Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

A LA MAISON BLANCHE

Nice : A « Maison Blanche » l'occupation s'organise

 

L'occupation s'organise à « Maison Blanche », cet ancien pensionnat de jeunes filles du boulevard Carabacel investi, dimanche matin, par seize familles en quête de toit. Chacun a pris ses quartiers dans ce qui fut, jusqu'à l'été dernier, des chambrettes d'étudiantes. Sans autres titres ni droit, que celui de la nécessité. Résisteront-ils à celui, opposable devant les tribunaux, du propriétaire légitime ?

 

L'association catholique Saint-Jean-Baptiste qui a racheté cet ancien hôtel en 1923, dénonce un « putsch »... Et pourrait très vite engager un recours. De quoi déjà hypothéquer l'avenir des occupants de « Maison Blanche » (voir encadré). Alors, comme pour ne pas se laisser miner par l'incertitude qui plane toujours au-dessus de leur tête, tous s'affairent. À l'image d'Igor, jeune élève Tchétchène de 17 ans, premier de sa classe de terminale S : « Tant que j'ai de la lumière, je vais en profiter pour travailler mes cours. » Lui et sa famille viennent de passer les six derniers mois dans un squat, « sans gaz ni électricité ».

 

« Ils sont tous dans ce cas, insiste Thérésa Mafféi, l'une des bénévoles de « Maison Blanche » : « Certains vivaient à quinze dans un tout petit appartement, d'autres dormaient dans leur voiture, dans des squats, voire dans la rue. »

 

Soutien scolaire et règlement intérieur

 

La rue ? Amel, 42 ans, a connu. « Pendant un an », confie cette Tunisienne qui a fui avec sa fille un mari violent et un pays qui ne la considérait pas pour autant comme une victime. « C'était terrible, murmure-t-elle, les yeux pleins de larmes. Et si elle « préfère, même sans logement, rester en France, c'est pour Imen », 15 ans, sa « fierté » qui elle aussi « est malgré tout première de sa classe » .

 

Les enfants de « Maison Blanche » - ils sont vingt-cinq - rythment la vie de ce squat de luxe, au pied de l'une des collines les plus huppées de Nice. Ramassage scolaire organisé par les bénévoles des différentes associations présentes, goûter à la sortie des cours et même soutien scolaire.

 

En revanche, pour ne pas troubler la quiétude de ce quartier tranquille, les enfants de « Maison Blanche » doivent jouer dans l'enceinte de la bâtisse. Un règlement intérieur a ainsi été établi : « pas d'alcool, pas de cigarette dans le bâtiment, interdiction d'utiliser les ascenseurs et obligation de s'acquitter des tâches ménagères. »

 

Péril imminent

 

Alors chacun met la main à la pâte. Sans rechigner. Plus aucune feuille morte ne jonche la terrasse. Les douches ont été astiquées. Tout comme les parties communes. « Maison blanche » est rutilante. Pourtant sous le vernis, il ne faudrait pas gratter beaucoup pour trouver les vices d'une construction vieillissante. Électricité défaillante, planchers chancelants, absence de système anti-incendies... Autant de carences qui ont justifié en août dernier un arrêté de péril imminent.

 

« Maison Blanche » avait alors été fermé au public. Jusqu'à ce que des associations militant pour le droit au logement en décident autrement. Mais ces mêmes arguments sécuritaires pourraient bien conduire à leur expulsion.

 

Eric Galliano

 

Nice Matin

 

Les commentaires sont fermés.