Après les violences de Grenoble, le député et président du conseil général de l’Isère, socialiste, André Vallini a estimé dimanche 25 juillet que la « gauche et la droite devaient déposer les armes » dans le domaine de la sécurité. Selon lui, il faudrait que « chacun (fasse) un pas vers l’autre« . Le député a donné une mauvaise interview au JDD.
André Vallini reste lucide à l’égard de Sarkozy et de sa soi-disante lutte contre l’insécurité: « Sa fameuse « guerre » contre la délinquance dure depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, il y a huit ans, et les problèmes sont toujours là. » S’il critique l’option sécuritaire et inefficace suivie par Nicolas Sarkozy depuis 2002, il termine son interview par une curieuse remarque:
« Il faut cesser de faire de la sécurité un enjeu électoral, car personne n’a la solution miracle. La gauche et la droite doivent « déposer les armes ». Chacun devrait faire preuve d’humilité, et faire un pas vers l’autre: la gauche doit accepter sous condition la vidéosurveillance et la droite doit relancer la police de proximité. »
Pourquoi donc la gauche et la droite devraient-elles et pourraient-elles s’entendre sur un tel sujet ?
La sécurité est l’un des rares épouvantails que la droite et l’extrême droite peuvent brandir pour se faire bien voir des classes populaires, premières victimes de la délinquance. A quel titre pourrait-on envisager un tel rapprochement ?
Tactiquement, il serait détestable. Politiquement, il serait contestable. Vallini cite la videosurveillance. La gauche a peu à craindre de la videosurveillance. Là n’est pas le problème. La videosurveillance ne règle pas le problème des violences aux personnes. Il faut des moyens, humains et techniques. Il faut de la repression et de la prévention. Il faut de la réhabilitation sociale. Il n’y a pas besoin d’aller coucher avec une droite sarkozyenne inefficace pour comprendre cela.