D'APRES MARIANNE
Avez vous remarqué ? A chaque coup dur gouvernemental, donc très régulièrement, Nicolas Sarkozy ou l'un de ses ministres nous expliquent qu'ils ne font qu'appliquer le programme présidentiel, que les Français ont voté en connaissance de cause, que les promesses sont tenues. Bref, «nous savions, vous saviez.» Donc il n'y a aucune raison de se plaindre.
Pour cette 57ème semaine de Sarkofrance, nous savions effectivement beaucoup de choses.
Saviez-vous... pour le Bling Bling ?
La pause dans l'exubérance de paillettes n'a eu qu'un temps. Nicolas Sarkozy et son épouse font à nouveau la une des magazines. Carla Bruni a confié ses secrets à quelques journalistes, et se fait prendre en photo dans le Fauteuil Présidentiel devant un Nicolas Sarkozy souriant. Elle nous apprend même qu'«Il a cinq ou six cerveaux remarquablement irrigués.»
Nous savions évidemment que Nicolas Sarkozy aimait les femmes, ou qu'il avait un besoin à la fois narcissique et politique d'exhiber sa vie privée sous les flashes des photographes.
Saviez-vous... pour la politique d'immigration ?
C'était dans son programme. Nicolas Sarkozy a créé ce ministère d'un autre âge, «l'Identité Nationale», durcit le regroupement familial, fixé des quotas d'expulsions de clandestins, défini des quotas d'emploi par pays. Nous savions que cette «politique du chiffre» génèrerait des tensions, des dérapages, des douleurs. Nous savions qu'elle était un gage essentiel à l'électorat frontiste du Président. A l'approche de la présidence française de l'Union européenne, Sarkozy veut exporter son modèle ailleurs en Europe.
Saviez-vous... pour Rachida Dati ?
La nomination de Rachida Dati à un la tête d'un ministère régalien en juin 2007 était un signe formidable... pour l'image. Pour le reste, la personne était déjà porte-parole du candidat Sarkozy. On connaissait ses bourdes. On connaissait son parcours. On savait qu'elle était la «médaille beurette» que le Ministre de l'Intérieur avait très tôt accrochée à sa veste quand il visitait les banlieues. Il ne fallait pas attendre Rachida Dati sur le fond.
Un an à peine après sa nomination au poste de Garde des Sceaux, l'état de grâce est bien loin. Nous ne savions pas que son échec pouvait être aussi rapide et patent : elle est l'icône de Dior pour les Guignols de l'Info, la risée des gazettes. Ses volte-faces opportunistes agacent jusque dans son camp. Ses bourdes inquiètent Sarkozy. Elle s'est mise à dos l'institution judiciaire, la moitié de son cabinet l'a quittée, elle dérape à l'Assemblée.
Saviez vous .. pour les inégalités ?
L'été dernier, Nicolas Sarkozy a fait adopter un «paquet fiscal» qui prévoit , notamment, l'éxonération partielle des droits de succession, et le renforcement du bouclier fiscal (de 60% à 50%). Il applique son programme. La droite au pouvoir était déjà responsable d'une forte augmentation des niches fiscales, entre 2003 et 2008, dont leur coût est passé de 50 milliards d'euros en 2003 à 73 milliards en 2008. En mai 2008, le gouvernement fait mine de découvrir que les défiscalisations en tous genres font du mal au budget de l'Etat. Nous savions aussi que le gouvernement réduirait le nombre de fonctionnaires, et plus particulièrement d'enseignants. Les lycéens et leurs professeurs protestent. Mais ils savaient.
Saviez-vous... pour le déficit budgétaire ?
Le candidat Sarkozy avait promis fromage et dessert : on travaillerait plus, on gagnerait plus et il réduirait les prélèvements obligatoires de 68 milliards d'euros en 5 ans. Nous savions qu'il enterrerait les 35 heures sans le dire. L'UMP fait une fixette idéologique sur un dispositif qui ne concerne même pas la majorité des actifs en France.
Finalement, le déficit budgétaire se creuse: on l'a annoncé à 45 milliards d'euros cette semaine. Êtes-vous surpris ? A force de défiscaliser à tout crin, les ressources publiques font défaut.
Saviez-vous... pour le pouvoir d'achat ?
Le plus embêtant est certainement que nous n'avons pas eu davantage de pouvoir d'achat pour autant ! Depuis un an, le Président peine à convaincre de ses mesures en faveur du pouvoir d'achat. Il s'est même résolu à nommer un publicitaire, Thierry Saussez, à ses côtés, pour redresser la barre. La flambée du prix du pétrole et des matières premières n'arrange rien. Que le Grenelle de l' Environnement ait omis de définir des mesures concrètes en faveur des transports collectifs et du fret, et des énergies renouvelables ne choque personne. Nous le savions. L'écologie était un sticker électoral de plus sur le blazer du candidat.
Nous savions que le slogan de campagne ne concernait pas les retraités (travailler plus ?), les chômeurs, les précaires du temps partiel. Nicolas Sarkozy avait fait des 35 heures sa bête noire idéologique. Qu'une majorité d'actifs ne soit pas concernée par les RTT importait peu. Nous savions que le gouvernement viderait les dispositifs Aubry de leur substance sans chercher à les aménager. Nous pouvions même savoir que la France n'est pas ce pays de fainéants où l'on travaille moins qu'ailleurs ! Nos voisins européens ont une durée moyenne hebdomadaire de travail facialement plus élevée, mais davantage de travailleurs à temps partiel que nous
Oui, vous saviez.
Et pourtant, vous avez voté
Pourquoi ?
Pour cette 57ème semaine de Sarkofrance, nous savions effectivement beaucoup de choses.
Saviez-vous... pour le Bling Bling ?
La pause dans l'exubérance de paillettes n'a eu qu'un temps. Nicolas Sarkozy et son épouse font à nouveau la une des magazines. Carla Bruni a confié ses secrets à quelques journalistes, et se fait prendre en photo dans le Fauteuil Présidentiel devant un Nicolas Sarkozy souriant. Elle nous apprend même qu'«Il a cinq ou six cerveaux remarquablement irrigués.»
Nous savions évidemment que Nicolas Sarkozy aimait les femmes, ou qu'il avait un besoin à la fois narcissique et politique d'exhiber sa vie privée sous les flashes des photographes.
Saviez-vous... pour la politique d'immigration ?
C'était dans son programme. Nicolas Sarkozy a créé ce ministère d'un autre âge, «l'Identité Nationale», durcit le regroupement familial, fixé des quotas d'expulsions de clandestins, défini des quotas d'emploi par pays. Nous savions que cette «politique du chiffre» génèrerait des tensions, des dérapages, des douleurs. Nous savions qu'elle était un gage essentiel à l'électorat frontiste du Président. A l'approche de la présidence française de l'Union européenne, Sarkozy veut exporter son modèle ailleurs en Europe.
Saviez-vous... pour Rachida Dati ?
La nomination de Rachida Dati à un la tête d'un ministère régalien en juin 2007 était un signe formidable... pour l'image. Pour le reste, la personne était déjà porte-parole du candidat Sarkozy. On connaissait ses bourdes. On connaissait son parcours. On savait qu'elle était la «médaille beurette» que le Ministre de l'Intérieur avait très tôt accrochée à sa veste quand il visitait les banlieues. Il ne fallait pas attendre Rachida Dati sur le fond.
Un an à peine après sa nomination au poste de Garde des Sceaux, l'état de grâce est bien loin. Nous ne savions pas que son échec pouvait être aussi rapide et patent : elle est l'icône de Dior pour les Guignols de l'Info, la risée des gazettes. Ses volte-faces opportunistes agacent jusque dans son camp. Ses bourdes inquiètent Sarkozy. Elle s'est mise à dos l'institution judiciaire, la moitié de son cabinet l'a quittée, elle dérape à l'Assemblée.
Saviez vous .. pour les inégalités ?
L'été dernier, Nicolas Sarkozy a fait adopter un «paquet fiscal» qui prévoit , notamment, l'éxonération partielle des droits de succession, et le renforcement du bouclier fiscal (de 60% à 50%). Il applique son programme. La droite au pouvoir était déjà responsable d'une forte augmentation des niches fiscales, entre 2003 et 2008, dont leur coût est passé de 50 milliards d'euros en 2003 à 73 milliards en 2008. En mai 2008, le gouvernement fait mine de découvrir que les défiscalisations en tous genres font du mal au budget de l'Etat. Nous savions aussi que le gouvernement réduirait le nombre de fonctionnaires, et plus particulièrement d'enseignants. Les lycéens et leurs professeurs protestent. Mais ils savaient.
Saviez-vous... pour le déficit budgétaire ?
Le candidat Sarkozy avait promis fromage et dessert : on travaillerait plus, on gagnerait plus et il réduirait les prélèvements obligatoires de 68 milliards d'euros en 5 ans. Nous savions qu'il enterrerait les 35 heures sans le dire. L'UMP fait une fixette idéologique sur un dispositif qui ne concerne même pas la majorité des actifs en France.
Finalement, le déficit budgétaire se creuse: on l'a annoncé à 45 milliards d'euros cette semaine. Êtes-vous surpris ? A force de défiscaliser à tout crin, les ressources publiques font défaut.
Saviez-vous... pour le pouvoir d'achat ?
Le plus embêtant est certainement que nous n'avons pas eu davantage de pouvoir d'achat pour autant ! Depuis un an, le Président peine à convaincre de ses mesures en faveur du pouvoir d'achat. Il s'est même résolu à nommer un publicitaire, Thierry Saussez, à ses côtés, pour redresser la barre. La flambée du prix du pétrole et des matières premières n'arrange rien. Que le Grenelle de l' Environnement ait omis de définir des mesures concrètes en faveur des transports collectifs et du fret, et des énergies renouvelables ne choque personne. Nous le savions. L'écologie était un sticker électoral de plus sur le blazer du candidat.
Nous savions que le slogan de campagne ne concernait pas les retraités (travailler plus ?), les chômeurs, les précaires du temps partiel. Nicolas Sarkozy avait fait des 35 heures sa bête noire idéologique. Qu'une majorité d'actifs ne soit pas concernée par les RTT importait peu. Nous savions que le gouvernement viderait les dispositifs Aubry de leur substance sans chercher à les aménager. Nous pouvions même savoir que la France n'est pas ce pays de fainéants où l'on travaille moins qu'ailleurs ! Nos voisins européens ont une durée moyenne hebdomadaire de travail facialement plus élevée, mais davantage de travailleurs à temps partiel que nous
Oui, vous saviez.
Et pourtant, vous avez voté
Pourquoi ?