Chronique d’une fin annoncée
Ce soir, Jacques Chirac mettra fin à un faux suspense. Sauf énorme surprise, il va annoncer qu’il raccroche. Le chef de l’Etat expédie déjà les affaires courantes et recase ses collaborateurs.
Adieu veaux vaches cochons Bongo,il en est à mettre la dernière main à la rédaction de son discours. Un texte “100% personnel, tourné vers l’avenir” et dans lequel, selon son entourage,il exprimera “sa vision des enjeux et des défis pour la France”:il est temps après douze ans passés à l’Elysée,bien que la lutte contre la fracture sociale promise en 1995 ne soit pas commençée il ne fait guère de doute que le président renoncera à être candidat. Même s’il est vrai que depuis la dissolution de 1997, il ne faut préjuger de rien, l’homme étant imprévisible… L’annonce d’une candidature paraît cette fois improbable. En premier lieu, celle-ci arriverait bien trop tardivement. Il n’y a pas l’ombre d’une équipe de campagne autour de lui et aucun quartier général n’a été réservé. En second lieu, tous les hommes de droite qui comptent, dont les plus chiraquiens d’entre eux comme Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, ont déjà rallié Nicolas Sarkozy. Sauf deux ministres : Jean-Louis Borloo,Dominique de Villepin et peut-etre Bernadette. Mais leur influence est relativement faible. Puisqu’il ne devrait pas se présenter, quelle stratégie va-t-il adopter, lui qui entend peser dans la campagne ? Dimanche soir, il devrait simplement annoncer sa décision et ne pas faire le bilan de ses deux mandats catastrophiques. Rien ne devrait filtrer sur un possible soutien à Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat laissera sûrement passer plusieurs jours avant de se ranger derrière le candidat de l’UMP. Ou pas… Quoi qu’il en soit, les proches de Jacques Chirac sont inquiets ,car àdéfaut d’être candidat, il veut jouer un rôle “capital dans le moment actuel”.