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COPENHAGUE NE SERVIRA A RIEN

Climat : avec ou sans accord, Copenhague ne servira à rien.

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Avec le grand raout sur le climat de Copenhague, toute la presse se déchaîne sur le sujet. Il n'y a plus de jours qui passent sans un appel à consommer moins, à trier les déchets, économiser les énergies, que sais-je encore ! Dans moins d'un mois, ils seront passés à autre chose. En attendant, on en appelle toujours aux attitudes individuelles. Je veux bien, il s'agit de notre planète, de notre bien commun, il est normal que chacun fasse son possible pour le préserver. Mais au bout d'un moment, il y a saturation.

D'une part parce qu'en tant qu'individu, j'en ai marre d'être stigmatisé, et j'ai la désagréable impression que sous prétexte de protection de l'environnement, on nous invente de nouveaux impôts, de nouveaux règlements, lesquels, comme par hasard, touchent en priorité les couches populaires.

D'autre part, parce que j'ai le sentiment que l'on nous ment, que la stigmatisation des comportements individuels a un but précis : nous faire oublier que les premiers pollueurs sont les industriels, que c'est notre modèle économique qui est la source première des dérèglements climatiques.

Trouver des exemples, ce n'est pas très compliqué, on peut citer pêle-mêle : les délocalisations (il faut rapatrier ensuite les marchandises pour les vendre, et ça ne se fait pas à bicyclette), le développement du tourisme bas de gamme (ce qui a pour conséquence d'augmenter considérablement les voyages en avion), la construction immobilière sauvage (qui encourage la déforestation et détruit les cotes), les pressions des lobbies automobiles, pétroliers ou nucléaires (qui ne sont jamais bousculés pour développer des énergies renouvelables ou des véhicules moins polluants), le trafic d'essences d'arbres rares, etc, etc même si rien nous oblige à acheter des meubles en bois coloniaux souvent de mauvais gout.

Tout cela mis bout à bout, on a bien l'essentiel de la pollution. Et si on rajoute que la plupart du temps cela se conjugue avec l'exploitation des travailleurs ou des populations locales, on comprend bien qu'en se focalisant essentiellement sur les pratiques individuelles on fait fausse route. Mais cela est évidemment voulu et assumé, car s'en prendre de front à tous ces grands groupes industriels qui font la pluie et le beau temps (l'image est belle, n'est-ce pas ?) sur la planète, c'est remettre en compte le libéralisme sauvage dans lequel les milieux économiques avec la complicité des politiques nous ont plongé.

Copenhague ne servira à rien s'il ne débouche pas sur un changement radical de philosophie, qui mettrait l'homme au centre plutôt que l'économie et les profits. Il me semble que parmi les mesures urgentes à prendre, il faudrait imposer une relocalisation des productions ,ce qui profiterait à tous, les occidentaux qui garderaient leurs emplois, et les autres qui pourraient ainsi profiter de ce qu'ils produisent.

Evidemment, des idées il y en a plein d'autres, je ne vais pas les citer toutes ici, mais apparemment, ce n'est pas de cela que l'on discute en ce moment à Copenhague. Et pour cause, si les associations de défense de l'environnement ont fait le déplacement, les lobbies industriels eux aussi. A l'instar des droits sociaux élémentaires, la protection de l'environnement est une nécessité qui se gagnera dans les luttes.

La phrase de l’année  : "si le climat avait été une banque, il l’auraient déjà sauvé !"

chavez-copenhague-3c6c8.jpgLes pays riches du Nord ont aidé les banquiers, les grosses banques. J’ai oublié la somme, mais c’est astronomique. Comme ils le disent dans la rue, "si le climat avait été une banque, il l’auraient déjà sauvé !". Je pense que c’est vrai. Si le climat avait été une banque capitaliste, une banque capitaliste parmi les plus grosses, ils l’auraient sauvée.

Je pense qu’Obama n’est pas encore là. Il a reçu le Prix Nobel de la Paix le jour même où il envoyait 30 000 soldat tuer le peuple innocent d’Afghanistan.

Il s’agit d’une dictature impériale de ce monde et nous continuons à la dénoncer.

Il n’y a pas de démocratie dans le monde. Le modèle destructeur du capitalisme est en train d’éradiquer la vie. Nous devons consommer moins et distribuer plus.

Le changement climatique est certainement le problème environnemental le plus destructeur de ce siècle : sécheresses, ouragans, inondations, élévation du niveau de la mer, vagues de chaleur et ainsi de suite.

Hugo Chavez à la conférence climat de l’ONU à Copenhague. 16 décembre 2009

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