Une famille décide de squatter un logement social aux Bréguières
«Les Jardins des Bréguières », la résidence à caractère social du 410 chemin des Moyennes Bréguières compte cinq nouveaux occupants : Laetitia Garwachi, son mari, leurs deux enfants et le chat. Problème, leur dossier n'a jamais été retenu en commission d'attribution des logements. Et ce beau F3 en rez-de-jardin n'est pas pour eux. Ils l'occupent pourtant depuis dimanche avec meubles et décoration.
Juridiquement, ce sont des squatters. Historiquement, ils sont sinistrés. Le 28 août 2009, le sol de l'appartement qu'ils louent au 34 rue James-Close s'affaisse soudainement. Chez la voisine d'en dessous, le plafond se fissure. Les pompiers évacuent tout le monde. Un arrêté de péril est signé par la mairie. Et le propriétaire, notaire à Colmar (68), est sommé de les reloger à ses frais. Ce qu'il fait en les installant dans l'appartement du dessus le temps d'effectuer les travaux.
Aujourd'hui, c'est chose faite. Mais entre-temps, l'administration s'est aperçue que leur appartement d'origine ne dispose pas de fenêtre dans la chambre qu'occupaient les enfants. Et ça, la loi l'interdit. « Nous ne voulons pas retourner dans ce taudis », insistent les époux Garwachi. « Alors quand nous avons appris que ce F3 était libre ici, on est venu s'y installer. »
Un huissier à la porte du squat
Le répit a été de courte durée. La Sacema, gestionnaire de la résidence, a envoyé un huissier hier après-midi pour leur demander de quitter les lieux sous peine de faire appel aux forces de l'ordre. Finalement, c'est le Parti Socialiste local qui a débarqué à la rescousse pour éviter l'expulsion. La conseillère municipale Michèle Muratore a immédiatement téléphoné à Marguerite Blazy, présidente de la Sacema pour temporiser. « Bon, vous pouvez dormir ici cette nuit » annonce Michèle Muratore en raccrochant. « Mais demain, il faut que vous alliez voir une assistante sociale pour trouver une solution. »
Jointe en soirée par téléphone, Marguerite Blazy « ne veut pas cautionner le squat ». Elle n'en dira pas plus, « faute d'avoir toutes les informations à sa disposition. »
Pour Laetitia et son mari, pas question de quitter cet appart sans solution. « Cela fait trois ans qu'on a déposé une demande de logement social. La dernière fois, on nous a dit qu'on était prioritaire mais on ne nous propose toujours rien. »
« Vous savez, il y a 1 600 demandes en attente...» glisse Michèle Muratore.
Article copié sur Nice-Matin de ce jour
Commentaires
C'est vraiment excellent, quelle maturité dans votre article. Ca fait du bien de vous lire !