François Bayrou considère que le Code du travail est un " Code de procédures ", qui organise la protection des salariés dans le moindre détail. Il veut le transformer en un " Code de principes ", qui se réfère à des principes généraux et dont l’interprétation se fera au cas par cas, selon le rapport de forces local. Mais, pour obtenir un " Code de principes " il faut démanteler l’actuel " Code de procédures ", il approuve donc la réécriture de Code du travail, entreprise par le gouvernement actuel. Sarkozy soutient cette réécriture car elle permet de gommer les procédures " tatillonnes ", " complexes ", elle conduira à laisser plus de place aux " négociations entre partenaires sociaux ", et à faire reculer les lois protectrices. Ils soutiennent tous deux le projet du Medef qui veut que les contrats permettent de faire exception à la loi.
Sarkozy considère qu’il faut écraser le mouvement social qui nourrit la gauche et qui attend d’elle la fin de la casse sociale qu’organisent la droite et le Medef. Il reprend à son compte la stratégie que, en août 1995, Madelin avait formulée pour la droite : " il nous faut un nouveau Mai 68 et le gagner ". C’est la stratégie de Thatcher qui, en cassant la grève des mineurs, a assuré une victoire durable de la droite, y compris en ouvrant un boulevard à Blair qui, ultérieurement, allait conquérir la majorité du Parti travailliste.
C’est cette voie qu’a voulu emprunter Juppé en novembre 1995 par sa réforme de la Sécu, Fillon au printemps 2003 par sa réforme des retraites et Villepin au printemps 2006 avec le CPE. N’ayant pu casser le mouvement social, ils ont jusqu’ici échoué. Si Sarkozy l’emportait le 6 mai, il aurait les moyens de préparer et de gagner cet affrontement central.
C’est cette voie qu’a voulu emprunter Juppé en novembre 1995 par sa réforme de la Sécu, Fillon au printemps 2003 par sa réforme des retraites et Villepin au printemps 2006 avec le CPE. N’ayant pu casser le mouvement social, ils ont jusqu’ici échoué. Si Sarkozy l’emportait le 6 mai, il aurait les moyens de préparer et de gagner cet affrontement central.