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SARKO:DEMAGO II

Poutou poutou...

Artistes, ne craignez plus rien, Sarkozy veille sur vous. Il vous aime, il vous adore. "Pourquoi avoir peur?", a-t-il tonné (ah il l’aime ce mot de peur) en présentant sa dernière grande idée: le conseil pour la création artistique présidé par un homme de gauche -il a beaucoup insisté là dessus- et par un homme de gauche qui a réussi:Marin Karmitz.

Ce n’était là qu’un prétexte pour chanter l’amour qu’il porte désormais à la culture. Il détestait "La Princesse de Clèves", il l’idolâtre désormais.

Il faut visionner ce show historique du 2 février donné au théâtre de l’Elysée, en ligne sur le site du ministère de la Culture. Du grand Sarko one man show.

A la fin, chauffé par une assistance probablement médusée par ce qu’elle venait d’entendre ou au comble de l’attendrissement, il a mis le paquet pour amadouer les derniers hésitants.

Il a sorti sa botte secrète, son idée phare toute chaude sortie du four à micro-ondes, son eureka du jour:

"Je veux que la culture soit la réponse à la crise que nous connaissons."

Il fallait l’inventer, il l’a inventé. Ça ne vous suffit pas? Allez encore une louche: 

"On va faire de la culture un élément majeur pour surmonter la crise."

Et pour cela mettre la création au centre du monde. Mais attention ne traduisez pas cela en termes de subventions cela serait grossier et malvenu. L’argent c’est pour les banques, l’industrie. La culture, c’est magique.

Jeunes compagnies sans le sou ou presque, créateurs de renom auquel il a coupé la moitié des subsides, théâtre du pays de Morlaix menacé de fermeture, artistes semoncés par les agents du  ministère et des DRAC devenus donneurs d’ordre, ne geignez plus. Sarko vous le dit:

"Notre culture est notre bien le plus précieux. C’est un secteur économique capital."

La culture nous sauvera tous.

Réinventer les maisons de la culture

Reprenant une formule d’Antoine Vitez (encore un homme de gauche, décidément!) sans le citer, il a prôné "l’élitisme pour tous à la portée de tous". C’est-y pas beau? C’est magnifique. Que n’a-t-il pas dit! terrifiant l’accent mis sur la culture « élitiste pour tous » quand c'est prononcé par l’ami de Doc Gynéco, Bigard,Johnny Halliday,Clavier et Mireille Mathieu.  

L’éducation artistique que Lang avait commencé à mettre en place et que la droite a réduite à néant, les profs qui voient les ateliers artistiques fermés faute d’argent, fini tout cela. 

"L’éducation artistique doit être une priorité."

C’est dit. C’est comme si c’était fait.

Sarko s’est étonné que dans chaque lycée il n’y ait pas une salle de spectacle, un cinéma, il y en a bien ici et là (ce qu’il semble ignorer), mais il en veut dans chaque lycée de France. Quand on aime la culture, on ne compte pas. Sauf les sous.

Ah ne parlons pas d’augmenter le budget de la culture par divers moyens comme une taxe sur la loterie nationale, tout ça c’est du pipi de chat. Les autres réclament, lui il bosse.

Tenez, les maisons de la culture ces fleurons de l’ère Malraux. Il veut les repenser et même en "réinventer le principe", en faire des "lieux de partage". Il a une arme: Internet. Il veut que  tous les concerts, les spectacles, les expos (comme celle de Picasso et ses maîtres) soient sur Internet, gratuitement (il veut protéger le droit d’auteur mais là il demande un effort), tout ça pour les jeunes -il les adore.

Il veut que les maisons de la culture soient aussi ouvertes le dimanche -elles le sont le plus souvent- qu’importe il faut qu’elles le soit encore plus, jusque "tard dans la nuit

Idem, il veut des maisons dans les quartiers des cités, des locaux où les jeunes se sentiront "libres" (loin de la police?).

"Il y a des décennies de mauvaises habitudes, c’est à moi de bousculer les choses."

Que ferait-t-on sans notre sauveur?

Les artistes du spectacle vivant ont pondu des kilomètres de rapports pour alimenter les Entretiens de Valois (le tout a été mis en ligne le 31 janvier sur le site du ministère de la Culture), mais les rapports ne servent à rien, a ironisé le Président, il y en a "des mètres linéaires sur les étagères du  ministère de la Culture", a-t-il dit en se tournant vers "Christine", et une couleuvre humiliante de plus à avaler, une. 

Mister K(Karmitz) et ses sbires ne feront pas de rapport, mais des "propositions", nuance. Il y a un an jour pour jour, Sarko (son nom d’artiste) parlait devant les ouvriers d’Arcelor-Mittal à Gangrange. Il promettait tout, il sauverait l’emploi, l’usine. Les ouvriers y croyaient. Ils l’avaient applaudi. Aujourd’hui, ils l’attendent avec des boulons.

Au théâtre de l’Elysée (car c’en est un), les gens de la culture l’ont écouté et l’ont applaudi. Rien ne vaut un bon show devant un public ciblé et captif. "Tout est dans mon coeur et dans ma tête", a conclu le beau parleur. Rendez-vous dans un an.

Pour ceux que ce sujet intéresse, qui veulent s’informer un peu  , allez donc faire un tour sur ce passionnant blog : http://www.microcassandre.org

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