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BIENVENUE EN DICTATURE

Bagnolet : Hortefeux attaque des habitants en diffamation

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Le ministre de l’Intérieur a décidé d’initier une procédure judiciaire contre des habitants de cette ville de Seine-Saint-Denis qui accusaient la police d’être responsable du décès d’un homme de 18 ans début août.

La procédure est rare : Brice Hortefeux annonce mercredi qu’il avait porté plainte, au nom du ministère de l’Intérieur, contre plusieurs habitants de Bagnolet. Le ministère les accuse de «diffamation envers la police nationale ».

Un article, publié sur le site de Libération le 10 août, mais aussi une dépêche de l’Agence France-Presse, relayaient les témoignages de plusieurs habitants de ce quartier où Yakou Sanogo un jeune homme de 18 ans était mort à moto après une course-poursuite avec la police, ce qui avait déclenché une nuit d’émeute.

Les riverains cités estimaient que la police était responsable de la mort de cet homme. Sur le site de Libération, on pouvait ainsi lire : « Pour un habitant du quartier, cela ne fait aucun doute. Les policiers ont provoqué la chute. Agé de 32 ans, il affirme avoir assisté à la scène : «La voiture de police, à hauteur de la moto, s’est rabattue contre elle. Il y a eu un impact» entre les deux véhicules ».

Les témoignages de Libération étaient nuancés, l’article racontant ainsi que certains des témoins étaient «attirés par les caméras de télévision, venues en nombre. «Ils l’ont tué», lance un homme à propos des policiers, surjouant la colère», ajoutait le rédacteur de l’article.

Témoins anonymes

Ces accusations ont agacé le ministère de l’Intérieur, qui a donc saisi la justice : «Considérant que ces propos portent atteinte à l’honneur et à la considération de la police nationale puisqu’ils imputent à des fonctionnaires de police une infraction d’homicide sur la personne de Yakou Sanogo, le ministre de l’Intérieur a porté plainte en diffamation».

Le ministère précise que les journaux ayant publié les témoignages ne sont pas visés. Seules les personnes ayant tenu ces propos sont en accusation. Reste à savoir comment le ministère compte les identifier, les témoins ayant parlé anonymement.

Jusqu’ici, l’enquête sur ce décès montre que Yakou Sanogo est mort après un «traumatisme thoracique profond qui correspond au choc du torse du chauffeur et du pilier de la barre métallique contre laquelle il s’est encastré». Le procureur adjoint Philibert Demory avait indiqué que «rien pour l’instant ne permet d’établir qu’il y a eu un contact entre la voiture de police et le jeune Sanogo».

Le cas de plaintes en diffamation initiées par un ministre de l’Intérieur sont plutôt rares. L’avocat Karim Achoui avait été accusé par Michèle Alliot-Marie fin septembre 2008 de diffamer la police.

Commentaires

  • Quand ont ne peux justifier une erreur la meilleur défense reste l'attaque. Même si je pense que la plainte en diffamation ne seras pas recevable.

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