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VILLIERS-LE-BEL

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Entendu sur France-Inter hier dès 7 heures la police distribuait dans la commune des tracts où il était demandé à la population d'indiquer le nom des sauvageons qui avaient tiré sur les policiers au cours des dernières émeutes.Une récompense financière serait verser aux généreux collaborateurs.Pourquoi ne pas avoir demander sur ce dépliant si des citoyens avaient des informations à apporter sur les circonstances exactes de l'accident. 
Dans les quartiers, il y a un travail de " salissement constant ", de culpabilisation soutenue des victimes par des manipulations médiatiques immédiates et irréversibles pour la suite. On leur trouve des circonstances aggravantes - le fait de rouler sans casque, de voler un autoradio, de traîner au pied des immeubles, de vivre d’une économie parallèle, de s’installer dans la violence- : toutes choses qui ne méritent pas la mort... Le mensonge, l'outrage, l'insulte se greffent mais demeurent dans les faits impunis. Ces constats détruisent irrémédiablement les valeurs de la République en laquelle plus personne ne croît réellement dans certains quartiers. Que veulent dire liberté, égalité et fraternité dans ces espaces où l’on parle de sécurité, de répression et d’exclusion !
Ce qui a été aussi peu relevé par les politiques et les médias c’est la méthode utilisée pour karchériser Villiers le Bel. Silence télé et radio sur le déferlement de matériel et de personnels pour la " militarisation " du mode d'intervention de la police. La systématisation et l'arrogance technologique des forces de l'ordre qui se déploient dans les quartiers atteignent des niveaux inégalés. Hélicoptères, drones, caméras infrarouges, camions blindés ont été de sortie. Sans parler de la quantité, de la masse des moyens engagés, les effectifs déployés qui renvoient à des états de siège comme ils ont existés, en d’autres temps dans des pays sud-américains . On passe des simples opérations de police à des opérations de type militaire. Cela renvoie à des événements vieux de plusieurs d'années, dans les anciennes colonies ou dans des contextes politiques particuliers.
On semble entrer dans une période de l'histoire de la société française, où la classe dominante ne doute plus un instant d'elle même (voir Dati ou Hortefeux). Il n'y a plus de contre-pouvoir réel et donc le rapport de force lui est favorable de manière écrasante dans tous les domaines – social, économique, culturel, philosophique, médiatique. Avec l'élection  de Sarkozy on va enfin percevoir la dureté de son projet pour nous tous. Mais il y a un aspect positif dans tous ça, c'est que les lignes de fracture, de division, s'éclaircissent. Les flous artistiques idéologiques n'ont plus besoin d 'être entretenus ils s’estompent face à la réalité des faits. Cela redevient presque bi-polaire mais sur les valeurs fondamentales de la République. 
Aujourd'hui, on est Sarkozyste ou on est un voyou, un marginal, un profiteur. On est Sarkozyste ou on est un dangereux gauchiste, un ringard, un dépassé qui n'a rien compris à une modernité des idées d’extrême droite. Le réveil sera dur mais surtout tardif. Il serait à cet égard, très intéressant de comparer les discours et les événements de 1937 et de 2007 !

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