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PLACE PERDANT

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Je suis heureux pour Jean-Vincent Placé. Si si, vraiment. Dans un monde dominé par la précarité, il vient en se faisant élire au sénat d’assurer son avenir écononomique (près de 20000 euros par mois) et celui de sa famille pour 9 ans, et même bien au delà.

Quelle destinée pour le plus politicard des “zécolos” : entrer dans la maison de retraite la plus cossue de France à l’âge de 43 ans…

Vu la situation dramatique de notre pov’monde et l’urgence à changer radicalement de façon de faire, je croyais naïvement qu’il allait se servir de cette plateforme anachronique comme d’une tribune, qu’il allait prendre son mégaphone, monter sur le bureau du président et hurler à la terre entière l’urgence de changer notre vision du monde, de se sortir de la drogue du pétrole et de la croissance, de l’aliénation au travail, de la soumission aux banksters.

Sous l’oeil de tous les vieux rogatons de la politique française, ces notables polycumulards qui n’en croieraient pas leur sonotone, ça aurait eu de la gueule, je trouve.

Ben non. C’est pas ça qui l’intéresse, Placé. Il n’y peut rien, il préfère la politique, la laide, celle qui se pratique hélas au quotidien. Les coups tordus, les alliances, les trahisons.

Son premier combat n’a pas donc pas été la mise en place d’un plan de gestion de la fin du pétrole bon marché, mais le soutien à une candidature de droite à la commission des finances du sénat, renvoi d’ascenseur pour l’octroi du même poste à un “socialiste” à l’assemblée. On a les combats qu’on peut.

On se pince ? Non, vous ne rêvez pas. Et pincez-vous encore, ce n’est pas fini.

Car Jean-Vincent Placé, sur son élan, briguait aussi la présidence du Sénat. Carrément. Il a dû se renseigner un peu, et se dire que c’était à la portée de n’importe qui. Ben oui, quoi, quand on voit que Christian Poncelet a occupé le poste, on se dit que cela ne nécessite pas de compétences intellectuelles hors du commun .

Et puis la place est bonne… On connaît le cadre somptueux, les fauteuils confortables et propices à la sieste, la buvette .

Jean-Vincent placé va donc rejoindre des personnalités aussi respectables et considérables que Dassault, Longuet, Poniatowski, Guérini, ou Pastor.

Il avait traité Eva Joly de “vieille éthique”, mais je suppose qu’il va désormais la soutenir et qui sait, obtenir entre les deux tours dans les tractations dont il est le spécialiste, un poste de ministre, qu’il pourrait, comme Longuet, cumuler avec son mandat de sénateur ?

C’est sûr, avec des zécolos comme ça, le changement est en marche, et le monde est sauvé !

 

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