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MAISON HOSPICE LINARD

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Qu’y a t il de plus terrible que de voir ses parents sombrer peu à peu vers la dépendance totale ? Je croyais que, dans la vie, on pouvait affronter cette dure réalité avec un certain fatalisme. Malheureusement, le contexte philosophique actuel porte à nier la maladie et à espérer qu’elle ne touchera jamais celles et ceux que vous aimez. Les médecins ne sont plus chargés de soigner des maux plus ou moins graves mais deviennent comptables de notre longévité considérée comme un dû. Ils ont même une obligation de résultat. Ce qui fait, de la vraie vieillesse, une étape de plus en plus douloureuse du passage sur terre car, souvent, elle témoigne d’une déchéance mal supportée et de l'impuissance médicale. 
En entrant,dans la maison pour personnes agées à Saint-Germainmont(08), afin d’aller apporter quelques mots de réconfort à ma mère, installée depuis prés d'un an dans ce lieu d’où on ne ressort définitivement que mort, j’éprouve toujours un inévitable mal être. Beaucoup des gens, qui y ont terminé leur parcours, appartiennent à mon adolescence. Ils me plongent, à la fois, dans les souvenirs de jours insouciants et dans la peine de les imaginer, pour certains, immobiles, prostrés, absents. Les regards perdus dans un ailleurs dont on ne devine pas les contours, ils n’attendent  rien d’un jour qui tarde à passer. Le moindre signe de leur part, le moindre regard, la moindre esquisse de sourire, la moindre main tendue possèdent une valeur inestimable car ils tissent un lien furtif entre leur passé et mon présent.  

 

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