Nicolas Sarkozy se fâche. Lui qui souhaite tant incarner la rupture est désormais rattrapé par son bilan, engagé par toutes les politiques qu'il a imaginées et appliquées. Ce bilan, dont il est comptable et surtout responsable.
Nicolas Sarkozy se lâche et il apparaît pour ce qu'il est : le candidat de la peur. Des peurs qu'il exploite - celles de l'avenir, du monde, de l'étranger, des jeunes - mais aussi des peurs qu'il inspire en convoquant l'imaginaire de l'homme fort, du chef, épris du pouvoir et de lui-même.
Nicolas Sarkozy se lâche et dévoile sa véritable nature. Ses déclarations sur la création d'un Ministère de l'identité nationale, sur le dépistage de l'indocilité chez les enfants de 36 mois et tout récemment sur la prédestination génétique à certaines déviances criminelles n'est rien d'autre qu'une aberration scientifique autant qu'elle flatte les plus bas instincts et renvoie aux heures les plus sombres de l'humanité.
L'eugénisme, c'est déterminer que certains sont condamnés au malheur. Est-ce cela que veulent les Français pour leurs enfants ? Ségolène Royal, elle, l'a répété, pour elle, chaque citoyen doit avoir sa chance.
C'est, en effet, la responsabilité du collectif que de donner à chacun la possibilité de s'en sortir.
Jamais nous ne pourrions laisser penser qu'il y aurait comme une « destinée génétique » qui condamnerait les uns à la déviance avant même qu'ils ne soient nés et d'autres qui, par destin, sans doute génétique, pourraient être plus riches que les autres, plus puissants que les autres. Voire, capables d'être Président de la République.
Peut-être parce ce qu'il se croit supérieur, Nicolas Sarkozy pense-t-il aussi que la présidence de la République est inscrite dans son ADN !
Il faut le détromper : la présidence de la République n'est pas dans les gênes, mais dans le suffrage universel.
Dimanche, les Françaises et les Français voteront et ils le feront librement … sans prédéterminisme !