Gérard Filoche a raison.
Avec la gauche on n’a pas tout ce qu’on veut, avec la droite on a tout ce qu’on ne veut pas.
Mais j’avais raté une étape. Le 6 mai dernier, n’est ce pas François Hollande qui a gagné. C’était un monstre idoine issu d’un curieux croisement entre DSK, Mélenchon et Eva Joly. Un mec protéiforme sorti d’un film d’horreur politique …
Quand je lis lire, écoute , vois les critiques qui pleuvent aujourd’hui comme une mauvaise bruine . Hollande n’est que trahison.
Remettons-nous à l’heure d’été.
Contentons-nous d’autres constats, presque plus essentiels.
Rappelez-vous: nous avons failli subir DSK comme candidat élu avant l’élection… Merci Nafissato Dialo.
. Depuis 2005, elle est passée où, la gauche radicale ? Elle a cru gagner un référendum. Elle a oublié qu’il y avait des suffrages de Le Pen mélangés au sien pour récuser ce triste Traité. Certains ont voulu créé le NPA, belle initiative, total échec politique. Les masses n’ont pas suivi. Elles s’en foutent. Elles stressent pour autre chose et vous étiez illisibles, aphones ou inexistants.
. En 2007, il y avait une candidate que d’aucuns traitèrent de folle, de sorcière ou de je ne sais quoi. Ségolène Royal avait un sens populaire . Mais cette candidature fut un échec. Dont acte.
Et Europe Ecologie Les Verts, quelle réussite ! Ils ont gagné des élections locales, puis se sontt vautrés dans une présidentielle pas faite pour eux . Ils jouent les grincheux contre nous , socialistes sur le nucléaire par exemple – quelle surprise ! – Mais pour qui se prennent-ils ?
6. En mai 2012, quel était le rapport de forces ? J’ai dû rater une étape, là aussi. Mélenchon a perdu. Poutou était sympathique mais inexistant. Eva Joly a fait un score digne d’une élection locale dans la Creuse. Rappelons à certains un peu du B-A BA marxiste: les classes ne sont fortes que mobilisées. Il n’y a plus de classes sociales. Il y a de la précarité disséminée tous azimuts.
La France n’est pas passée à gauche toute ce 6 mai. Quans elle le sera, j'en serais ravi. Mais c’est faux. C’était faux. Si Hollande décevait toute la gauche, il serait à 80% d’impopularité (j'éxagère à peine ).
Triste constat, incroyable scoop, mais inévitables conclusions: Hollande gouverne comme il pense en fonction du contexte, il choisit les options qu’il croit être les meilleures. Certaines nous déplaisent, me déplaisent. Et alors ? Etiez-vous nombreux et convaincants pour imposer autre chose ? Non.
Donc, on reste humble si on veut critiquer ou on se chevénementise . On évite les phrases péremptoires.
Et notamment celle-ci, cette phrase, ce constat, cette approximation psychologiquement si confortable qui ne devrait pas avoir droit de citer chez les critiques que nous pourrions êtres: « Je n’ai pas voté pour cela ? » Ah bon… Fallait lire relire, mobiliser , convaincre et gagner.
Vraiment ? Mais pourquoi donc, pour qui donc avez-vous voté ? Contre Sarkozy. Si vous aviez été assez convaincants, assez forts, assez puissants, votre candidat(e) aurait gagné. Ce ne fut pas le cas. Donc, par courtoisie, honnêté , loyauté et simplicité, on se calme, on reste ouvert, on tend la main.
Visiblement, votre candidat a perdu.
C’est Hollande qui a gagné.
Un peu d’humilité.
Son échec sera votre échec.
Notre échec.