Pour une audience purement technique de quatre minutes, nous subissons depuis hier des heures et des heures d' un matraquage intensif de la part des médias français. J'ai appris deux mots anglais not guilty (non coupable) qui étaient répétés à chaque commentaire.
Je n’ose imaginer ce qu’il en sera lorsque les débats gagneront en longueur…
Pour quatre minutes d’audience, c’est déjà des commentaires creux et vides alors que le procès n’aura pas lieu avant six mois (sauf « deal » improbable).
Comment les journalistes peuvent-ils tomber aussi bas et céder ainsi aux facilités de ce spectacle judiciaire ?
Pourquoi consacrent-ils autant d’énergie à brasser du vent, à répéter sans cesse les mêmes choses comme des disques rayés, à grossir des détails inutiles (ex : « DSK est détendu », « DSK est souriant tout comme Anne Sinclair »), par des inepties dans le but de fabriquer artificiellement je ne sais quel suspens par ailleurs inexistant à ce stade de la procédure ? N’y aurait-il pas essentiellement d'autres préoccupations derrière ce flot d’informations sans intérêt (course à l’audience et à la diffusion) ?
Faut-il que le service public soit à ce point malade pour avoir consacré, une fois encore, une édition spéciale à l’affaire DSK avec aux manettes ;Pujadas
Faut-il en déduire que France 2 interrompra sa programmation habituelle pour diffuser le procès en direct dans son intégralité ?
Et que dire de BFM et d’I-télé qui ressassent mécaniquement les mêmes informations sur le sujet ? Le mode opératoire de ces deux chaînes ressemble d’ailleurs aux ruminations obsessionnelles des personnes traumatisées qui, la nuit et le jour, ont l’esprit entièrement absorbé par les mêmes idées fixes et qui les répètent mentalement comme des perroquets.
Tout ce barnum est affligeant.
Et comme s’il s’agissait de nous achever, il a fallu encore supporter la mine terne de Jean-Christophe Cambadélis qui, à 20h00 sur le plateau du JT de France 2, semblait porter plus que jamais le deuil d’une possible carrière ministérielle.