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CHER PERE NOEL

Cher père Noël,

 

 Comme chaque année je t’écris ma lettre,

 

L’usage est de te demander de ne pas oublier nos petits souliers. Moi, vois-tu, je n’ai besoin de rien. Je peux même te le dire entre quat’s yeux,les fêtes carillonnées, ça me gonfle un peu. Il y a lurette que Noël n’est plus rien qu’un prétexte à ripailles et à dépenses inutiles, que le sacré en a été évacué au profit du commerce, que les marchands ont envahi la crèche. La télé dégouline de bons sentiments et de publicités racoleuses. La boîte aux lettres se remplit de prospectus qui vont direct au panier. Les magazines regorgent de réclames inutiles. Pourtant, nous allons sacrifier une fois encore à la tradition.

 

Je me souviens, il y a de ça plus de trente ans ­ c’était au début des septantes, une période encore très chaude post-soixante-huitarde,il avait été publié une petite enquête de circonstance sur le thème : « Comment les militants (de gauche, oeuf corse) fêtent Noël ». Eh bien, pas de surprise, comme tout le monde ! Comme les bourges, avec le sapin, la crèche, les bougies, les petits paquets enrubannés, tout ça quoi. On est tout de même bien conditionnés !

 

Je te disais donc que je n’avais besoin de rien,pour autant, cher père Noël, je n’oublie pas le monde qui m’entoure. Le privilégié que je suis reste envahi de désespoir et de colère devant le spectacle qu’il offre et qui n’est humainement pas supportable.

 

Comment se résigner au mensonge public, au double jeu permanent, à la suffisance bouffie des « élites », au règne sans partage de l’argent, aux inégalités criantes, à la misère qui s’étale comme une lèpre jusque dans nos pays prospères ? Comment écouter sans fureur les beaux discours d’un chef d’État qui parle de « fracture sociale », qui célèbre la République et la cohésion nationale, qui vante l’égalité entre tous les Français ; et qui tolère et organise en sous-main très exactement l’inverse de ce qu’il proclame ? Comment supporter encore longtemps ce type qu’il a choisi pour gouverner et derrière lequel il se planque, ce notaire madré aux allures de chanoine, dont chaque discours semble un prêchi-prêcha fourré aux formules creuses et dont le seul souci est de plaire à ses maîtres, les patrons, les barons de la finance ? Comment encaisser l’arrogance de ces Excellences qui se succèdent au fenestron pour y polir leur image, y préparer leur avenir personnel, y flatter leur maître, dans l’espoir de conserver places et privilèges et d’en engranger de nouveaux ­ et d’abord celle de ce petit Napoléon omniprésent et sans cesse affairé, les dents usées de rayer les parquets des palais de la République et qui se voit déjà grimpé au faîte, régnant sur la France comme un coq sur sa basse-cour ?

 

 Dans cette France qui va mal, où les files d’attente s’allongent devant les restos du coeur et les antennes d’une ANPE « relookée » à grands frais, où les hôpitaux débordés crient misère, où les prisons implosent, où les mécontentements catégoriels s’empilent comme soucoupes au comptoir, où s’étale partout la vulgarité des nouveaux riches et où même les grandes figures humanitaires s’abaissent contre un gros chèque à servir la soupe aux pétroliers, les Français souffrent, les haines montent, le mépris s’installe. Alors que les ténors de la gauche et de la droite ne pensent déjà plus qu’à la présidentielle, le pays s’apprête, n’en doutons pas, à redonner une grande claque à sa classe politique L’abstention va encore grimper, l’extrême gauche engrangera les votes des écoeurés de gauche et Le Pen ceux des dégoûtés de droite (et ça peut être une catastrophe.)

 

Franchement, père Noël, on est mal barrés. Faudrait bien que tu fasses quelque chose.

 

Comme tu sais, père Noel tu dois nous apporter un Président en 2007 car celui que nous avons est usé.

 

Dans ton grand magasin je sais qu’il te reste encore quelque modèle de Président.Je ne veux pas ceux  que tu as rangé à droite,le gros fachos borgne il me fait peur,et le petit agité il est méchant.
J’aimais bien  celui que tu as rangé dans l’étagère gauche du P.S,mais depuis le 16 Novembre il n’est plus en stock, il ne te reste plus qu’un modèle,c’est pour fille,tant pis je prends quand meme

 

Repose-toi bien d’ici au 25 décembre. Et quand tu feras ta grande distribution, tu peux oublier mes petits souliers, je te l’ai dit, je n’ai besoin de rien. Mais n’oublie pas ce pauvre monde. Il a bien besoin qu’on l’aide.

 

La tâche est immense, mais tu peux faire des miracles. Courage, père Noël !

 

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