L'église catholique italienne a refusé des funérailles religieuses à Piergiorgio Welby, mort cette semaine après avoir été, conformément à ses vœux, débranché du système d'assistance respiratoire qui le maintenait en vie. La famille de ce malade atteint de dystrophie musculaire souhaitait qu'il soit enterré dans sa paroisse ce qui paraissait un minimum pour quelqu’un ayant souffert durant des décennies d’un mal incurable particulièrement douloureux. Dans un communiqué remarquable de piété, le vicariat de Rome a déclaré qu'il "ne pouvait accéder" à cette demande car " Welby a affirmé à plusieurs reprises et en public son désir de mettre fin à sa vie, ce qui va à l'encontre de la doctrine catholique", précise l’auteur de ce monument de charité chrétienne. En cela, ajoute l'Eglise, sa mort est différente d'un suicide, où la personne qui a mis fin à ses jours n'était pas nécessairement en pleine possession de ses facultés mentales. Allons-y gaiement pour Noël ! Dans son immense bonté, l’auteur anonyme de ce message empreint d’indulgence, de fraternité et d’espoir annonce que l’Eglise "priera pour… le salut éternel du défunt ". Gratuitement j’espère. Le pauvre homme en sera ravi !
Le porte-parole du vicariat de Rome, a souligné qu'interdire des funérailles religieuses pour Welby était une manière de redire avec force à la communauté des croyants que ce qu'il a fait "n'est pas acceptable". Il a également souligné que si l'Eglise avait accepté la requête de sa famille, son enterrement se serait transformé en événement… surmédiatisé. Tiens donc on se croirait en politique !Le cas Welby aura divisé jusqu’au dernier moment l'Italie, où l'euthanasie n'est pas autorisée et où l'Eglise catholique conserve une solide influence sous la férule d’un clergé loin d’être à la pointe du progrès. Le médecin qui a débranché le système respiratoire affirme qu'il ne s'agit pas d'euthanasie, mais de l'application du droit constitutionnel à refuser un traitement. Il n’a pas été entendu pas plus que les appels de celles et ceux qui sollicitaient un brin d’humanité pour Noël. Qu’il est long le chemin entre les principes et les réalités terrestres