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COMBIEN CA COUTE

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Les infirmières bulgares sont libres, et c'est l'essentiel.
 Il faut sans doute se réjouir de cette bonne nouvelle,mais se mêle - disons - un certain malaise l'opération « Libye » n'a qu'un seul vrai vainqueur : Mouammar Kadhafi.
 Il nous faut assister, impuissants, au succès de son troc écoeurant dans une affaire où les droits de l'homme et la justice ont été bafoués de bout en bout. Comment pourrait-on y voir une victoire pour notre diplomatie ?
 Disons-le carrément : lier la conclusion heureuse de cette tragédie à une stratégie de politique internationale serait choquant, voire politiquement immoral. En clair, Nicolas Sarkozy n'aurait du se rendre à Tripoli ni aujourd'hui ni dans les jours, ni dans les semaines, ni dans les mois qui viennent. La France ne saurait apporter sa caution à un tortionnaire qui a sciemment volé huit ans de leur vie à des innocents pour couvrir l'incurie de sa propre organisation sanitaire, avant de monnayer leur existence pour récupérer les millions de dollars versés « en compensation » de ses actes terroristes. Nous n'allons quand même pas dérouler le tapis rouge à un personnage qui, il vient de le montrer, n'a en rien renoncé à ses méthodes brutales, voire inhumaines. Qu'il le sache : nous n'avons oublié ni les morts de Lockerbie, ni ceux du DC10 d'UTA.
 Certes, les relations internationales se nourrissent plus de cynisme que d'états d'âme. Certes, il ne faut pas être trop regardant avec les principes pour écrire l'Histoire. Mais il y a tout de même des limites à la décence. Le pétrole de la Libye et son formidable potentiel touristique ne valent pas le prix de l'indignité.
 La France a contribué à arracher des otages des griffes d'un dictateur sans scrupules, elle n'a rien d'autre à lui devoir, désormais, que son mépris. L'Élysée jure qu'aucune rançon d'aucune sorte n'a été versée. Dont acte. Il faudra tout de même s'assurer qu'elle ne sera pas payée, plus tard, en nature sous forme d'équipements ou d'infrastructures. On ne bâtit rien de durable, de toute façon, sur la lâcheté et l'ignominie. Surtout pas avec un chef d'État aussi dangereux et versatile que le colonel Kadhafi.

 

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