Le Dakar porte les stigmates de ce qu’ont toujours été les rapports entre les grands pays européens et l’Afrique. Ce rallye est en effet très contesté, tout d'abord en raison des quarante-neuf décès qui ont eu lieu pendant son déroulement depuis 1979, soit en 28 ans, dont celle de nombreux enfants, heurtés par des concurrents, malgré les diverses mesures de sécurité prises par les organisateurs depuis quelques années (limitation de la vitesse pour les concurrents dans les villages avec sanction en cas de non-respect, prévention contre les dangers pour les habitants avec affiches en langue locale,...). Le rallye est aussi condamnable en raison de l'agression écologique et du mépris humanitaire qu'il représente envers les pays africains.
Ne nous y trompons pas, le Dakar est une immense caravane publicitaire dont le but est de vendre toujours plus de véhicules pour un semblant "d’aventure citadine". Par exemple, la marque Lada Niva avait augmenté de 67% ses ventes suite au rallye de 1983. Il faut convenir aussi qu’il permet à quelques excités de la moto de se croire dans les campagnes ou les rues des villages sur les pistes africaines…
La vogue des véhicules écrasant tout sur leur passage, traversant tous les obstacles normaux de la route, stationnant n’importe où, polluant à qui mieux mieux est née pour partie avec cette vulgarisation hivernale du " baroud " pour chauffeurs ou pilotes transformés en héros des déserts pour des sociétés ayant absolument besoin d’exploits quotidiens.
Le Dakar synthétise en effet les trois piliers du libéralisme effréné : compétition, individualisme et pollution en toute impunité puisque les pays traversés en sont les victimes quotidiennes. Il serait temps d’en finir une bonne fois pour toutes avec cet évènement inutile et irresponsable. A moins que l’on offre aux Africains les moyens de venir faire chez nous un " Vézelay- Saint Jacques de Compostelle " en 4x4 et moto par les fameux sentiers que de plus en plus d’entre nous adorent fréquenter pour leur silence, leur nature préservée et leurs haltes sympathiques. Je ne suis pas certain que ça plairait aux télévisions