Cessons de les appeler supporters, voulez-vous ?
Ils cessent de l'être, en tout cas, quand ils se transforment en brutes violentes, racistes et antisémites. Quand ils agonissent l'arbitre d'injures dégradantes. Quand ils tentent d'atteindre les gardiens de but avec des canettes au mieux vides, au pire aux trois quarts pleines. Quand ils jettent des fumigènes pour semer la panique dans les travées adverses...
Le plus triste dans la tragédie du Parc des Princes, c'est qu'elle n'a surpris personne. On a presque fini par s'habituer à la sauvagerie de certaines hordes pour qui le sport n'est que le prétexte à un défoulement sans limite. Une sorte d'exutoire pour une haine rentrée.
Quand les présidents de club prendront-ils résolument le taureau par les cornes en bannissant ces voyous indésirables en-dehors comme à l'intérieur des stades ? Une certaine confusion continue trop souvent de servir la relative impunité dont bénéficient certains supporters.
Les événements dramatiques qui ont suivi le match PSG-Tel-Aviv ont provoqué une vague d'indignation dans le milieu du football comme dans le monde politique.Nicolas Sarkozy Le ministre candat de l'Intérieur fervent supporter du P.S.G a toutefois indiqué qu'il allait recevoir samedi matin les associations de supporteurs.«Que l'on trouve rien de mieux d'inviter les associations de supporteurs dont un certain nombre sont réputés être des agents actifs de propos, d'attitudes, de propagandes racistes, cela me paraît incroyable !» s'est insurgé le député PS Jean-Marie Le Guen. Il a dénoncé «la cacophonie gouvernementale» en s'étonnant que Villepin «demande des dispositions nouvelles» alors qu'une loi sur la violence dans les stades a été adoptée il y a quelques mois. Au vu de l'atmosphère délétère générée par ce genre de rencontres, une sorte de fatalité plane sur certaines réactions. SOS Racisme a ainsi estimé qu' «un mort à la fin d'un match, ça devait arriver». Et le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a «condamné le comportement ouvertement raciste et antisémite de ces supporteurs du PSG dont l'attitude violente a finalement entraîné la mort d'un homme.» «Bouleversé» par la mort d'un jeune homme, le président de la ligue nationale de foot, Frédéric Thiriez, a souhaité «trouver les moyens que ça ne se reproduise plus jamais». Alors que certains des éléments de cette horde de pseudo-supporteurs hurlaient des «Le Pen président !», le Front national a nié toute implication et menacé de «poursuivre en justice toute tentative d'amalgame». Quant au PSG, il a cru bon peaufiner sa fort mauvaise réputation en publiant un communiqué pour exprimer «sa profonde compassion à la famille du supporteur décédé», mais sans faire aucune mention des violences et des insultes racistes et antisémites... Un communiqué que SOS Racisme a jugé «indécent». Plus encore que les résultats du PSGCessons de les appeler supporters, voulez-vous ?
Une affaire, une de plus, qui tombe mal pour le candidat de l'UMP qui a dû encaisser les résultats décevants des élections au sein de la police, qui donnent l'avantage aux syndicats dits « de gauche ». Une trahison qui fait mal venant d'une corporation choyée depuis 2002. Tout ça pour ça