La secrétaire d’Etat à la Famille, Nadine Morano, a suscité de vives protestations en estimant que les Français de confession musulmane devaient aimer leur pays, trouver un emploi, et respecter certains codes vestimentaires et de langage
Nadine Morano s’exprimait lundi soir à Charmes (Vosges) lors d’un débat local sur l’identité nationale. La commune vosgienne avait été choisie pour le débat parce qu’elle est la ville natale de l’écrivain Maurice Barrès, un théoricien de l’identité française prisé de l’extrême droite.
"On ne fait pas le procès d’un jeune musulman. Sa situation, moi je la respecte. Ce que je veux, c’est qu’il se sente français lorsqu’il est Français. Ce que je veux, c’est qu’il aime la France quand il vit dans ce pays, c’est qu’il trouve un travail, et qu’il ne parle pas le verlan, a-t-elle dit selon un enregistrement de France Bleu. C’est qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers. C’est qu’il essaye de trouver un boulot, et qu’on l’accompagne dans sa formation. C’est tout ça. Et je crois que si on veut être porteur de paix, on doit accepter l’autre dès lors qu’il respecte les lois", ajoute-t-elle.
Au sein de la majorité, l’ex-ministre chiraquien François Baroin a qualifié de "parole en trop" les propos de la secrétaire d’Etat à la Famille, demandant que l’on mette "en suspens" ce débat qu’il ne "comprend pas". "La moindre des choses, c’est de regretter de tels propos (...). Franchement c’est une parole en trop", a-t-il dit lors de l’émission "C à dire" sur France 5.
Arnaud Montebourg a estimé, lui aussi, que l’affaire mettait en cause le débat sur l’identité nationale. "C’est renouer avec la conception ethnique de la Nation, celle qui d’ailleurs a donné lieu à Vichy. (...) C’est une opération politique qui a pour but de monter les Français les uns contre les autres et de créer une guerre identitaire et culturelle", a-t-il dit sur RMC et BFM TV.
Pour le député PS de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg, "le gouvernement pousse à la stigmatisation."
Les Verts ont estimé que le gouvernement confondait religion et nationalité.. mais fallait-il le faire aussi bêtement que Djamila Sonzogni, leur porte-parole , dans un communiqué : « Après le voile et la burqa, haro sur les casquettes ! ».