Les jumeaux conservateurs Kaczynski, au pouvoir en Pologne depuis deux ans, ont essuyé un cuisant échec, battus par l'opposition libérale aux législatives d'hier avec une avance de près de 13 points, selon les sondages.
Si les résultats officiels confirment aujourd'hui ces sondages, le parti libéral Plateforme civique (PO) de Donald Tusk recueillera de 43,7 % à 44,2 % des voix. Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) du Premier ministre Jaroslaw Kaczynski n'est crédité que de 30,4 % à 31,3 % des voix.
Troisième, l'Alliance de centre-gauche (LiD), parrainée par l'ex-président Aleksander Kwasniewski, a obtenu de 12,2 % à 13,3 %. Le parti paysan traditionnel PSL est crédité de 7,9 % à 8,4 % des voix.
Participation record
Les libéraux frôlent ainsi la majorité absolue de 230 sièges sur 460 à la Diète (chambre basse). Ils ne devraient pas avoir de problème à former un gouvernement. Le PSL s'est déclaré prêt à coopérer avec les libéraux.
Ces élections anticipées, considérées comme un référendum sur les deux années de gouvernement des Kaczynski, ont largement mobilisé les électeurs. Le taux de participation a atteint un record pour ce genre de scrutin depuis la fin du communisme en 1989 : 55,3 % selon un sondage.
Mais cette affluence a causé des perturbations sérieuses dans le scrutin. Certains bureaux ont manqué de bulletins de vote et les opérations de vote ont été prolongées dans certains bureaux de Varsovie.
Les quelque 30,5 millions de Polonais appelés aux urnes ont renouvelé les deux chambres du parlement, 460 députés élus à la proportionnelle et 100 sénateurs élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour.
Les anciens alliés du PiS au pouvoir, le parti populiste Autodéfense et l'extrême droite ultracatholique de la Ligue des familles polonaises (LPR), sont éliminés du parlement, avec moins de 2 % des voix, soit largement moins que les 5 % requis.