Après l’affaire du prof de philo poursuivi pour « Tapage injurieux diurne troublant la tranquillité d’autrui » (pour avoir crié « Sarkozy, je te vois ! ») voici celle du voleur de bicyclette. Ou plutôt des voleurs de bicyclette. Il semblerait bien qu’une bande organisée sévit à Floirac (Gironde), véritable Chicago du vélo. Mais la police veille ! Les cerveaux présumés du gang, un certain Hicham (10 ans) et son cousin ( 6 ans) ont heureusement été interpellés devant leur école. Certes, la maman de l’aîné des suspects jure que le vélo lui appartient. Mais qui nous dit que des trottinettes, des sucettes, des toupies, des seaux et pelles dérobés à d’innocents citoyens ne sont pas stockés par les deux garçons dans un repère connu d’eux seuls ? Dans la France d’aujourd’hui, on ne plaisante pas avec la propriété d’autrui. Et les plus hautes autorisés sont mobilisées. Qu’importent les lazzis, les quolibets ! Albert Doutre, directeur de la sécurité publique de Gironde, défendra jusqu’au bout ses policiers. Pensez donc les deux individus ont été conduits au commissariat « sans menottes ni rudoiement comme ils se doit ». Sans bavure ! Et pourtant, la Ministre de l’Intérieur n’est pas satisfaire, le Ministre de l’Education s’interroge. Fallait-il interpeller Hicham et son présumé complice ? Pour éviter de tels atermoiements, sans doute serait-il sage d’élargir à l’ensemble des élèves la proposition de Xavier Darcos de fouiller les cartables des collégiens et lycéens. Oui, dès la Maternelle, il faut terroriser les terroristes, faire changer de camp la peur et montrer à ces sales mioches que notre monde ne leur appartient pas ! Quant aux enfants des crèches, des palpations « surprise » des couches-culottes nous paraissent totalement appropriées. Qui dit que dans leurs Pampers, ils ne cachent pas des armes à poing ? Non, ce n’est pas de la paranoïa, juste des idées de notre époque.