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LES ARDENNES SINISTREES

social - économie
« Ville morte » pour sauver Porcher

Mobilisation . Les commerçants ont baissé les rideaux,en solidarité avec les salariés de la fonderie menacée par les appétits d’un fonds de pension américain.

Revin (Ardennes)

« Sans usine, on est morts », lâche Bernard Lempereur, conseiller municipal.Il sait de quoi il parle, il a vu la commune se vider de ses habitants - Revin est passée de 10 000 à 8 000 habitants en une vingtaine d’années.Aujourdhui,c’est une des ultimes fonderies de la ville qui est défendue en rangs serrés : les salariés, leurs familles, les commerçants, les élus municipaux et régionaux,le député socialiste et tous les habitants de Revin veulent la sauver.A l’appel de l’intersyndicale FO-CGT-CFDT-CFTC-CGC, la vie s’est arrêtée quelques heures, toute la ville a retenu son souffle : opération « Ville morte ». Dans un décor de magasins aux rideaux baissés, un cortège de 300 personnes a serpenté toute la matinée dans Revin, jusqu’à atteindre la gare où ils ont bloqué les trains pendant deux heures. Rachetée il y a deux ans par un fonds de pension américain, la fonderie Porcher est la dernière en France spécialisée dans le secteur sanitaire, et en particulier, les baignoires. Le propriétaire, le groupe américain Idéal Standard, envisage de la liquider pour « habiller » les divisions les plus profitables avant une cession, de supprimer 60 emplois sur 280. Pour les salariés, c’est une « condamnation à mort à brève échéance ». « Peut-on accepter que l’avenir des salariés soit menacé pour satisfaire les appétits des actionnaires ? lance Daniel Blondeau, secrétaire départemental de FO au nom de l’intersyndicale. Peut-on accepter que les salariés de Porcher soient menacés de rejoindre les 1 814 chômeurs (14 %, le taux le plus fort des Ardennes) et les RMIstes du secteur de Revin ? Nous, nous disons Non ! » Dans la gare, Bernard Lempereur regarde les murs de sa boîte à lui, Electrolux, le fabricant de machines à laver. Il dit : « Nous, on a encore du travail, mais les pièces viennent toutes des pays à bas coûts, on ne fait plus que de l’assemblage. Et le groupe veut supprimer la moitié de ses usines comme la nôtre pour délocaliser en Pologne. »

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