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LA COUPE DU MONDE EN AFRIQUE...SANS LES AFRICAINS

 

mascor.jpgDans une semaine, ce sera la coupe du monde de football. Autant dire que pendant un mois, la Terre va s'arrêter de tourner. Un ravissement pour les uns, calvaire pour les autres. Mais cette fois-ci, plus que les autres, le moment est spécial : pour la première fois, un pays d'Afrique organise un évènement planétaire d'envergure.

A évènement particulier, communication et bourrage de mou à outrance. Pendant un mois, on ne comptera les reportages glorifiant la chance que représente pour l'Afrique du sud l'organisation de la coupe du monde, les images d'Epinal montrant une foule en liesse, un pays en plein essor vont se multiplier. Dans un mois, l'Afrique du sud sera pour des millions de personnes un pays idyllique, où les tensions du passé s'apaisent.

Sauf évidemment que la réalité est toute autre. A l'instar des Jeux Olympiques en Chine qui devaient favoriser les droits de l'homme, la coupe du monde sud-africaine ne changera en rien le quotidien miséreux de millions d'africains. Elle ne leur apportera même que des frustrations, puisque sauf exception, ils ne pourront pas participer à ce qui devrait être leur fête.

En effet, 2 % seulement des billets pour les matches ont été vendus à des Africains, autochtones compris. La pauvreté des populations, mais aussi les difficultés de transports et l'inflation honteuse des prix font que les Africains ne participeront à leur coupe du monde.

Mais ce n'est pas tout. les populations locales ne verront pas non plus les retombées économiques tant espérées. En ces temps de crise, il va être très compliqué pour l'Afrique du Sud de rentabiliser l'évènement. Mais surtout, tout est organisé pour que les sponsors qui investissent des milliards Coca Cola et Adidas puissent eux faire des bénéfices. L'exemple le plus significatif : les vendeuses de saucisses et autres spécialités locales sont priées de ne pas se tenir à moins d'un kilomètre des stades, afin de laisser la place libre aux stands de Coca Cola et consorts.

Il ne s'agit en aucun cas de la première coupe du monde en Afrique comme on veut nous le vendre, mais de la première coupe européenne délocalisée en Afrique. La colonisation prend toujours de nouvelles formes, et risque une fois de plus de ne fabriquer que de la colère et de la rancoeur.

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