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EN CE TEMPS LA J'AVAIS 20 ANS

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Conjuguer réforme et révolution.

La vieille SFIO et les différents clubs de la gauche non communiste sont défaits. Ils sont passés à côté de la grève générale de 68 sans offrir une once de perspective au mouvement ouvrier. La débacle de Deferre aux présidentielles semble sonner le glas de la social démocratie.

Celle-ci pourtant va défier les pronostics les plus noirs.

Peu à peu, les socialistes vont se regrouper et construire un nouveau Parti Socialiste qui va se fixer une orientation politique au Congrès d’Epinay.

Ce livre qui s’appuie sur de larges extraits de documents écrits et publiés par les militants du CERES qui constitue au sein du parti un courant bien situé à gauche montre comment peu à peu, ceux et celles qui défendaient une orientation de front de classe ont pu diriger le Mouvement des Jeunesse Socialiste jusqu’en 1975 puis mener un combat difficile à l’Université.

La jeunesse scolarisée, lycéenne et étudiante est influencée par deux courants antagonistes : le courant « communiste » animé par l’UEC et le PCF et le courant révolutionnaire.

Avec beaucoup d’opiniâtreté les jeunes chevénementistes vont se construire une place, en participant à tous les combats, anti impérialistes pour le soutien à la lutte des révolutionnaires vietnamiens, anti capitalistes et anti militaristes.

Ils vont prouver peu à peu qu’il est possible d’incarner une orientation marxiste, débarrassée de la phraséologie gauchiste et du piège stalinien.

Pour les socialistes qui mènent un combat politique anti capitaliste et qui s’appuient sur le programme commun de la gauche, il s’agit de bâtir un MJS ( Mouvement des Jeunes Socialistes) de masse, largement autonome par rapport à la direction du parti.

Comme d’autres générations de jeunes socialistes avant eux, ils connaîtront le poids de l’appareil qui n’hésitera pas à dissoudre la direction contestataire du MJS.

La jeune flamme ne s’éteint pas. Elle va investir les facs pour fonder un courant qui va compter.

La question de la conquête du pouvoir est posée d’une façon claire, au moment même où une victoire électorale est à la portée de la gauche. Le socialisme se construit et ne se décrète pas :« ...le socialisme ne se décrète(pas), qu’il est le fruit d’une lutte, qu’un gouvernement de gauche qui ne rencontrerait pas d’écho au sein de la masse des travailleurs ne déclencherait pas d’élan d’enthousiasme populaire, n’exprimerait et ne réaliserait en rien les puissances aspirations au changement qui se font sentir partout dans notre pays. »

Ces générations successives qui ont participé activement à la construction du PS tout en développant une orientation anti capitaliste claire ont échoué dans leur tentative de peser dans les choix politiques de la direction du PS, certes, mais une bonne partie de leurs analyses n’a pas pris une ride 30 ans après.

Ce livre a le mérite de lever le voile sur une partie de l’histoire du mouvement ouvrier, ignoré ou oublié.

Il montre comment une partie de la gauche socialiste a pu, nourrie par les leçons de 68 jouer un rôle non négligeable dans le combat social et politique de la classe ouvrière et de ses organisations.

Jean-François Chalot

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