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XAVIER BEULIN PRESIDENT DE LA FNSEA PAS ANODIN

La FNSEA change de président, mais pas de politique.

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La FNSEA est le premier syndicat agricole français. Il a d'ailleurs longtemps été le seul. Considéré comme proche de la droite, la FNSEA a accompagné depuis 50 ans la "modernisation" de l'agriculture française. Ladite "modernisation" s'est traduite par une mécanisation rapide et une disparition des petites exploitations au profit d'une agriculture plus industrielle. L'agriculture de ce pays, divisée en deux, avec schématiquement d'un côté ce qui reste des petits exploitants, souvent des éleveurs qui peinent au quotidien à vivre de leur travail, et de l'autre une industrie agro-alimentaire proche des grands producteurs céréaliers et qui a mis peu à peu tout le monde agricole sous sa coupe.

La FNSEA désignait donc cette semaine son nouveau président. C'est donc Xavier Beulin qui a été élu. L'important n'est pas que pour la première l'organisation ne sera pas dirigée par un éleveur mais par un céréalier, non, l'important est la situation même de Mr Beulin, ainsi que ses premières déclarations qui indiquent clairement qu'il n'y aura pas de changement d'orientation politique de la part de la FNSEA et que celle-ci va persévérer dans la voie du productivisme qui fait tant de dégâts au niveau social, économique et environnemental comme l'eau.

Mr Beulin est le président Sofiprotéol, une entreprise agro-industrielle spécialisée dans les oléagineux, propriétaire entre autres de la marque Lesieur. Sofiprotéol est aussi spécialisée dans la nutrition animale et surtout, cette société gère des fonds d'investissements en lien avec la production d'oléagineux. Il y a là fort à parier que Mr Beulin ne soit pas la personne appropriée pour comprendre les problèmes d'un berger du Larzac ou d'un apiculteur béarnais.

D'autant plus que ses premières déclarations sont inquiétantes. Pour Mr Beulin, "les paysans ne seront respectés que s'ils savent s'imposer sur les marchés". Quand il s'agit d'agriculture d'entendre parler de marché, parce que de quoi parle-t-on à la vérité ? Rien d'autre que de l'essence même de ce qui fait la vie et peut la rendre meilleure et plus gaie : ce que nous mangeons. Je ne crois et ne croirai jamais que notre alimentation, notre environnement, la gestion de nos paysage de l'eau puisque c'est aussi de cela qu'il s'agit, soient des marchés et doivent être côtées en bourse comme c'est le cas actuellement.

Il est particulièrement dommageable pour la qualité de nos produits, pour la survie économique de milliers de petits agriculteurs que le premier syndicat agricole ne conçoive la défense des agriculteurs que comme une adaptation aux marchés. Il me semble que dans l'intérêt général il devrait parler de ce qui fait depuis toujours la spécificité française, c'est à dire l'excellence de nos produits, la diversité de notre production, et le maintien en zone rurale de milliers d'exploitations qui sont précieux pour la l'identité culturelle de notre pays.

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