etre de gauche
être de gauche, c’est d’abord et avant tout s’affirmer républicain et laïc par opposition à toute réflexion corporatiste privilégiant les droits associés à l’identification et la classification des individus par leur appartenance raciale, sociale, religieuse ou sexuelle. Ce point est majeur car il appartient à tout socialiste de rappeler que les notions de quota ou de droits républicains qui ne seraient réservés qu’à une partie de la population, ne répondent pas aux aspirations égalitaristes de la gauche
- être de gauche, c’est préférer l’égalité à l’équité, la justice à la justesse, la solidarité au laisser faire.
- être de gauche, c’est aussi revendiquer la tolérance entre les races, entre les appartenances sexuelles, entre les croyances et les coutumes, dans les limites de la loi républicaine et laïque. C’est ne pas revendiquer un mode de vie plutôt qu’un autre, c’est accepter et proclamer l’égalité malgré les différences.
- être de gauche, c’est toujours privilégier l’intérêt collectif à l’intérêt particulier et en cela c’est définitivement reconnaître le nécessaire rôle régulateur et interventionniste de l’état, seul garant de l’intérêt général.
- être de gauche, c’est vouloir rééquilibrer la distribution des richesses dans l’entreprise entre le capital et le travail, en particulier en augmentant significativement le pouvoir d’achat des salariés et notamment pour les bas salaires, en taxant fortement les licenciements d’entreprises faisant des bénéfices afin de compenser le coût social néfaste d’une telle décision, en supprimant les stocks options assimilables dans l'esprit à un abus de bien social, etc.…
- être de gauche, c’est constater que la démocratie de la cinquième république est malade et qu’il faut redonner à l’assemblée nationale un rôle majeur en changeant les institutions pour que le débat démocratique joue pleinement son rôle plutôt que d’être confisqué par un petit nombre. C’est aussi permettre aux citoyens de se prononcer sur les choix locaux d’orientation à travers des référendums locaux. C’est enfin mieux encadrer les conditions électives des élus.
- être de gauche, c’est abroger fermement les lois iniques imposées par les libéraux et qui concernent notamment le droit du travail (CNE), la retraite, l’immigration, au soin etc.…
- être de gauche, c’est lutter contre l'uniformisation des médias instaurée par des intérêts privés réduisant le débat démocratique et aboutissant à une manipulation destinée au pouvoir de quelques uns. C’est proposer une protection plus grande et spécifique des journalistes les rendant idéologiquement indépendant vis-à-vis des propriétaires des médias.
- être de gauche c’est privilégier le débat d’idée à la politique de l’image et aux coups de force médiatiques qui nivellent vers le bas et rendent la pratique politique inintéressante et confuse, créant les conditions d’une démocratie privée de fond et mise en danger.
- être de gauche c’est favoriser les avancées sociétales, en particuliers celle des mœurs en donnant accès aux mêmes droits à tout citoyen et en particulier celui de la liberté de choisir son existence. C’est le cas pour l’avancée dans les mentalités que propose le mariage et l’adoption homosexuelle et ce devrait l’être également pour la légalisation de l’euthanasie.
- être de gauche, c’est imposer ses thèmes et ses idées et expliquer en quoi ils sont fondamentaux et non mettre en avant des idées confuses parce que libérales, choquantes parce qu’électoralistes, suivistes plutôt qu’innovantes.
- être de gauche, c’est enfin trouver des solutions pour une société de progrès, les imposer par l’explication et la démonstration et non pas s’excuser de ne pas être libéral en cherchant à courir derrière je ne sais quelle justification molle et complexée car modérée pour plaire au lièvre centriste.
Mettre un coup de barre à gauche, c’est finalement rester fidèle à ces valeurs sans chercher à louvoyer contre nature, ou à porter le débat là où le fondement des difficultés sociales ne trouvera pas de réponse clairement socialiste au diagnostic