée, rayonnante et prête à nous aimer, ce n'est pas rien ! C'est un fait plus que surprenant dans notre République, même si on ne sait pas encore si elle va régner, ni combien de temps...