« J’ai un peu l’impression, quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c’est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité ».
Cette petite phrase de Martine Aubry est l’un des succès de la semaine. Notre première secrétaire a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Elle aurait pu dire pire, ou mieux : Sarkozy est à la République ce que Jessy Matador fut à l’Eurovision, une erreur de casting. A peine élu, le Monarque a aggravé les comptes publics d’un joli paquet fiscal mêlant défiscalisation des heures supplémentaires et des intérêts d’emprunt immobilier, suppression quasi-totale des droits de succession, et abaissement du bouclier fiscal. A l’époque, on pensait, à l’instar du gouvernement, que ce “paquet” de TEPA coûterait 15 milliards d’euros par an au budget de l’Etat. Dieu merci, il s’est planté. Il coûte deux fois moins cher. La défiscalisation des heures sup a précipitamment détruit l’emploi. Le crédit immobilier s’est effondré. Restent les cadeaux aux riches : droits de successions (les ménages modestes étaient déjà exonérés avant la réforme Sarkozy) et le bouclier fiscal. Tout ça pour quoi ? Pour rien.
L’an dernier, Sarkozy a lancé un grand emprunt, une formule inutile qui laisse à penser que les 212 autres milliards d’euros d’emprunts que fera la France cette année ne servent pas l’avenir.
Sarkozy a de surcroît des vraies similitudes avec Madoff : c’est un menteur. Autant se le dire et se le répéter. Il avait promis l’emploi, le pouvoir d’achat, la République irréprochable, etc. Je ne répéterais pas mes précédents billets sur les promesses non tenues du Monarque.
Il fut triste d’entendre François Hollande regretter la formule de Martine.
Avec sa formule, Martine Aubry était en deça de la réalité. Sarko n’est pas seulement coupable de dérapage budgétaire. Il a transformé le régime en République indigne.