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Livre

  • LES CARTONS DE TONTON

     

     


    Au cours de mon récent déménagement j'ai du mettre en carton tous mes livres dont 156 de François Mitterrand ou écrits sur François Miterrand parmi ceux ci, le dernier . Petit conseil d'une lecture politique d'été : "François Mitterrand", de l'historien Michel Winock, paru chez Gallimard en février dernier. Ce n'est pas une biographie fastidieuse, mais un portrait politique très sobre, qui va à l'essentiel. Le style est clair et agréable, les 393 pages se lisent facilement et assez vite. On n'apprend rien de nouveau sur François Mitterrand, mais les rappels de mémoire sont excellents et ,je m'étonne encore à oublier des éléments fondamentaux de l'histoire de la gauche, que je connais pourtant bien. C'est objectif, historique, pas polémique.

    Pour vous donner envie à la lecture, je vous propose cinq questions, pour tester vos connaissances sur le grand homme du socialisme français contemporain :

    1- Quel est le nom de la première organisation politique à laquelle a adhéré François Mitterrand ?

    2- A quel âge François Mitterrand est-il devenu socialiste ?

    3- En 1981, quelle a été la première sortie officielle de François Mitterrand, en tant que président de la République ?

    4- Quel est le nombre de banques et compagnies financières nationalisées en 1982 par François Mitterrand ?

    5- Quel homme politique a dit, le 09 février 1976 : "nous ne sommes pas le parti du poing levé. Nous sommes le parti de la main tendue, le parti de l'union. D'ailleurs, le poing levé n'est pas une tradition française. Je pense qu'on ne doit pas lever le poing" ?


    A questions précises, j'attends bien sûr des réponses précises. Le choix de ces questions a été motivé par le côté inattendu et surprenant des réponses, qui prêtent à réflexion.

  • DESPROGES

    Extrait du Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis, 2013, Pierre Desproges, Points :

     dictionnaire, superflu, desproges

    Noël : nom donné par les chrétiens à l'ensemble des festivités commémoratives de l'anniversaire de la naissance de Jésus-Christ, dit "le Nazaréen", célèbre illusionniste palestinien de la première année du premier siècle pendant lui-même.

    Chez le chrétien moyen, les festivités de Noël s'étalent du 24 décembre au soir au 25 décembre au crépuscule.

    Ces festivités sont : le dîner, la messe de minuit (facultative), le réveillon, le vomi du réveillon, la remise des cadeaux, le déjeuner de Noël, le vomi du déjeuner de Noël et la bise à la tante qui pique.

    Le dîner : généralement frugal ; rillettes, pâté, coup de rouge, poulet froid, coup de rouge, coup de rouge. Il n'a d'autre fonction que de "caler" l'estomac du chrétien afin de lui permettre d'attendre l'heure tardive du réveillon sans souffrir de la faim.

    La messe de minuit : c'est une messe comme les autres, sauf qu'elle a lieu à vingt-deux heures, et que la nature exceptionnellement joviale de l'événement fêté apporte à la liturgie traditionnelle un je-ne-sais-quoi de guilleret qu'on ne retrouve pas dans la messe des morts.

    Au cours de ce rituel, le prêtre, de son ample voix ponctuée de grands gestes vides de cormoran timide, exalte en d'ennuquiens aigus à faire vibrer le temps, la liesse béate et parfumée des bergers cruciphiles descendus des hauteurs du Golan pour s'éclater le surmoi dans la contemplation agricole d'un improbable dieu de paille vagissant dans le foin entre une viande rouge sur pied et un porte-misère borné, pour le rachat à long terme des âmes des employés de bureau adultères, des notaires luxurieux, des filles de ferme fouille-tiroir, des chefs de cabinet pédophiles, des collecteurs d'impôts impies, des tourneurs-fraiseurs parjures, des O.S. orgueilleux, des putains colériques, des éboueurs avares, des équarisseurs grossiers, des préfets fourbes, des militaires indélicats, des manipulateurs-vérificateurs méchants, des informaticiens louches, j'en passe et de plus humains.

    A la fin de l'office, il n'est pas rare que le prêtre larmoie sur la misère du monde, le non-respect des cessez-le-feu et la détresse des enfants affamés, singulièrement intolérable en cette nuit de l'Enfant.

    Le réveillon : c'est le moment familial où la fête de Noël prend tout sons sens. Il s'agit de saluer l'avènement du Christ en ingurgitant, à dos limite avant éclatement, suffisamment de victuailles hypercaloriques pour épuiser en un soir le budget mensuel d'un ménage moyen. D'après les chiffres de l'UNICEF, l'équivalent en riz complet de l'ensemble foie gras-pâté en croûte-bûche au beurre englouti par chaque chrétien au cours du réveillon permettrait de sauver de la faim pendant un an un enfant du Tiers Monde sur le point de crever le ventre caverneux, le squelette à fleur de peau, et le regard innommable de ses yeux brûlants levé vers rien sans que Dieu s'en émeuve, occupé qu'Il est à compter les siens éructant dans la graisse de Noël et flatulant dans la soie floue de leurs caleçons communs, sans que leur cœur jamais ne s'ouvre que pour rôter.

    La remise des cadeaux : après avoir vomi son réveillon, le chrétien s'endort l'âme en pais. Au matin, il mange du bicarbonate de soude et rote épanoui tandis que ses enfants gras cueillent sur un sapin mort des tanks et des poupées molles à tête revêche comme on fait maintenant.

    Le déjeuner de réveillon : la panse ulcérée et le fois sur les genoux, le chrétien néanmoins se rempiffre à plein groin, se revautre en couinant de plaisir dans les saindoux compacts, les tripailles sculptées de sons cousin cochon et les pâtisseries immondes, indécemment ouvragées en bois mort bouffi. Ô bûche de Noël, indécents mandrins innervés de pistache infamante et cloqués de multicolores gluances hyperglycémiques, plus douillettement couchées dans la crème que Jésus sur le paille, vous êtes le vrai symbole de Noël.

    La bise à la tante qui pique : après avoir vomi son déjeuner, le chrétien reçoit la tante qui pique et la donne à sucer à ses enfants. Si elle pique beaucoup, la tante qui pique devra attendre le Nouvel An pour que les enfants du chrétien aillent lui brouter le parchemin maxillaire contre deux cents grammes de confiseries.

    Le Nouvel An est l'occasion de festivités exactement semblables à celles de Noël, à ce détail près qu'il s'agit cette fois d'un rite païen.

     

     

     

     

  • EN CE TEMPS LA J'AVAIS 20 ANS

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    Conjuguer réforme et révolution.

    La vieille SFIO et les différents clubs de la gauche non communiste sont défaits. Ils sont passés à côté de la grève générale de 68 sans offrir une once de perspective au mouvement ouvrier. La débacle de Deferre aux présidentielles semble sonner le glas de la social démocratie.

    Celle-ci pourtant va défier les pronostics les plus noirs.

    Peu à peu, les socialistes vont se regrouper et construire un nouveau Parti Socialiste qui va se fixer une orientation politique au Congrès d’Epinay.

    Ce livre qui s’appuie sur de larges extraits de documents écrits et publiés par les militants du CERES qui constitue au sein du parti un courant bien situé à gauche montre comment peu à peu, ceux et celles qui défendaient une orientation de front de classe ont pu diriger le Mouvement des Jeunesse Socialiste jusqu’en 1975 puis mener un combat difficile à l’Université.

    La jeunesse scolarisée, lycéenne et étudiante est influencée par deux courants antagonistes : le courant « communiste » animé par l’UEC et le PCF et le courant révolutionnaire.

    Avec beaucoup d’opiniâtreté les jeunes chevénementistes vont se construire une place, en participant à tous les combats, anti impérialistes pour le soutien à la lutte des révolutionnaires vietnamiens, anti capitalistes et anti militaristes.

    Ils vont prouver peu à peu qu’il est possible d’incarner une orientation marxiste, débarrassée de la phraséologie gauchiste et du piège stalinien.

    Pour les socialistes qui mènent un combat politique anti capitaliste et qui s’appuient sur le programme commun de la gauche, il s’agit de bâtir un MJS ( Mouvement des Jeunes Socialistes) de masse, largement autonome par rapport à la direction du parti.

    Comme d’autres générations de jeunes socialistes avant eux, ils connaîtront le poids de l’appareil qui n’hésitera pas à dissoudre la direction contestataire du MJS.

    La jeune flamme ne s’éteint pas. Elle va investir les facs pour fonder un courant qui va compter.

    La question de la conquête du pouvoir est posée d’une façon claire, au moment même où une victoire électorale est à la portée de la gauche. Le socialisme se construit et ne se décrète pas :« ...le socialisme ne se décrète(pas), qu’il est le fruit d’une lutte, qu’un gouvernement de gauche qui ne rencontrerait pas d’écho au sein de la masse des travailleurs ne déclencherait pas d’élan d’enthousiasme populaire, n’exprimerait et ne réaliserait en rien les puissances aspirations au changement qui se font sentir partout dans notre pays. »

    Ces générations successives qui ont participé activement à la construction du PS tout en développant une orientation anti capitaliste claire ont échoué dans leur tentative de peser dans les choix politiques de la direction du PS, certes, mais une bonne partie de leurs analyses n’a pas pris une ride 30 ans après.

    Ce livre a le mérite de lever le voile sur une partie de l’histoire du mouvement ouvrier, ignoré ou oublié.

    Il montre comment une partie de la gauche socialiste a pu, nourrie par les leçons de 68 jouer un rôle non négligeable dans le combat social et politique de la classe ouvrière et de ses organisations.

    Jean-François Chalot

  • LE DERNIER LIVRE DE GERARD FILOCHE

    Crise économique et monde du travail : "Les nouveaux carnets d'un inspecteur du travail" par Gérard Filoche

     

    L'arrivée d'un livre de Gérard Filoche est toujours un grand moment ! Surtout que celui-ci sort en pleine crise économique et de confiance des salariés dans leusr dirigeants politiques et économiques.

    Et bien justement, son éditeur annonce la sortie de son deuxième opus sur la réalité du monde du travail : "Les nouveaux carnets d'un inspecteur du travail - Travailler mieux, moins, tous "

    Les fidèles de Slovar les Nouvelles ont pris l'habitude de lire, assez régulièrement, des communiqués ou déclarations de Gérard Filoche que nous publions lorsqu'il nous fait le plaisir de nous les envoyer.

    S'il est un militant de la gauche du Parti Socialiste, pour beaucoup de français, il reste l'inspecteur du travail qui dénonce depuis toujours les dérives de certains employeurs et surtout la "mise à sac" du code et des conditions de travail par les gouvernements de droite.

    Droite qui continue, après sa raclée aux dernières élections régionales, à maintenir un cap refusé par la très grande majorité des français, à savoir : " François Fillon s’est montré doucereux mais pour annoncer la poursuite des mêmes choix, imposer le recul de l’âge de la retraite, une politique d’ultra-austérité, la démolition du Code du travail, ... /... , l’amputation des services publics ... / ... " Comme l'écrit Patrick Apel-Muller

    Droite, symbolisée par son Président, qui touche un peu plus le fond en termes de popularité et voit l'ensemble de sa politique économique désavouée par 70% des français

    " ... / .. Sept Français sur dix jugent "mauvaise" la politique économique du gouvernement (+7 points par rapport à février), contre 27% qui la jugent "bonne" (-5 points), selon un sondage BVA/Absoluce/Les Echos/France info publié mercredi 31 mars. Il s'agit d'un "record absolu d'impopularité" de la politique économique du gouvernement depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, notent les sondeurs ... / ... " Source Nouvel Obs

    Droite qui se divise sur la mesure emblématique du Président : Le bouclier fiscal mais garde les pieds sur terre en proposant de supprimer dans le même temps ... l'ISF !

    Et enfin, droite, qui paniquée par le retour du Front National, continue d'essayer de focaliser l'attention des français sur l'interdiction du voile intégral alors, que selon les propres mots du Préssident UMP de l'Assemblée Nationale : " ... / ... Il y a des priorités plus pressantes, qui sont celles de l'emploi et du pouvoir d'achat ... /... "

    Le seul problème c'est que l'emploi et le pouvoir d'achat ne dépend ni du gouvernement, ni des élus de la république mais bien des employeurs. Or, à la rubrique pouvoir d'achat il semble que beaucoup de salariés passeront devant la glace : " Pas de hausse de salaire dans une entreprise sur trois. Pouvoir d'achat et salaires seront mal orientés au premier semestre, indique l'Insee. Selon une enquête, 30 % des dirigeants français ne prévoient pas d'augmenter les salaires cette année, contre 16 % en 2009 ... / ... " Source Les Echos

    Pour les chômeurs et notamment les fins de droits, on est sans nouvelle des centaines de millions promis par Laurent Wauquiez avant fin mars !

    Cette ambiance permet aux responsables politiques et économiques de faire l'impasse sur les conditions de travail de ceux qui ont un emploi (même précaire) et dans certains cas de montrer du doigt ces "privilégiés" qui du haut de leur CDI narguent ceux qui n'en ont pas !

    Or, ceux qui travaillent savent pertinnement que le monde du travail n'a rien à voir avec celui des bisounours et que la compétition internationale est très souvent prétexte à des emplois de "mauvaise qualité" ou à des pressions quotidiennes.

    Pressions qui peuvent aller dans le "meilleur" des cas à une rupture conventionnelle et dans le pire à un harcèlement moral

    Il existe peu de témoignages de salariés, surtout dans les TPE où le MEDEF et la CGPME font front pour refuser le "projet de loi sur le dialogue social dans les TPE" : " ... / ... Après l'échec, cet hiver, des négociations interprofessionnelles, la Rue de Grenelle doit rapidement présenter un projet de loi, a priori ce printemps, sur le dialogue social et la mesure de l'audience syndicale dans les TPE (moins de 10 salariés) ... / ... " - Source Les Echos

    Car la situation de relation quasi fusionnelle entre patrons et salariés des TPE que nous présentent trop souvent les medias n'est parfois qu'un décor !

    " ... / ... Exemple avec Malika, employée d’une publication spécialisée parisienne qui compte six salariés. « Cela fait dix ans que j’y travaille. J’étais dans un rapport très fusionnel avec ma patronne, qui connaît même mes parents. Mais, récemment, j’ai décidé de prendre mes distances, car j’ai réalisé que notre proximité lui permet de me demander n’importe quoi, notamment au niveau du temps de travail. » Et il y a pire : « Il y a dix-huit mois, elle nous a sucré nos tickets-restaurant, pour “raison économique”. On a accepté sans sourciller alors que cela aurait fait un tollé dans une grande boîte. » Mais, pour autant, pas question de traîner son employeur aux prud’hommes : « Cela risquerait de mettre en péril toute la structure et l’emploi de collègues dont je suis très proche .. / ... "
    Au passage signalent Les Echos l'adoption du projet de loi est incontournable puisque : " ... / ... faute d'inclure les 4 millions de salariés de TPE dans la boucle, toute la réforme de la représentativité de 2008 risque l'inconstitutionnalité ... / ... "

    C'est pourquoi, le livre de Gérard Filoche : "Les nouveaux carnets d'un inspecteur du travail - Travailler mieux, moins, tous" est un témoignage important sur la réalité quotidienne de millions de salariés au moment où on ne s'offusque même plus au gouvernement et dans sa majorité sur le fait qu'on propose : "137 euros par mois en Tunisie" aux salariés de Continental, licenciés économique de l'usine de Clairoix ! - Source L'Expansion

    Ce nouveau livre fait suite à : “Carnet d’un inspecteur du travail” dans lequel, bien au delà du portrait idyllique que les medias brossent du monde du travail,il nous racontait sa vision des conditions de travail de nombreux salariés en France.

    Les choses ont-elles vraiment changé, dans cette période de crise économique où ceux qui ne sont pas au chômage subissent des pressions de plus en plus importantes ? Où en est-on de la "valeur travail" et du "travailler plus pour gagner plus " chers à notre président et sa majorité parlementaire ?

    Présentation de l'éditeur de : "Les nouveaux carnets d'un inspecteur du travail - Travailler mieux, moins, tous"


    " Regardez autour de vous les visages blêmes à 5 h 30 du matin dans la première rame de métro, regardez le vieil ouvrier du bâtiment de 55 ans derrière son marteau piqueur, regardez la serveuse de restaurant qui souffre de varices, sortir, enfi n, d’une journée de 14 heures. Observez la femme de ménage pliée en deux, le mécanicien posté en 3 X 8, l’étudiant qui se brûle les mains à l’huile du fast-food, l’aide soignante de nuit, le vieux chauffeur de taxi immigré qui fait 70 heures par semaine. Étudiez bien aussi, derrière son apparence, la secrétaire surbookée, l’ingénieur stressé ou le cadre de banque, la tête rongée par les objectifs à atteindre et par la peur d’être saqué. Parlons d’eux"

    Pas certain qu'à l'Elysée, au gouvernement ou à l'UMP on en fasse son livre de chevet ...

    Les nouveaux carnets d'un inspecteur du travail - Travailler mieux, moins, tous
    Editions Jean-Claude Gawsewitch
  • HOWARD ZINN

    270px-Howard_Zinn.jpgHoward Zinn (né le 24 août 1922 à Brooklyn, New York, mort le 27 janvier 2010 à Santa Monica, Californie[1]) est un historien et un politologue américain.

    Zinn a été actif dans les droits civils, libertés publiques et les mouvements anti-guerre aux États-Unis, et a beaucoup écrit sur ces trois sujets.

    Cet ancien aviateur qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale a participé au bombardement de Royan où l'armée américaine a utilisé pour la première fois massivement le napalm, a conçu une horreur rétrospective pour cette action et pour toute forme de guerre. Son expérience dans l'armée sera le déclencheur de toute sa politique qui élève au rang de devoir « la désobéissance civique ». Comme le précisait déjà en 2006 Frédéric Deshusses dans le quotidien suisse Le Courrier : « La désobéissance, la résistance à une autorité illégitime, le pacifisme deviendront les thèmes centraux des travaux historiques d'Howard Zinn[2] »

    Depuis les années 1960, il est un acteur de premier plan du mouvement des droits civiques comme du courant pacifiste aux États-Unis.

    Auteur de vingt livres, dont le best-seller Une histoire populaire des États-Unis, Howard Zinn était professeur émérite du département de science politique de l'Université de Boston. Il vivait à Newton dans le Massachusetts. Sa femme Roselyn, elle-même artiste et éditrice, a activement participé à la publication de tous les livres de son mari. Elle est décédée le 14 mai 2008, ils étaient mariés depuis 64 ans.

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    J'ai lu ce livre il y a déjà quelques années, mais c'est malheureusement à l'occasion de la mort de son auteur que j'en parle. Une sorte d'hommage posthume, donc.

    Cet immense intellectuel, très engagé à gauche de l'échiquier politique, s'est battu toute sa vie pour les droits des minorités, des travailleurs et contre les injustices de toutes sortes. Pacifiste convaincu, il a été à l'avant-garde de la lutte contre la guerre du Viet-Nam.

    Zinn estimait que l'histoire officielle rendait mal compte des luttes populaires, et des injustices faites à l'encontre des minorités, à commencer par les indiens et les noirs. C'est la raison pour laquelle il s'est lancé dans l'écriture de son livre "Une histoire populaire des Etats-Unis". Tout au long de ce pavé de plus de 800 pages, il n'est pas question de luttes de pouvoir ou de négociations internationales, mais du massacre des indiens par les blancs venus d'Europe, de la lutte des esclaves, des rébellions des paysans pauvres de la cote est, des luttes des femmes, du mouvement pour les droits civiques, des grandes grèves, des grands mouvements sociaux. Bref, tout ce qui ne figure pas habituellement dans les livres d'histoire.

    "Une Histoire populaire des Etats-Unis" est un livre magnifique qui prouve que le désir de puissance, l'arrogance et le mépris envers les autres nations ne sont pas inscrits dans les gênes du peuple américain, mais dans ceux du capitalisme. Zinn rappelle que les premières victimes du capitalisme sont d'abord les minorités historiques de ce pays, les amérindiens qui au nom du profit ont été massacrés et spoliés, les esclaves noirs qui ont été exploités, mais aussi une grande partie des classes populaires qui aujourd'hui encore sont maintenues dans la pauvreté. Rappelons qu'aujourd'hui un enfant américain sur quatre vit sous le seuil de pauvreté (un sur deux chez les noirs).

    Avec un style limpide, sans emphase, proche du roman, Zinn a donné voix au chapitre à ces millions d'exclus, d'oubliés du système. Il a raconté leur histoire. Le livre s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires aux Etats-Unis, ce qui pour un livre universitaire est phénoménal. Il a été réédité près d'une vingtaine de fois. Il en existe aujourd'hui une version en bande dessinée elle aussi magnifique.