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SARKO DE VILLEPIN:LA DIFFERENCE

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16062006

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La scène se situe le 18 juin, à 15 heures, à l'Elysée. Nicolas Sarkozy reçoit Dominique de Villepin pour discuter de son avenir. Que va bien pouvoir faire celui qui, deux ans auparavant, avait fait trembler le tout nouveau président de la République ? Magnanime, Sarkozy évoque les différentes fonctions que son rival pourrait occuper. Commissaire européen ? Vice-président du Conseil de l'Europe ? Volubile, encore enivré par la victoire, le locataire de l'Elysée semble avoir oublié la terrible guerre que se sont livrée les deux hommes. Veut-il se réconcilier ou tout simplement proposer un poste à un homme à terre qui sera désormais son débiteur ? Dominique de Villepin lui répond tranquillement qu'il ne veut rien. Il explique au président fraîchement élu qu'il est désormais sur une autre planète. Il veut prendre le large. Il a envie de se consacrer à une mission internationale liée à une activité culturelle dans le privé, dans le domaine de l'art, plus précisément.Par ailleurs, il a un désir féroce d'écrire. Il a un roman en tête, une histoire d'amour tumultueuse, forcément. Il ira l'écrire aux îles Marquises. Sur les traces de Paul Gauguin, le peintre hanté par la quête d'absolu, qui ne peut finir que dans la tragédie. Dominique de Villepin n'a jamais vu la politique autrement que comme une course effrénée vers le précipice. Dans quelque mois, il publierais Le Soleil noir de la puissance (Perrin), une plongée dans la période glorieuse de Napoléon. Derrière le travail de l'historien érudit, Villepin ne peut s'empêcher de poser sa griffe d'écorché vif. Il croit à l'inexorabilité de la chute en politique. Le président est abasourdi. Le vaincu a conservé sa superbe, comme si rien ne pouvait l'atteindre. Décidément, Nicolas Sarkozy ne comprendra jamais les ressorts de cet homme. Les «élucubrations poétiques» du dernier des Mohicans de la cause chiraquienne le laissent pantois. Entre eux, il y a un abîme insondable. L'un est un disciple de Desnos et d'Apollinaire. L'autre, un exégète de Jean-Marie Bigard et de Didier Barbelivien. La Pléiade contre Les Grosses Têtes.

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