Assistant à une réunion jeudi dernier je n'ai pu regarder en direct notre président , enfin le président des riches , j'ai eu recours à Internet pour regarder son interview , ou de moin l'interview des journalistes car c'est Sarko qui posait les qeustions .
Qu'est-ce qu'il était bien notre président jeudi soir à la télé ! Calme, détendu, sérieux, notre président ! Il était, parait-il, venu faire de la pédagogie ! De la pédagogie grand dieu ! Ben oui, parce que figurez-vous qu'avec Mme Merkel, à eux deux, ils ont réussi à sauver le monde, à éviter une catastrophe économique majeure. Mais bon, comme ce n'était pas évident d'emblée, il fallait bien nous expliquer.
Enfin, nous expliquer, pas vraiment, je dirai plutôt nous endormir. Parce qu'il ne pouvait quand même pas nous dire la vérité, nous annoncer comme ça, de but en blanc, qu'ils avaient réussi à sauver les banques, certes, mais que c'est nous, les millions de pauvres bougres qui n'avons rien demandé, qui allons payer. Mais surtout, Mr Sarkozy, qui se prendrait presque pour le sauveur de l'humanité s'il pouvait se laisser aller, oublie juste de préciser une petite chose : c'est l'Allemagne qui sort grande vainqueur de ce bras de fer, la France à céder sur l'essentiel, c'est à dire une vision principalement libérale de l'Union Européenne.
Le plan envisage donc d'effacer 50 % de la dette grecque. Les banques ont donc accepté gentiment de faire don de 50 % des créances grecques. c'est beau hein ? Ils doivent être contents les grecs, non ? Bon allez, trêve de plaisanterie, ce n'est pas le monde des bisounours. Les grecs ne demandent ne pas qu'ont leur efface leur dette, ils demandent simplement que les "gentilles" banques arrêtent de les voler en leur prêtant de l'argent à des taux indécents de 15, 16 voire 18 ou 20 %. Cela leur fait une belle jambe qu'ont leur fasse cadeau de la moitié de leur ardoise, si le taux des 50 % restants ne baisse pas, ils ne pourront pas quoi qu'il arrive les rembourser.
Mais les banques s'en moquent. Pensez-vous ! Elles ont ruiné la Grèce (Et bientôt l'Espagne, le Portugal, l'Irlande, l'Italie, et n'en doutez pas, la France) en spéculant sur sa dette, et maintenant, parce qu'elles acceptent d'abandonner une partie de la dette grecque, elles vont être recapitalisée avec l'argent des états. Et il appartient à qui l'argent des états ? A mézigue et à vous autres !
L'autre grande mesure annoncée consiste à augmenter le FESF (Fonds européen de secours financier) jusqu'à hauteur de 1 000 milliards d'euros, pour pallier d'éventuelles difficultés d'autres pays, notamment l'Espagne ou l'Italie. Pourquoi pas ? Sauf qu'on le finance comment ce fond ? Ben en attirant les investisseurs extérieurs publics ou privés, dont la Russie ou la Chine.
Génial, non ? Alors que les Français (mais ils ne sont pas les seuls), réclament à cors et à cris plus de protectionnisme face à certains pays qui pratiquent une concurrence déloyale et contribuent à la désindustrialisation de notre pays, et donc renforcent le chomage, que fait-on ? On leur donne les clés du camion et on leur fait financer en partie l'économie européenne.
Mais ce n'est pas tout, parce qu'il y a encore un point qui a retenu mon attention. Les européens ont décidé que la discipline budgètaire des états serait renforcée, et que des mesures seraient prises en ce sens. En gros, l'Europe des 17 (ceux qui ont l'Euro) impose des politiques de rigueur à tous ses membres. Et politique de rigueur, on sait ce que c'est : diminution drastique de toutes les fonctions publiques et privatisation de tout ce qui peut l'être (voire aussi de ce qui ne peut pas l'être).
Bref, alors que dans toute l'Europe les peuples se lèvent pour crier leur refus des politiques libérales qu'ils subissent, les puissants du continent se réunissent entre eux et décident d'aller à fond dans le libéralisme. Encore et toujours plus de dérégulation. Alors, le petit homme qui fait office de chef d'état dans ce pays, il peut bien venir gesticuler à la télé, faire de la "pédagogie", l'immense majorité de la population s'en moque royalement : ce n'est qu'un pantin aux mains des banques et des Allemands