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REFLEXION D'APRES CAMPAGNE

 

Les campagnes électorales concrètes, proches du terrain, permettent de découvrir la véritable réalité des femmes et des hommes qui y sont impliqués. Elles révèlent aussi les espoirs qui seront les valeurs sûres de demain car le seule véritable révélateur est celui de l’action. Il faut bien constater que l’on est passé, durant mes longues années ininterrompues de participation à la vie publique, du militantisme dévoué à la participation calculée. C’est très tendance de chercher ce que l’on peut espérer d’une apparition aux cotés de l’un ou de l’autre et il faut bien convenir que tous les gestes sont calculés. Il arrive même que l’on mette en cause l’organisation globale d’une campagne pour des problèmes liés à une personne. Bien évidemment quand la victoire est au bout du chemin on oublie vite ces moments de doute et ces absences notables mais le faits sont néanmoins incontournables. La lucidité oblige à effectuer une analyse objective de ces réalités et ce n’est pas chose facile car les mises en cause ne sont pas toujours vécues sereinement. 
2a408c3c155fda4034689e04f31f8bd4.jpegIl en est un  qui y aissera une empreinte forte :le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Razzye Hammadi ! Ce gars là possède déjà une stature prometteuse. Né le 22 février 1979 à Toulon, il est le fils d'une mère tunisienne qui travailla d'abord aux abattoirs de La Ciotat puis chez un opticien et d'un père algérien grossiste en fruits et légumes, qui est décédé quand il avait 16 ans, il a des allures jaurésienne de tribun utilisant d’ailleurs un peu trop les effets oratoires classiques.
Incisif et volubile il frappe fort. Ainsi il n’y ait pas allé par quatre chemins quand il a " supplié " Ségolène Royal " d'arrêter " et " de jouer collectif ", et lui a demandé " d'avoir un peu plus d'humilité et de respect pour la force collective qui l'a portée ".
 Pendant la campagne présidentielle, "il y a de jeunes militants qui ont mouillé le maillot (...) et on leur dit: 'le programme que vous avez défendu, la candidate n'y croyait pas'!", a-t-il poursuivi. Il faisait ainsi allusion aux critiques de Ségolène Royal sur le SMIC à 1500 € et la généralisation des 35 heures. " On a Sarkozy pour cinq ans mais cette même candidate, sa priorité, ce n'est pas comment on va vivre notre opposition et notre force de proposition pendant cinq ans, mais ce qu'elle pourra incarner en 2012 ", a encore déclaré le président du MJS. Dans la matinée, Ségolène Royal avait parlé d'une " probable " candidature en 2012. "Il faut avoir un peu de respect pour les gens", a-t-il poursuivi. Pour lui, "le Parti socialiste et la candidature de la gauche en 2012 n'appartiennent à personne, si ce n'est aux générations à venir".
"Ce que je demande à Ségolène Royal, c'est (...) d'avoir un peu plus d'humilité et de respect pour la force collective qui l'a portée, même s'il y avait plein de choses qui n'allaient pas pendant la campagne, y compris certaines qui étaient de (sa) responsabilité personnelle", a-t-il encore déclaré
Dans une tribune adressée, par ailleurs, à la presse, Razzye Hammadi a souhaité que le débat de la rentrée soit "dédié aux raisons de la défaite", parlant de " droit d'inventaire " et de " préparation de la refondation de la gauche ". Il se dit aussi favorable à une désignation du candidat socialiste à partir de 2010, faute de quoi elle serait "noyée dans les enjeux d'ego", et à un congrès " après les municipales " pour éviter " la personnalisation des enjeux ", comme le souhaite le premier secrétaire François Hollande. Le moins que l’on puisse écrire c’est qu’il ne l’envoie pas dire ! C’est clair, net sans langue de bois:ce garçon a un avantage sur beaucoup, celui d’être apparemment libre !
La réponse n’a pas tardé car ce jeune aux dents longues et acérées ne faisait que résumer une position largement majoritaire au sein du PS. En fait il effectuait une synthèse des toutes les informations parcellaires semées par les uns et pas les autres, sur les ondes. Ségolène Royal retenue sur son territoire régional décidait de ne pas participer au Conseil national du PS… et lançait immédiatement un appel à ses partisans pour qu’ils rejoignent massivement la structure " Désirs d’avenir " anticipant sur une fracture interne possible au sein du PS. Elle adopte la fameuse tactique consistant à contourner un obstacle quand… il paraît infranchissable.
c8f074c60397bbd860a2fb2ac0a4adf4.jpegElle sait en effet que dans les sections, elle ne retrouvera pas en 2008 les fans enthousiastes qui avaient fait le match avant le match. Ceux qui avaient cru, pour la majorité d’entre eux, qu’en la désignant le octobre dernier ils avaient déjà gagné l’élection présidentielle ont perdu beaucoup de leurs illusions. On ne les a pas vus durant la période des législatives ou très peu sur le terrain prétextant que le militatisme ne se mesurait pas aux kilomètres parcourus pour distribuer. Et dans les secteurs géographiques où ils détenaient une part des responsabilités les résultats n’ont pas été enthousiasmants. Les réunions des sections ont été rares depuis les présidentielles et actuellement tout est fait pour masquer la débandade puisque le moment de payer plein pot une adhésion pour 2007 approche. En fossilisant le plus rapidement ses forces dans une structure " associative " parallèle elle " met au congélateur " le processus qui lui a permis d’emporter le combat interne. Il sera toujours temps de le ressortir le moment venu.
Les " consommateurs " venus " acheter " le droit de voter ponctuellement en faveur de celle que les médias leur présentaient comme la seule pouvant battre Sarkozy ne voient vraiment pas à payer pour débattre de l’avenir de la gauche. Ce n’était pas leur motivation qui se résumait au seul soutien de Ségolène Royal. Fin 2007 on constatera un amaigrissement réel des sections qui avaient été dopées artificiellement puisque l’on estime qu’à peine 30 % des inscrits ont réellement participé à la campagne des législatives sur le territoire national. Ce constat a ouvert la voie au calendrier de François Hollande car il illustre qu’être militant c’est surtout être constant dans ses engagements et savoir ne pas changer de cap au gré du vent médiatique. Et ça, heureusement on n’achètera plus a 20€  un candidat à 6 sous 

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